Critique Phantoms [1998]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 3 mars 2006 à 09h18

L’ennemi ancestral est un prétentieux

Deux charmantes soeurettes arrivent dans la petite ville de Snowfield. L’une est l’unique médecin de cette petite station hivernale de 400 âmes et elle a traîné l’autre dans ce coin perdu afin de l’éloigner un peu de leur mère… alcoolique. Rien de tel que le grand air de la montagne pour se changer les idées, dit-on communément !
Oui, mais voilà, arrivées sur place, la jolie docteur Jenny découvre, horrifiée, le cadavre a demi décomposée de sa gouvernante. Et ce n’est pas fini, lorsque explorant la ville à la recherche de secours, ils découvrent que toute trace de vie a disparu, tout en retrouvant quelques corps disséminés par ci, par là. Et là, on est vraiment surpris, car on se surprend à frissonner un peu. La mise en scène de Joe Chappelle (un vieux routard du film d’horreur) parfaitement maîtrisée et ‘’presque’’ sans effets parvient à instaurer un climat pesant et angoissant. Une ambiance cthulhienne bien rendue et une bonne retranscription à l’image du texte de Dean Koontz (auteur du scénario).
On commence à déchanter un peu lorsque intervient le héros, un shérif local interprété par Ben ‘’belle gueule mais fade’’ Affleck, et deux adjoints qui se prennent pour des cow-boys. Néanmoins, le climax reste souvent excellent, avec la visite bien flippante d’un hôtel hanté, habité par des spectres bien dégueu grâce aux maquillages efficace de la compagnie K.N.B. Ca commence néanmoins à sentir le pâté avec l’attitude débile et complètement injustifiée de Stuart, un des adjoint du shérif, incarné par un Liev Schreiber qui en fait des tonnes. J’ai même cru un moment qu’il était possédé. Et bien pas du tout, il est juste con !

Le bon, la brute, et le…mongol obsédé

A la nuit tombée, les choses se précipitent. Abrités dans le local de la police, les héros subissent l’assaut d’un papillon de nuit géant ( ???) qui bouffe la face de Stuart (une bonne chose) puis qui disparaît sans retour, alors que les cadavres entreposés dans la chambre froide se volatilisent comme par enchantement. Mais le plus étrange reste quand même les évacuations d’évier qui grognent, les lumières qui clignottent, les alarmes qui sonnent, et les chiottes qui fonctionnent seuls. Des clichés en veux-tu, en voilà. On commence alors à ne plus rien y comprendre, surtout que les personnages ont de fréquentes ‘’hallucinations’’ qui ont tendance à se matérialiser de manière complètement illogique.
L’explication à ce joyeux bordel arrive après que le shérif Hammond soit parvenu à envoyer un message radio brouillé à des collègues d’une ville voisine. Se pointe alors une heure plus tard, une équipe de scientifiques paramilitaires armés jusqu’aux dents, dans des véhicules laboratoires blindés fleurant bon le nec plus ultra, avec en plus, un invité de marque, le Dr. Timothy Flyte, un scientifique marginal dont le nom est écrit sur une vitre dans une des salles de bain de l’hôtel. Une rapidité d’action exemplaire, vraiment 100% efficace. Quel dommage que la Louisiane n’est pas bénéficié de la même fougue l’année dernière…
Chut, ne vous tournez pas…On nous surveille.

Et là, d’un coup, on a l’explication. Enfin, l’explication, c’est vite dit. Disons que l’on sait que l’on n’a pas affaire à des spectres, mais à différents aspects d’une seule et même entité géante qui assimile les connaissances et les apparences des créatures qu’elle dévore. On reste dans le Cthulhien (notamment lors de la vue générale de la créature ou de ses ‘’grouilleux’’ avec leurs tentacules) avec un fort esprit de The Thing. Pourquoi pas après tout. Le problème est que cela rend stupides un bon nombre de situations précédentes (pourquoi des têtes coupées dans le four, par exemple) et le déboulé de tous ces gus en combinaisons transforme le film en simple chasse au monstre.
Joe Chappelle mélange alors tout. On trouve de l’Alien (la reconnaissance dans les égouts), du The Thing (le chien possédé), et on dit adieu à la terreur psychotique pour sombrer dans l’actionner à la Résident Evil, avec des ‘’scientifiques’’ complètement débiles qui ont les attitudes stupides et suicidaires. De plus, le recours aux effets spéciaux en images de synthèse n’arrange pas les choses, avec ces séquences hyper rapides pour le spectateur ne distingue pas trop la médiocrité des effets numériques.
Les héros réfléchissent…

Jouant sur l’ego surdimensionné de la créature, une prétention qu’elle a acquis en absorbant des concepts humains (une retranscription enfin bien rendue de la profondeur du roman), le professeur Flyte (Peter O’Toole) parvient à faire sortir le monstre de sa tanière, et permet ainsi à ses compagnons de le détruire. Cette conclusion somme toute logique, mais mal mise en pratique par une excursion solitaire dans les égouts, sera gâchée par une fin ouverte stupide, qui nous laisse supposer que la créature peut envoyer ses ‘’rejetons’’ siroter des verres dans les pubs. Je me disais aussi… Hier, au comptoir, le type a coté de moi avait vraiment l’air zarbi.

La conclusion de à propos du Film : Phantoms [1998]

Auteur Nicolas L.
42

Phantoms est un assez bon film de 35 minutes qui part ensuite dans le film de monstres mainstream et sans surprise, avec son lot d’exécutions, de ouh ! et de ah !, en oubliant tout simplement que l’ambiance glauque dans ce genre de films représente plus de 50% du succès. C’est dommage, d’autant plus que l’interprétation n’est pas mauvaise, sauf Ben Affleck qui est y toujours aussi mou, et que les moyens déployés auraient pu donner lieu à autre chose, de beaucoup plus original. Notamment avec cette initiative première de s’embarquer dans une histoire lovecraftienne bien paranoïaque.

On a aimé

  • Une bonne mise en bouche
  • Interprétation en général correcte
  • Excellents maquillages
  • Les décors adaptés à ce genre de films.

On a moins bien aimé

  • Une deuxième heure bien médiocre
  • Des FX de synthèse mauvais
  • Bourré de clichés et d’incohérences.

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