Critique Stoker [2013]

Avis critique rédigé par Richard B. le lundi 29 avril 2013 à 18h13

Quand Park Chan-wook joue sur le terrain d'Hitchcock...

La jeune Mia est particulièrement bouleversée depuis la mort de son père. Elle aurait même tendance à tenir rancune à sa mère trouvant que cette dernière se remet trop facilement de ce drame… Surtout depuis le retour de son oncle, un homme aussi mystérieux que charismatique, mais quelque peu envahissant.

Le ton de la bande-annonce, quelques images particulièrement froides, tout comme l'affiche, nous laissaient croire que Stoker se glisserait aisément dans nos lignes éditoriales. En fait, si on peut y trouver un ton parfois très horrifique, Stoker (qui est le nom de la famille) s'apparente pourtant plus à un simple thriller et, pour être honnête, pourrait ne pas avoir  sa place sur ce site. Au demeurant, Stoker peut aussi s'apparenter, aux yeux de quelques-uns, à un « home invasion » au ton particulièrement macabre, bien que largement plus proche d'un film comme L'Ombre d'un doute (du grand Hitchcock) que d'un Black Christmas.

Stoker

Écrit par Wentworth Miller (un des acteurs de Prison Break ou Resident Evil: Afterlife), le scénario de Stoker est très loin de faire dans l'originalité. Il aurait même tendance à sentir le réchauffé. Pour rester dans les grandes lignes, on a un individu à l’allure sympathique – mais il ne l'est pas vraiment – qui prend parfois un peu trop les choses à cœur. Et si on vient trop à lui chauffer les oreilles, ou embêter ceux qui arrivent à gagner son respect, il se pourrait que les perturbateurs en viennent à le regretter. L'ensemble de l'intrigue est donc assez prévisible (encore plus si on a vu la bande-annonce) et rappelle un peu cette mode des années 90 avec des films du type Obsession fatale, Fenêtre sur Pacifique, J.F. partagerait appartement, Calme blanc, Liaison fatale ou encore la main sur le Berceau. Il y a cependant quelques petites subtilités dans Stoker qui amènent une légère nuance, rendant peut-être le film plus horrifique et glauque, parfois même proche de l'incestueux, que les exemples précités. Néanmoins, force est de dire que la mécanique demeure bien la même. On pourra aussi reprocher à cette histoire de mettre longtemps à s'installer alors que les enjeux sont déjà connus. Ce n'est donc pas par son scénario que Stoker se distinguera, mais par sa mise en scène et son casting.

En effet, Stoker (qui est produit par Ridley Scott et son regretté frère Tony Scott) à l'avantage de profiter des talents d'un réalisateur qui a déjà mainte fois fait ses preuves dans son pays et maîtrise très bien les sujets tournant autour de la folie. Et sur ce coup, Park Chan-Wook (Thirst, Old Boy) semble avoir réussie à imposer sa patte aux pontes d'Hollywood. Le film, dès là première image, se montre atypique, fait preuve de recherche et s'annonce comme possédant une forte personnalité. Le cinéaste continue d’exploiter quelques-uns de ses thèmes favoris, comme celui du monstre qui sommeille dans toute personne, même ceux aux apparences les plus innocentes. En digne héritier d'Alfred Hitchcock, Park Chan-Wook sait où amener le regard du spectateur et comment générer une ambiance. Dire que chaque idée de plan de Stoker est une leçon de cinéma tient carrément de l’euphémisme, et on ne peut pas rester de marbre devant tant d'intelligence de mise en scène. De la couleur choisie à l'orientation et l'angle de la caméra, jusqu'au travail sonore, tout est là pour instaurer des sentiments chez le spectateur et le conduire vers une direction. Sans échappatoire.

Stoker

Côté casting, si Nicole Kidman, en personnage secondaire, a tendance à ne pas évoluer et stagne dans une représentation d'un personnage froid, mélancolique, quasi fantomatique (alors qu'elle doit passer dans le film pour une mère bourgeoise, égoïste, qui aime prendre du plaisir), on sera subjugué – ou inquiété – par la performance sans faute de Mia Wasikowska (Des hommes sans loi, Alice au pays des merveilles). La jeune actrice offre là, sans le moindre doute, sa meilleure prestation, et on ne peut pas douter un instant que ce rôle était fait pour elle. La belle gueule de Matthew Goode fait aussi son effet. Il est parfait dans le registre du charmeur qui cacherait en lui un psychopathe en puissance.

La conclusion de à propos du Film : Stoker [2013]

Auteur Richard B.
60

Stoker est un film d'une réussite formelle indéniable, une leçon de mise en scène. Park Chan-wook est au sommet de son art et oblige toute personne qui aime le cinéma à découvrir ce film rien que pour cela. Pour le reste, on regrette que le scénario ne soit pas à la hauteur de la réalisation et se montre particulièrement sans surprise et rempli de clichés. Au demeurant, une ou deux scènes incroyablement malsaines subsistent et on ne sait pas si on les doit les attribuer à son scénariste ou a son réalisateur.

On a aimé

  • Une mise en scène parfaite.

On a moins bien aimé

  • Un scénario ultra prévisible.

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