Critique L'île des Komodos géants [2003]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 16 septembre 2005 à 07h56

‘’Qu’est-ce que c’est ? C’est un komodo ?’’

Mister Magoo est généticien, ou biologiste, ou touriste à Disneyland. Il porte un joli bermuda kaki et des chaussettes montantes. Malgré ce look très classe, Mister Magoo est fort contrarié. L’armée l’a envoyé dans une île très lointaine, à 50 kilomètres de Hawaï, pour surveiller des komodos géants pas commodes du tout. Comme cette mission est périlleuse, il est accompagné d’une assistante dévouée, qui fronce tout le temps les sourcils d’un air très concentré (ou bien elle a paumé ses lentilles de contact, ça on sait pas), de Jason le jardinier infecté par la morve de komodo enrhumé, de sa fille ; une idiote qui passe son temps à geindre ou à montrer ses nibards au jardinier, et d’un type qui passait par là.
Faisant fi du danger, installée derrière une clôture électrique récupérée sur le tournage de Planète Interdite et alimentée par une dynamo de vélo, l’équipe scientifique entame son labeur. Elle commence par regarder la forêt depuis le jardin de leur maison coloniale, de manière très réfléchie et professionnelle. Dans la forêt, on entend les komodos chanter. ‘’C’est le cri du Komodo’’, dit le type qui sert à rien. On se dit alors que ça pas être de la tarte.
Film à rebondissements oblige, Mister Magoo va être dérangé dans ces études. Un hélicoptère en plastique transportant des braqueurs est pris dans une tempête – on le sait parce la maquette est secouée de gauche à droite – et est obligé de se poser sur l’île en catastrophe, enfin pas trop parce que c’est un hélicoptère de location et qu’il faut pas perdre la caution. C’est ça les petits budgets. Très consciencieux, les comédiens font comme si ils avaient eu très mal. On compatit.
Les bandits décident de passer le temps en visitant le plateau de tournage. De leur coté, Jason, l’assistance dévouée et l’idiote partent se balader en jeep défectueuse. Ils veulent se rendre au lac de la chute d’eau à droite. En grande professionnelle, la jeep défectueuse joue parfaitement bien son rôle et tombe en panne. Les filles décident de continuer à pied pendant que Jason se transforme en mort-vivant. Remarque, il a bien cherché, y’a pas idée de s’appeler comme ça. Equipée d’une éprouvette emprunté au Petit Chimiste ( 12 euros chez Toys’r’Us), le nez à raz du décors, l’assistante dévouée trouve dans des gravillons la preuve de la mutation génétique des komodos et elle avise, toute excitée, le professeur au moyen de son téléphone Fisher-Price. Chacun sortant son matos, l’idiote se dessape et se met à sautiller dans l’eau du lac en riant comme une cruche. On se rend alors compte qu’elle s’est trompée de maillot en enfilant un string trois tailles trop petit. L’effet est terriblement saisissant. Bien que gênée, elle ne peut se cacher sous l’eau, à cause des deux énormes bouées de silicone dont elle est équipée. Alors elle rigole. Nous aussi. C’est la fête.
‘’Je sens depuis tout à l’heure que des créatures nous regarde’’, dit soudain l’assistante dévouée (évidemment, avec miss gros lolos dans l’eau, notre attention est mieux captée). Tout le monde se met alors à courir vers la jeep, ou Jason le mort-vivant est en train de se taper une sieste, le visage barbouillé de mayonnaise périmée. Le komodo géant en synthèse apparaît alors et se pose, sourire Email-Diamant, devant l’assistance, qui se met lui tirer dessus avec des flingues en plastique. Le komodo, vachement cool mais un peu con, pense qu’on lui balance des caouhètes et, tout content, ouvre la bouche sans bouger, en faisant grr grr.
Mister Magoo, toujours très contrarié, arrive. Ce rabat-joie dit qu’il est tard, qu’il vaut mieux rentrer, et que tout le monde doit monter dans son pick-up. Le komodo, décidément très gourmand, mange alors Jason Mayonnaise et poursuit le véhicule. Pas chiches, les aventuriers réalisent qu’il a encore faim et lui file encore une tonne de caouhètes plombée sans recharger une seule fois leurs armes. Ha, la magie du cinéma ! Mais bon, comme toutes les bonnes choses ont une fin, les protagonistes finissent par regagner leurs pénates. Mister Magoo explique alors que s’il n’y a plus qu’un seul Komodo, ‘’c’est parce qu’il a mangé les autres’’. Ben voyons, sur qu’on y croit !
Puis, grâce à sa radio, il joint l’armée pour réclamer une évacuation. Cette dernière, comme d’habitude, lui joue la carotte. Mister Magoo est pensif, se gratte le crâne. Il ne contacte personne d’autres. On se dit que c’est un modèle de radio économique à une seule fréquence, ou qu’il a oublié son annuaire, ou alors qu’il est vraiment con.
Dans la cuisine, un gangster se transforme en zombie mayonnaise. ‘’T’inquiètes pas, ça doit être le fièvre des forêts, ça va pas durer’’, le rassure son chef. Peu convaincu, le zombie sort dehors et va voir le komodo qui aime décidemment les zombie-mayos aux cahouètes. Rassasié, le lézard en synthèse rentre chez lui ; une disquette ou un Cd-Rom.
Les survivants décident alors de se rendre à l’hélico. Difficile expédition dans laquelle deux des expéditionnaires finissent dans la gueule de Komodo. ‘’Ca réduit le problème de place dans l’hélico’’, dit alors le pilote, qui est très futé. L’équipée presse le pas. ‘’Il y a de grandes chances pour que l’île soit bombardée par l’aéronavale’’, déclare de manière formelle la fidèle assistante. Perplexe, on se dit qu’on a du rater quelque chose. Mister Magoo, vexé qu’un d’autre que lui ait dit une phrase si longue, se fait remarquer en tentant son bras à un zombie-mayo mordeur (mais qui est-ce donc ?) et en se jetant dans la gueule du komodo une bombe à la main. Le komodo explose dans un bel effet calculé sur Amstrad CPC64.
L’aviation arrive et lance des petits pétards dans le champ de l’hélico, plans agrémentés d’inserts de bombardements au napalm, piqués à Apocalypse Now. Le chef des gangsters, impressionné par la puissance des pétards, rate l’hélicoptère qui décolle, l’abandonnant à son sort ; se faire bouffer par les cousins de Komodo qui étaient planqués en apnée au fond de l’eau.
A Hawaï, le général fait semblant de se tirer une balle dans la tête. Le producteur du film, dans un sursaut de lucidité, le fait vraiment.

La conclusion de à propos du Téléfilm : L'île des Komodos géants [2003]

Auteur Nicolas L.
6

L’île des komodos géants est un véritable nanar ou tout le monde se prend au sérieux, comme dans les productions Corman des années 50. Effets spéciaux cheaps, héros musclé aussi expressif qu’un mérou, bimbos en soldes avec marques du maillot, seconds rôles caricaturaux, dialogue nuls, cadrage à l’envers du bon sens, scénario ridiculement primaire. Tous les ingrédients sont là pour passer une bonne soirée pizza-bière avec des potes. Dans toutes les autres conditions, son visionnage est fortement déconseillé, d’où cette note sévère

On a aimé

  • Nanar à déguster entre potes

On a moins bien aimé

  • Nullissime

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