Critique Orgy of the Vampires [1974]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 21 décembre 2013 à 14h59

Le village des damnés

Quand le chauffeur de leur bus est victime d’une crise cardiaque, un groupe de voyageur croit trouver un refuge dans un petit village d’Europe Centrale. Les habitants, bien qu’étranges, leur offrent l’hospitalité. Au matin, ils se rendent compte que leur bus est en panne, ce qui les oblige à prolonger leur séjour. Ils font alors la connaissance de la Comtesse, leader de cette petite communauté composée de… vampires !!

Assez peu connu de par chez nous, le réalisateur d’origine argentine León Klimovsky  est pourtant l’un des piliers du cinéma fantastique ibérique des années 70. A l’aise avec tous les genres (on lui doit quelques sympathiques films de guerre et quelques westerns paella), il n’a guère laissé de traces dans la mémoire du cinéphile français. Et c’est bien dommage. Dans le domaine qui nous intéresse plus particulièrement, seul La Furie des vampires (La noche de Walpurgis) a connu dans l’hexagone une respectable carrière, principalement parce qu’il mettait en vedette le célèbre Paul Naschy dans son rôle fétiche de Waldemar Daninsky. La griffe de Klimovsly, c’est le classicisme gothique crépusculaire, la poésie macabre. Le cinéaste aime les gros plans fixes sur les visages grimaçants, photographiés en clair obscur, les panoramiques cadrant un cimetière entre chien et loup, et il est avare de dialogues, préférant entretenir l’ambiance par un silence mystique. Et La orgia nocturna de los vampiros, film de 1974 produit par José Frade (Le bal du vaudou), est l’illustration par les faits des gouts artistiques du réalisateur.

Avec l’aide précieuse du directeur de la photographie Antonio L. Ballesteros (un technicien de grand talent qui a collaboré avec Sergio Leone et Mario Bonnard), Klimovski nous fait découvrir un village baignant dans une ambiance crépusculaire qui serait des plus oppressantes si elle n’était pas un peu désamorcée par cette agaçante musique jazzy propre au années 70. Le scénario cherche son inspiration dans les films de vampires des studios Universal mais aussi dans une œuvre plus récente, à savoir 2000 maniacs. On y voit en effet un groupe de futures victimes se retrouver piégé dans un village fantomatique (comme dans le film d'Herschell Gordon Lewis, on apprend à la fin que ce village n’entre dans notre plan d’existence que si nécessaire) en compagnie d’une population de monstres. Ainsi, si, ici, les vampires remplacent les tueurs psychopathes et que le ton n’est pas à la comédie gore, on y découvre des étonnantes démonstrations cannibales, qui amènent le métrage sur une piste assez originale.

La orgia nocturna de los vampiros serait une œuvre des plus réussies si elle n’était pas mise à mal par son aspect horrifique terriblement démodé…. Et, force est de l’admettre, souvent ridicule. Difficile, en effet, de rester sérieux devant ces plans fixes où les comédiens dévoilent leurs canines en plastique à grand renforts de grimaces. Les passages les moins réussis sont donc ceux mettant en scène les attaques de la Comtesse (Helga Liné, qui pense qu’écarquiller les yeux comme une perche va contribuer à la rendre terrifiante) et ses serviteurs goules et vampires, qui, au fil du récit, deviennent de plus en plus nombreux. Dans le registre comique, mention spéciale à un vampire qui essaie d’empêche la fuite en voiture des héros et dont le visage collé à la vitre est montré en plan serré, le nez écrasé dans un terrible effet burlesque. Quand aux effets spéciaux, très peu nombreux, mieux vaut jeter dessus un voile pudique, tant le spectacle est d’un affligeante médiocrité (même pour l’époque).

Pour ce qui est de l’interprétation, les fans de la période seront heureux de voir Jack Taylor dans le rôle principal. Il est vrai, que dans les années 70, il était très rare qu’un film d’exploitation italien ou espagnol ne présente pas au casting cet américain distingué qui affiche une vraie classe, qu’elle que soit les circonstances de tournage et les budgets de production. A son coté, on trouve Dyanik Zurakowska. Absolument ravissante, parfaite dans le style Hammer Babe à la sauce espagnole, l’actrice d’origine polonaise, à la beauté gracile, nous offre une performance des plus convaincantes. Il faut dire que, même si elle s’est surtout construite une réputation dans le western, la comédienne est une spécialiste de ce type de productions fantastiques. On peut ainsi la voir dans Les vampires du comte Dracula (1968) ou Les orgies macabres (1973). Enfin, il serait injuste de ne pas faire honneur à tous ces seconds rôles et ces figurants, aux physiques atypiques, qui entretiennent avec justesse ce climax étrange et dérangeant.

La conclusion de à propos du Film : Orgy of the Vampires [1974]

Auteur Nicolas L.
50

La orgia nocturna de los vampiros, c’est un peu 2000 Maniacs chez les vampires. Bon, il faut vraiment chercher pour y trouver une quelconque trace d’orgie, mais force est de dire que ce petit film espagnol baigne dans une ambiance fantastique assez réussie. Le seul écueil à l’immersion est son aspect horrifique, qui se résume à des gros plans un peu ridicules sur des comédiens grimaçants tentant de faire ressortir leurs canines en plastique. A voir pour s’imprégner du charmant cinéma ibérique des années 70.

On a aimé

  • Une atmosphère crépusculaire réussie
    Un casting intéressant
    Un bel exemple du fantastique espagnol des années 70

On a moins bien aimé

  • Des effets spéciaux très mauvais
    Un aspect horrifique un peu ridicule

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