Critique Black Devil Doll

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 24 novembre 2009 à 17h50

Black Chucky est un pervers

Le violent activiste noir Mubia Abul-Jama passe à la casserole, ou plutôt sur la chaise électrique. A quelques lieux de là, Heather, aussi gironde que oisive, décide de passer le temps dans l'utilisation d'un ouija. L'âme du condamné va alors en profiter pour échapper au néant en utilisant le ouija comme médiateur... et se retrouver coincé, tel Charles Lee Ray dans la poupée Brave gars, dans un pantin tout moche.

A ma grande surprise, Heather, qui a assurément le cerveau moins développé que ses attributs mammaires, tombe amoureuse de cette ridicule marionnette aux fortes propriétés érectiles et à la conversation fleurie. Mais ce pervers de Mubia Abul-Jama va vite se lasser d'Heather, probablement trop docile, et entre deux levrettes et un festival de "fuck", lui laisse entendre que l'harmonie de leur couple nécessite un nouvel arrivage de chair fraîche, un brin de fantaisie.

Décidemment incurable, éperdue d'amour pour le nabot à la virilité exacerbée, Heather invite quelques amies à la maison. Cinq véritables archétypes de la pouf de seconde zone, si vulgaires qu'elles feraient passer Paris Hilton pour un parangon de vertu, adeptes du car wash sexy et  aux tenues aussi étriquées que leur intellect. Mais bon, elles ont beau être gonflées au botox et au silicone jusqu'à en risquer l'explosion, elles ont ce qu'il faut où il faut et la réincarnation de ce gros salopard qu'est Mubia s’en donne à coeur joie.

Cependant, aux yeux de Mubia  Abul-Jama, ces gonzesses peu farouches présentent un gros défaut: elles sont blanches! Aussi, une fois cuvée son ivresse de sexe, le psychopathe raciste et érotomane (on peut constater aussi que le bougre est un brin nécrophile et urophile) se livre à son deuxième hobby: le meurtre! Et le sang se mêle alors au foutre dans des ébats orgiaques et mortels...

Voici, résumé en quelques phrases, le scénario de Black Devil Doll, une sorte de remake d'un direct-to-video de blaxploitation des années 80 (Black Devil Doll from Hell) autrement plus intelligent puisque derrière (si j'ose dire) une histoire de marionnette psycho et de cul, se posait une assez pertinente dissertation sur les tabous religieux. Ici, Jonathan Lewis laisse tomber tout idée d'amener une réflexion pour nous proposer un métrage basant son aspect provocateur sur la vulgarité... En prenant bien garde de ne pas pousser le bouchon trop loin.

En effet, amis pornophiles, je dois vous signaler que Black Devil Doll fait preuve de la plus grande des pudeurs dans les séquences érotiques. L'amateur de séquences "hot" devra ainsi se contenter de quelques plans sur des filles dénudées et un festival de nichons. Par contre, le film est plus cru dans son ton, avec des dialogues d'une grande vulgarité et quelques effets spéciaux craspecs - comme des imposantes éjaculations à base de yaourt. Le film n'est même pas extrême par son aspect horrifique. Il faut dire que Jonathan Lewis fait avec les moyens du bord, qui sont, il faut bien l'avouer, bien maigres. Un peu de latex et de papier mâché et le tour est joué. Les séquences gores sont donc peu convaincantes, les plus réussies étant une scène d'égorgement sur l'une des jeunes femmes et un accouchement aussi crade qu’expéditif.

Dans le domaine des satisfactions, je pourrai citer l’actrice principale, Heather Murphy. On ne peut pas dire qu’elle soit une bonne actrice, loin s’en faut, mais son look d’égérie de Russ Meyer colle parfaitement au rôle. Un look d’ailleurs allégrement récupéré par Jonathan Lewis qui multiplie les plans amusants évoquant le travail du créateur de Vixens. A coté de ça, la réalisation est consciencieuse mais manque assurément de talent. On comprend mieux pourquoi quand l’on sait que Jonathan Lewis et son frère Shawn ne sont absolument pas du métier mais qu’ils dirigent RottenCotton, une société spécialisée dans la fabrication de t-shirts. Ainsi, si l’on tient compte de leur inexpérience, on pourrait même dire que le réalisateur s’en sort plutôt bien. Jonathan Lewis essaie de varier les prises de vue, cherchant le cadre amenant le plan le plus rigolo – la coquine scène de twister - ou le plus sexy (et parfois le plus dégueulasse). Bref, c’est du travail d’amateur, certes, mais respectueux du genre.

La conclusion de à propos du Film : Black Devil Doll

Auteur Nicolas L.
38

Black Devil Doll démontre par les faits que l'on ne passe pas sans effort (et sans talent) du statut de vendeur de t-shirts à celui de cinéaste. A coté de cela, si l’on peut trouver que le film est bien moins provocateur que l’on aurait pu s’y attendre (que cela soit pour son aspect érotique ou son aspect horrifique), il reste assez amusant et présente quelques séquences assez bien pensées. Bref, une série Z sympathique, finalement assez sage.

On a aimé

  • Quelques séquences amusantes
  • De la série Z qui s'assume

On a moins bien aimé

  • Réalisation sans génie
  • Aspect fauché évident
  • Mauvais niveau d'interprétation
  • Moins trash que l'on aurait pu l'espérer

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