Critique Aberration [1998]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 14 octobre 2005 à 10h44

Un bon film d’une demi-heure

Dans les montagnes d’une contrée non déterminée mais que l’on suppose être américaine – le tournage est cependant réalisé en Nouvelle-Zélande – une étrange race de reptile se met à proliférer. Très voraces, ils entreprennent de dévorer toutes les espèces environnantes puis, en rupture d’approvisionnement, ils commencent à s’attaquer aux humains- notamment une jeune femme (Pamela Gidley, assez mignonne par ailleurs) qui s’est installée dans une cabane de la région pour fuir son petit ami - devenant des adversaires extraordinaires en raison de leurs étonnantes capacités de mutation et de résistance aux poisons.
Avec dans les mains un pitch aussi bateau, il était certains que Tim Boxell, le réalisateur, n’allait pas avoir la partie facile pour rendre le produit original. Et en effet, dés le début, l’ensemble sent fortement le pâté. On assiste d’un œil très las à l’arrivée de la jeune femme sur les lieux, lorsqu’elle arrange et dépoussière sa maison, installe ses poissons rouges dans un bocal, caresse son chat (sans aucune arrière-pensée), mange, dort, etc. L’ensemble n’est même pas fripon. Il y a juste, de temps en temps, la découverte d’une espèce de peau de mue visqueuse qui nous laisse entendre que quelque chose de louche se passe dans le coin.
Suit ensuite la rencontre avec un étudiant en biologie (Simon Bossell) qui est le seul dans ce pays à trouver étrange qu’il n’y ait plus une seule bestiole vivante dans la région. L’apparition de cet archétype parfait de l’étourdi au grand cœur ne semble pas vraiment changer grand-chose. On s’ennuie ferme, action nulle et dialogues insipides.
C’est alors que le film, au bout d’une bonne heure, commence à raconter quelque chose d’autre que des souvenirs de vacances. Les deux jeunes gens découvrent en effet que la maison se retrouve infesté de lézards – en fait, une sorte de mélange de crotale-gecko-iguane dont l’origine restera inconnu – et ils se mettent à essayer de les exterminer à coup de fusil, de pelles, de marteaux, de bouts de bois, d’électrocution dans un aquarium. Le tout opéré de manière assez hystérique, à la limite de l’hooliganisme, alors qu’ils se retrouvent isolés, car bien sur, dehors une tempête de neige sévit, la bagnole est en rade et le groupe électro bousillé.
Cependant, le film décolle vraiment et devient même réjouissant avec l’entrée en scène de l’ex-petit ami (Valeri Nikolayev ) qui vient réclamer son fric. Cet espèce de pistolero de pacotille doté d’un accent à la Luis Mariano russe se met à tirer dans tous les coins, de manière très théâtrale, on croirait voir Lucky Luke, et fait exploser la tronche (très marrante, on dirait des Kermit avec des dents pointues) des bestioles dans des gerbes de sang. Il apparaît alors une sorte de ballet assez maladroitement maîtrisé entre les deux tourtereaux, le cow-boy et les créatures. Ce cirque assez sympathique s’achève lorsque l’ex se fait bouffé le cerveau par une des ‘’aberrations’’ et que les deux autres fuient dans son 4x4, alors que la cabane explose dans un effet pyrotechnique très réussi.
Mais le meilleur reste à venir, car les créatures, à la manière des gremlins, ont investi le véhicule. Après l’avoir immobilisé, ils se jettent sur l’héroïne et entament un repas en bonne et due forme. Ca devient vraiment gore comme il faut, la jeune femme bcbg se retrouvant rapidement couverte de coupures et de griffures. Après avoir sorti la femme de ce mauvais pas (du véhicule également), le jeune samaritain la ramène dans un sale état à l’abri, dans un drugstore qui est sensé représenter la ville (si l’on en croit les propos des protagonistes). Il s’aperçoit alors que, tel Alien, une des ‘’aberrations’’ a pénétré dans la jambe de la fille et il commence à la charcuter presque avec sadisme, le film commençant à tourner au délire. La créature lui échappe et se planque dans les rayons du magasin. Le jeune homme, devenu aussi fou furieux que Ash, dans Evil Dead, engage un violent et sanglant combat contre la bestiole, qui se met à faire preuve d’une terrible malignité. Enfin, sur le point d’être vaincu, il est sauvé par le tir d’un pistolet d’alarme tiré par la femme, couverte de sang, qui fait littéralement exploser la sale bête. Cooooool !

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Aberration [1998]

Auteur Nicolas L.
42

Les effets ne sont particulièrement brillants mais les bestioles ne sont pas si mal foutues que ça, et elles sont surtout très drôles, j’ai eu parfois l’impression de voir une séquelle des Critters. La réalisation est correcte mais plombée par un scénario chiant comme la pluie durant une petite heure, la faiblesse des dialogues ne rattrapant pas l’absence totale d’action et d’atmosphère. La deuxième demi-heure, bien délirante, est nettement supérieure et rattrape quelque peu l’ensemble, on a presque la sensation de visionner un film différent. Si cela est voulu (ce dont je doute), on peut dire que le changement de rythme est réussi. Au final, Aberration est un film moyen que l’on peut visionner avec plaisir, à la condition de pouvoir actionner la fonction ‘’avance rapide’’ de sa télécommande durant la première heure de métrage, qui ne mérite vraiment pas qu’on s’y attarde.

On a aimé

  • Bébêtes sympathique et teigneuses.
  • Dernière demi-heure bien gore et délirante.
  • Réalisation correcte.

On a moins bien aimé

  • Une première heure vide d’intérêt.
  • Des dialogues insipides.

Acheter le Film (Direct to Vidéo) Aberration en un clic

Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Aberration sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.

Retrouvez les annonces de nos dernières critiques sur les réseaux sociaux

Sur Facebook | Sur Twitter

Critiques liées

  • Voir la critique de Aberration
    30

    Aberration

    par Vincent L. | Lecture : 3 mn 42

    Les lézards tueurs venus d’ailleurs… : Si Aberration s’avère long et ennuyeux pendant près d’une heure, il décolle soudainement et part en bouffonnerie dans sa dernière …