Critique Defenders of clayArt [2008]

Avis critique rédigé par Amaury L. le dimanche 1 mai 2011 à 11h59

La pâte à modeler se rebelle…

Chez les héros de la « japanimation », la révolte gronde… En effet, tout le monde essaie de les dessiner et souvent le résultat est une insulte à leur image. Pikachu, leur chef, a décidé d’organiser un grand concours de modeleurs / sculpteurs de pâte à modeler et de ne garder que le meilleur. Il y un standing à respecter tout de même !

Au secours, les monstres arrivent !

Pikachu en boîte…

Defenders of clayArt propose un matériel atypique par sa sobriété et sa faiblesse. Il se compose de cinq morceaux de pâte à modeler noirs qui se conservent correctement dans le temps et la présence remarquée du seul objet luxueux, un sablier. Les plateaux individuels et la piste de score trop petite sont surprenants d’austérité et de minimalisme. Les cartes Vote ne changent pas la donne. Defenders of clayArt ne séduit pas par son matériel et l’inquiétude gagne le joueur avant de commencer la lecture des règles. Un matos qui fait un flop !

Le seul élément luxueux de la boîte...

Pikachu en règles…

Devenir le sculpteur modeleur le plus brillant sera l’unique obsession des participants. Le tour de jeu est simple, on donne une thématique par le biais d’un adjectif (ténébreux, sanguinolent, extraterrestre…) et les joueurs, simultanément, ont le temps d’un sablier pour réaliser une œuvre en corrélation avec l’impératif annoncé. Ensuite, on discute des différentes œuvres ouvertement. Secrètement, on passe au vote (interdiction de s’attribuer une note) en délivrant une carte Vote par joueur (posée devant l’œuvre concernée). Il existe la carte Gold (meilleure sculpture selon vous), Silver, Bronze et Trash (la plus mauvaise).

C'est Jabba le hunt, je le reconnais !

Le décompte commence. On regarde si une majorité de vote identique se dégage. Par exemple, une œuvre réunit 2 gold, 1 silver et 1 trash, les votes gold obtiennent la majorité. Uniquement les joueurs avec des votes ayant obtenu la majorité marquent des points, les autres en perdent. En cas d’égalité, personne ne marque et de même si une œuvre obtient que des cartes Vote identiques. On fait ainsi pour toutes les réalisations et on entame une nouvelle manche. Un bonus est accordé à la sculpture la plus encensée et un malus à la plus détestée. La partie se termine quand un artiste obtient son quinzième point ou à la fin de la sixième manche.

On dirait une m.... ? Mais c'en est une !(du moins pour les juges...)

Pikachu devient marrant…

Dès les premiers instants de la partie, on songe immédiatement aux similitudes liant Defenders of clayArt au célèbre Dixit (voir la critique du jeu). Le système de notation ainsi que la réflexion sur une thématique commune sont les fondements mécaniques des deux jeux. Pour simple information, les deux jeux sont sortis la même année et Dixit a pris son envol international que l’année suivante, en 2009, donc peu de chances de plagiat de l’un ou de l’autre.

Si Dixit met l’accent sur l’expression orale, Defenders of clayArt s’appuie sur la manipulation tactile grâce à un bloc de pâte à modeler. L’habileté manuelle est un atout pour récolter les suffrages les plus valorisants mais ne garantit pas l’obtention de points puisqu’il est interdit de voter pour soi. Sculpter ou modeler cette boule informe est un moment intéressant où les joueurs partagent une convivialité faite de rires et de bonne humeur en protestant unanimement envers la thématique donnée par la personne dont c’est le tour. Le stress provoqué par l’égrènement visible du temps qui passe (le sablier) ajoute une forme de plaisir masochiste sur les participants. Une accélération gestuelle s’engage lors des derniers instants pour achever une sculpture imparfaite et lui donner une légitimité valorisante. Evidemment, on commente, toujours dans un bon esprit, les résultats bizarroïdes obtenus avec humour et légèreté. On argumente sur ses choix artistiques afin d’attirer l’attention et bienveillance des « électeurs ».

Un drôle d'animal ?

Le décompte nécessite quelques tours avant d’être assimilé par chacun, mais reste suffisamment intuitif (autant que celui de Dixit) pour ne pas freiner le dynamisme général de Defenders of clayArt. Par contre, la piste de score est vraiment trop petite et accentue le risque d’erreur ou de déplacement inopportun des pions. De plus, le jeu souffre de la même faiblesse que Dixit, le jeu gagne à être pratiqué à un nombre maximal, c'est-à-dire cinq joueurs. Malgré un matériel insuffisant, Defenders of clayArt est une parfaite alternative à Dixit et s’adresse au même public (pas pour les joueurs n’appréciant pas les jeux d’ambiance), avec un talent équivalent. Pikachu va être content !

Bleu sera-t-il recruté par Pikachu ?

La conclusion de à propos du Jeu de société : Defenders of clayArt [2008]

Auteur Amaury L.
80

Quelle excellente surprise ! Defenders of clayArt joue dans la même catégorie que l’encensé Dixit et rivalise mécaniquement (avec quelques similitudes) avec ce dernier. On retrouve cette convivialité naturelle qui plaît tant à un public de plus en plus large. Contrairement à Dixit qui s’appuie sur l’expression orale, Defenders of clayArt privilégie la manipulation tactile et la réalisation en temps limité d’un objet en pâte à modeler en rapport avec la thématique énoncée. Aucun talent artistique n’est requis et tout le monde possède une chance de gagner. La bonne humeur et les rires s’invitent avec bonheur et Defenders of clayArt offre une alternative hautement qualitative aux personnes souffrant du syndrome « trop joué à Dixit ». Une très bonne pâte malheureusement mal emballé !

On a aimé

  • Système de vote intéressant
  • Utilisation de la pâte à modeler
  • Très convivial
  • Pour un public large

On a moins bien aimé

  • Matériel très minimaliste
  • Pas pour joueurs étroits d'esprit
  • Introuvable en France

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