10 génériques de film incontournables
Quand le générique n'est pas qu'un défilé de noms...

Passage (quasi) obligé de tout long-métrage, le générique est trop souvent une séquence anecdotique, comme une sorte de passage obligé qui n'intéresse que peu les réalisateurs. Mais si la plupart ne travaillent pas cet aspect, d'autres en font des séquences à part entière dans leurs longs-métrages. Ce top 10 est ici l'occasion de rendre hommage à ces génériques aboutis et travaillés qui, avant même que le film ne commence, savent happer les spectateurs pour les immerger dans ce qui sera raconté.

 

10-Le plus bondien :
Meurt un autre jour

Bien évidemment, il fallait obligatoirement un James Bond dans ce classement. La difficulté était juste de savoir lequel... Alors oui, Meurt un autre jour n'est pas le meilleur film de la saga (de très loin) et la chanson de Madonna ne casse pas trois pattes à un canard (loin de là aussi). Mais voilà, en dépit de toutes ces casseroles, le film s'ouvre sur l'un des génériques les plus originaux de la saga. C'est en effet la première (et seule) fois que le générique relie la séquence pré-générique au reste du film. On y voit James Bond emprisonné, abandonné, torturé. Le chaud et le froid vont ici donner au générique sa charte visuelle. On passe donc d'images réelles et crues à des visions plus fantasmagoriques qui vont jouer entre couleurs bleutées et rougeoyantes pour créer un contraste et amener le spectateur dans le calvaire que subit le héros. Si ce n'est, finalement, que le seul passage mémorable du film, ce générique n'en demeure pas moins être une parfaite réussite.

 

9-Le plus cool
Bienvenue à Zombieland

Bienvenue à Zombieland est un film cool, son générique est du même acabit. Sur la chanson For Whom The Bells Toll de Metallica, le film s'ouvre sur diverses scènes d'attaques de zombies filmées au ralenti. A priori, rien de formidable, sauf que les titres qui apparaissent son intégrés aux images et se détruisent dès lors qu'un objet/personnage/obstacle (rayez la mention inutile) entre en contact avec eux. Cela donne un résultat esthétiquement réussi, et permet de lancer le film sur les chapeaux de roues en conférant au générique, au delà de son rythme, une fonction utile : présenter ce qu'est devenu le monde après l'attaque de zombie.

 

8-Le plus poétique
Juno

Jason Reitman aime les beaux génériques. Cela c'est vu dès son premier long-métrage, Thank You For Smoking qui nous présentait le film avec les logos et les typologies déformées de célèbres marques de cigarettes. Ici, il renouvelle le procédé en proposant un dessin-animé pour ouvrir son film, un peu comme une manière de ramener le personnage de Juno à ce qu'elle est (simplement une ado, pas si éloignée de l'enfance) en dépit du sujet abordé (la grossesse du personnage principal). Le générique s'ouvre sur une séquence live avant de balancer le personnage dans une séquence animée fait de capture d'image, d'esquisses très simples et de couleurs sans nuances. La musique assez enjouée de Barry Louis Polisar (All I Want is You) permet également de donner au film un ton particulier, assez différent de ce que l'on pourrait imaginer à la simple lecture du pitch.

 

7-Le plus classe
Attrape moi si tu peux

Steven Spielberg et les génériques, ce n'est pas une grande histoire d'amour. D'ordinaire, le réalisateur préfère commencer ses films par quelque chose de minimaliste (le distributeur, le producteur, le titre). Mais quand il s'y met, il s'y met à fond, à l'image du générique d'Attrape moi si tu peux. Cette petite séquence animée, rythmée par la musique de John Williams (qui sort alors de ses schémas de composition habituels), permet de condenser et de résumer le film. C'est bien simple, toutes les péripéties qui vont rythmer le scénario y sont présentées dans un style qui ne manque pas de rappeler à la fois les années 50, le style des générique des James Bond et toute une culture pop. C'est simple, classe et ça pose immédiatement l'ambiance.

 

6-Le plus conceptuel
​Enter the Void

Le générique d'Enter The Void est hallucinant à de nombreux niveaux. Sa forme, tout d'abord, : les noms vont défiler dans des typologies issues de toutes les cultures, sur une musique techno aux sonorités basiques ne manquant pas d'évoquer des ambiances "Rave". Sur le fond, le tout est monté tellement rapidement qu'il est tout simplement impossible de pouvoir lire quoique ce soit, du nom des acteurs à ceux des techniciens ou des producteurs. Ces deux aspects coupent le générique de sa fonction première (présenter l'équipe du film) pour, au contraire, s'intégrer complètement aux partis-pris du film et balancer immédiatement le spectateur dans le trip visuel et conceptuel voulu par le réalisateur. Lorsque l'on ressort de cet aggloméra de sons, de couleurs et de texte, on est presque déjà épuisé. Et pourtant, le film ne fait que commencer...

