Critique Apocalypse dans l'ocean Rouge [1985]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 25 janvier 2008 à 15h10

Baudruche à babord!!

Lorsqu’un corps mutilé est retrouvé dérivant dans la baie d’une région balnéaire de Floride, c’est un peu la panique. Les autorités engagent donc un biologiste marin pour traquer ce que l’on pense être au début un squale géant. Seulement, ils ont oublié que non loin de là se trouve un laboratoire aux activités louches.


- Mais qu’est-ce que c’est que ce cirque ? Nous étions si tranquille, voila que les meurtres s’accumulent et qu’un monstre ère dans nos eaux, se plaint à un moment le shérif, dépassé par les évènements. - Et si les deux choses étaient liées ? » rétorque son adjoint, un colosse au regard d’ahuri, boudiné dans un uniforme de flic américain trop petit, apte à faire baver les membres des Village People.
Voilà, avec ces deux lignes de dialogues, vous avez compris le niveau de ce film. Et des répliques de cet acabit il y en a des brouettes. Comme d’habitude dans ce type de nanar, c’est les séquences d’analyses scientifiques qui sont les plus marrantes, avec des pseudos spécialistes qui débitent avec le meilleur aplomb, soit des évidences, soit des conclusions basées sur les pires extrapolations. Comme par exemple lorsqu’une scientifique arrivée du parc de Floride pour examiner l’une des dents du monstre (qui fait bien 50 cm et qui a été trouvé, parait-il, dans le corps d’un marin – et qui n’est d’ailleurs pas mort !) : - Je n’ai jamais vu une dent aussi grosse, commence le shérif (sans blague?!) - Ce n’est pas une dent de requin, c’est une dent de… » et là, elle nous sort un nom de poisson préhistorique dont j’ai oublié le nom, identifiée du premier coup d’œil. « J’ai mis la dent dans le compiouter (prononcez avec l’accent toulousain) », ajoute-elle, toute fière. - Ahhh, ok… » se rassure l’assistance, guère étonnée par le fait qu’un machin vieux de 6 millions d’années se balade près des côtes de Floride.

Le monstre n’est toutefois pas si préhistorique que ça puisque le compiouter détermine l’age de la créature comme égal à environ six mois. Une créature qui est d’ailleurs l’élément le plus comique de ce film qui n’en manque pourtant pas. En effet, ce poisson est une grosse baudruche à tentacules et à la mâchoire fournie de dents si grandes que la pauvre bête ne peut même pas fermer sa gueule. Par manque de moyens, on ne la voit cependant pas des masses, seulement des extrémités de tentacules lorsqu’elle saisit ses victimes et des gros plans sur ses mâchoires béantes lorsqu’elle les croque. Sinon, la plupart du temps, elle se résume à une masse sombre filant dans l’eau ou à un petit tas de pixels sur un écran.
Le scénario de découpe en deux parties, toutes deux bercées par une musique d’une effarante ringardise. L’intrigue principale de déroule en haute-mer, à bord d’un navire d'exploration océanographique qui traque la bête grâce à un appareillage hyper sophistiqué qui ressemble à si méprendre à un vieux jeu vidéo du style Pong, mais en couleur. Fixés devant cet écran, les héros vont guetter l’apparition du monstre, qui se manifeste la plupart du temps par des bruits de tôles ondulée et des bili-bili désopilants. - On dirait qu’il parle, comme un homme, dit le héros. - Tu crois ? dit sa copine. - Oui, on y sent même de la haine. » Euh… moi, je ne sais pas, je ne comprend pas le bili-bili, mais je veux bien le croire, il a vraiment l’air de s’y connaître en monstre marin.

La deuxième intrigue se passe dans le laboratoire scientifique où un duo démoniaque (un savant fou et sa poufiasse) officie, aidé d’un nettoyeur que j’ai rapidement surnommé gniak-gniak vu que son jeu se résume à une seule expression de sadisme. Ce tueur va éliminer l’entourage des héros, arrivant toujours sur les lieux au moment opportun. Il est chargé de débarrasser le film des témoins gênants, comme cette assistante de laboratoire un peu trop cupide qui, au sortir du bain, aura le malheur de ne pas avoir vidé sa baignoire avant d’appeler un taxi. Quand au savant fou, c’est de lui que va venir LA réplique du film, quand il s’adresse, fou d’une rage bien contenue, à son ex-complice permanentée : - Faut vraiment être une foutue salope pour offrir à son mari et à son amant la même paire de lunettes !
Le va-et-vient entre les deux plateaux se fait par le moyen d’une réalisation à la tonicité pachydermique. Le rythme est lent, terriblement lent. Une sensation de somnolence amplifiée par les doublages français qui, comme toujours dans le cas des ces série B italiennes des années 80, sont totalement privés de relief et d’émotion, comme si les doubleurs avaient été contraints de travailler dans une bibliothèque, un reposoir ou un hôpital. C’est hilarant, d’autant plus que nombreux sont les acteurs à surjouer dans leur gestuelle et leurs expressions faciales, accentuant le décalage entre le son et le visuel.

La conclusion de à propos du Film : Apocalypse dans l'ocean Rouge [1985]

Auteur Nicolas L.
30

Musique de John Williams reconstituée sur un Bontempi, dialogues désopilants de bêtise, jeu d’acteurs approximatif, monstre cheap et improbable, réalisation mollassonne, doublages catastrophiques ; oui, l’on est en présence d’un vrai nanar, une perle de n’importe quoi comme on en fait plus ! Le film de Lamberto Bava est d’ailleurs si mauvais qu’il en est devenu culte, faisant entrer le fils du célèbre réalisateur de La Baie Sanglante dans la légende du bis.

On a aimé

  • Un vrai nanar, dégageant un énorme capital sympathie
  • Involontairement TRES drôle

On a moins bien aimé

  • L’un des pires "jaws-like" jamais réalisé
  • Tout est très mauvais

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