Critique The Dinosaur Project [2012]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 9 octobre 2013 à 11h12

Congo: The Land That Time Forgot

Attirée par quelques rumeurs, une équipe de reportage de la Société Cryptozoologique britannique se rend dans une région reculée du Congo, à la recherche d’espèces animales censées avoir disparues depuis des millions d’années: les dinosaures. Bien entendu, les choses ne vont pas se passer aussi bien que les explorateurs l’avait prévu. A commencer par un crash aérien et un village indigène mystérieusement abandonné par ses habitants...

Found footage... auprès des producteurs, le terme sonne aujourd’hui comme une recette miracle. Ils y voient un bon moyen de contruire, à moindre coût, un spectacle aux fragrances réalistes. Ainsi, caméra semi-pro manipulée par un cadreur peu doué, manifestations inquiétantes se produisant hors cadre, montage cut fait à l’arrache, overdose de jump scares... autant d’éléments perfectibles artificiellement mis en place qui visent à créer une sorte de cinéma réalité... de pacotille. Car, force est de l’admettre, le système est rarement convaincant. La plupart du temps, il pèche par la grossièreté de ses incohérences et tombe dans son propre piège, celui du ridicule - un cameraman qui fait en permanence les mauvais choix, des personnages au comportement peu crédible, etc. Sans compter ces cadrages hystériques qui peuvent finir par agacer. Au final, si certains ont réussi à s’engouffrer avec succès dans la breche créée par Le projet Blair Witch - comme le récent The Troll Hunter - le plus grand nombre composent de médiocres spectacles vite oubliés.

Comme peut le laisser présager son titre, The Dinosaur Project revient aux origines, c’est à dire le film de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez. On se retrouve donc avec un concept identique, l’exploration d’un lieu sauvage, avec une équipe en recherche de scoop. La nouveauté se situe principalement dans les composantes multiples d’une intrigue qui s’inspire librement à la fois d’Edgar Rice Burroughs (The Land that Time Forgot) et des vieux films de jungle (de King Kong à Tarzan, en passant par Les mines du roi Salomon). A cela, vous rajoutez un ver dans le fruit (histoire de compliquer un peu les tentatives de survie du groupe, un enfoiré psychopathe fait partie de la bande) et vous vous retrouvez grosso modo avec toutes les ficelles du scénario. Les plus indulgents me feront alors remarquer que c’est déjà beaucoup plus que ce que l’on voit habituellement dans le found footage, qui n’est pas reputé pour la finesse de ses scénarios. Ils n’auront pas tort, sauf que toutes ces bonnes volontés sont (presque) réduites à néant de par la construction des liens entre les aventuriers et ces fameuses séquences où l’on nous fait partager leur quotidien comme si nous étions «à l’intérieur». Sid Bennett, réalisateur qui vient du documentaire, est peut-être à l’aise pour tourner sur le terrain avec des moyens limités, mais force est d’admettre qu’il est assez ignare en matière de construction de personnages. Il se contente ici du strict minimum, avec des individualités aux profils manichéens, des échanges sociaux qui font dans le déjà-vu et des lignes de dialogues sans interet.. Au final, on se moque de la destinée des protagonistes comme de sa première chaussette et durant les scènes dites de transition, on s’ennuie quand même pas mal.

Tout n’est cependant pas à jeter dans The Dinosaur Project. Il faut remercier Sid Bennett d’avoir joué de la caméra parkinsionnienne avec une bonne modération et parfois même fait preuve de pertinence dans les choix de cadrages. En faisant cela, il évite d’insulter notre intelligence en construisant un mockumentary presque crédible (contrairement - là, du coup, je ne vais pas me faire des amis - à des cinéastes plus reputés comme Jaume Balaguero ou Matt Reeves). Il nous permet également d’apprécier la qualité des effets spéciaux. Car, franchement, les créatures CGI conçues par les techniciens de Jellyfish Pictures (Dr Who) sont très réussies. Alors, certes, le creature design lorgne du coté de Jurassic Park (en même temps, comme modèle, on peut choisir pire) et manque donc de surprises, mais le résultat est très convaincant, à la fois dans la modélisation comme dans l’animation et l’incrustation. On n’est guère étonné quand l’on sait que le directeur des effets spéciaux n’est autre que Philip Dobree, responsable des effets visuels de l’excellent documentaire Planet Dinosaur. En fait, la seule chose que l’on pourrait reprocher est un manque de variété dans les espèces. Un aspect peu réaliste qui donne l’impression que la région est un peu en peine de grosses bestioles friandes de chair humaine. Finalement, l’on se demande si le méchant de la bande n’est pas le prédateur de plus recherché par Sid Bennett, pour compenser cette lacune. Dommage que le final, presque cartoonesque, entraine le film dans le comique involontaire.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : The Dinosaur Project [2012]

Auteur Nicolas L.
45

De bons effets spéciaux, une réalisation found footage qui fait dans la sobriété, mais toujours ces problèmes inhérents au genre, comme des personnages sans interet et un scénario surperficiel, voire parfois maladroit (comme ce final ridicule). Bref, en revisitant The Blair Witch Project à la mode film de jungle, Sid Bennett ne s’en sort pas trop mal et fait de The Dinosaur Projetc un direct-to-DVD visionnable.

On a aimé

  • Un found footage moins hystérique que la moyenne
  • De bons effets spéciaux
  • Un scénario un peu plus riche qu'à l'habitude

On a moins bien aimé

  • Une réalisation parfois maladroite
  • Des personnages sans interet
  • Un manque de variété dans les monstres
  • Un final cartoonesque

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