Watchmen ► 1x03 ● Elle a été tuée par un débris spatial

Un épisode entre la Terre et Mars

Un épisode comme… une histoire drôle, dont la chute tombe littéralement à plat.

C’est un peu comme si chaque épisode se renouvelait et abordait la série selon un nouvel angle d’attaque. Ici, le monologue de la voix off de l’agente du FBI renoue avec les personnages de Watchmen le comics. On comprend petit à petit qui elle est, ce que sa présence implique. De même pour le personnage campé par Jeremy Irons. Le côté à la fois absurde de sa situation, de la lettre qu’il rédige, n’est que le début d’une montée en puissance achevée par la signature et révélation de son identité. Les scènes sont graphiques à souhait, et aisément transposable en case de comics que ce soit par les contrastes parfois exacerbés ou par les choix de caméra, de mise en scènes et de cadrages.

Et comme litanie fil rouge de cet épisode, l’histoire drôle de ces trois héros et de leurs hauts-faits. En filigrane, la figure du Dr Manhattan maintient la cohérence de l’épisode. C’est beau et tragique, avec ce petit côté tragédie grecque qui sous-tends le tout.

On assiste alors un peu plus à l’apparition de cet étrange personnage enfermé avec des domestiques tout aussi bizarres. Campé par un Jeremy Irons absolument grandiose, on se laisse porter par cette scène de théâtre qui retrace la naissance du Dr Manhattan. Et on frise l’horreur en découvrant certains aspects dérangeant de sa personnalité. La surprise est d’autant plus totale que les événements de Tulsa prennent une tournure à la fois dramatique et incongrue. De quoi dédramatiser (ou pas) un premier épisode lourd sur le plan politique, les luttes racistes et les histoires personnelles. Mais aussi de quoi renouer avec le fantastique et le côté science-fictif de cette série qui n’est pas qu’une uchronie.

Troisième épisode, troisième façon d’envisager les troubles de Tulsa. Si les choses s’accélèrent doucement, le côté légèrement contemplatif de certaines scènes donne une impression de lenteur trompeuse. Entre lutte de pouvoir, questionnement désormais ouvert sur la place du masque dans les forces de police, le suspense reste entier et le mystère aussi sur bien des aspects.