 

5-Le plus intelligent
Lord of War

On se souvient que le générique de Bienvenue à Gattaca, premier film d'Andrew Niccol, était déjà très travaillé. Avec son troisième long-métrage, il propose une forme très aboutie : un plan séquence pertinent et intelligent racontant au spectateur toutes les étapes de la vie d'une balle, de sa conception à... sa destination finale. Sur une chanson sympathique et légère (For What It's Worth des Buffalo Springfield), Niccol présente son propos (le commerce des armes à feu), ses partis-pris (en l'occurence un véritable cynisme qui permet d'évacuer le côté lacrymal du sujet) et une dimension géopolitique intéressante (la balle va passer par nombre de pays avant son utilisation). On pourra certes lui reprocher de brasser du vent, mais finalement, peu de génériques ont su nous proposer la même choses ces dernières années.

 

4-Le plus féérique
Edward aux mains d'argent

Tim Burton et les génériques, c'est ne grande histoire d'amour. Il fallait donc impérativement un générique issu de sa filmographie dans ce classement. Entre Batman Returns, Mars Attacks et Sleepy Hollow, il a fallut faire un choix. Au final, c'est Edward aux mains d'argent qui est présenté ici, d'une part parce qu'il s'agit très probablement de la composition la plus inspirée de Danny Elfman, ensuite parce que Tim Burton nous offre une séquence aboutie de bout en bout, de la présentation du logo de la Fox (couvert de neige) à la typologie du titre (en forme de ciseaux) jusqu'à ce mouvement de caméra qui amène devant un château dont les portes vont s'ouvrir pour laisser entrer le spectateur. A la manière d'un conte de fée (ce qu'est le film finalement), on oscillera alors entre le merveilleux (ces machines étranges qui peuplent la demeure) et le dramatique (ce personnage mort sur lequel s'attarde la caméra), un tour de force que réussira à maintenir le film tout au long de sa durée.

 

3-Le plus efficace
Spider-man 2

Résumer deux heures de film en 2m30 ? Challenge accepté ! Le générique de Spider-Man 2 résume ainsi l'intégralité du premier film. Mais attention, point de voix-off, simplement des dessins reprenant les images du film. L'effet des toiles d'araignées donne au tout un aspect bande-dessinée qui ne manque pas de rappeler les origines du héros. Cerise sur le gateau, ce générique est formellement cohérent avec celui du premier film, tant au niveau visuel (ce jeu autour des toiles d'araignées) que musical (les compositions de Danny Elfman, sans être similaires, sont très proches sur un grand nombre de passages). Au final, on a l'impression de reprendre l'histoire à la suite du premier film, alors même que quelques années séparent les deux films.

 

2-Le plus spoiler
Fight Club

Il n'y a pas que Tim Burton qui s'applique sur ses génériques, David Fincher est du même accabit. Entre Seven, Panic Room ou Millenium, force est de constater que l'homme aime souvent se servir de ce passage incontournable comme outil de narration. Fight Club est de cet accabit, et peut-être le plus réussi de tous, simplement parce qu'il s'intègre à l'histoire de façon cohérente. En débutant l'histoire au fin fond du cerveau du narrateur, sur une musique techno criarde signée par les Dust Brothers, puis en en sortant petit à petit au fil d'un plan séquence vertigineux, David Fincher donne déjà au spectateur toutes les clés de son histoire. Et dire qu'on avait rien vu venir...

 

1-Le plus bluffant
Watchmen

Résumer cinquante ans d'une histoire parallèle des USA, présenter une batterie de personnages et poser une ambiance, voici le défi relevé par cet incroyable générique qui parvient à mêler de très nombreuses histoires sans jamais perdre le spectateur. La musique de Bob Dylan (The Times They Are a-changing) confère au tout une ambiance retro mélancolique relativement calme et apaisée (impression renforcée par le fait que ce générique soit au ralenti). Avec ce générique, Zack Snyder a probablement créé LA pièce maîtresse de sa filmographie. Bluffant.

Auteur : Vincent L.
Publié le vendredi 8 août 2014 à 13h00

Commentaires sur l'article

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    Pour Fincher j'aurais tout de même mis celle de Se7en !
    Ceir, le 8 août 2014 17h58
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    Oui, j'ai voulu ne mettre qu'un film par réalisateur. Sinon, on aurait aussi eu Seven et Millenium de Fincher, ou Batman 2 et Sleepy Hollow de Burton... C'était aussi pour faire tourner.
    Vincent L., le 10 août 2014 10h53

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