Critique Witchslayer Gretl

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 6 juillet 2012 à 12h01

Hansel recherche Gretel…

La sorcière Zhorne est à cran. Remarquez, on le serait à moins. Vivant dans une grotte humide et sans lumière, régnant sur un coven de deux figurantes empotées, coiffée comme avec un pétard, obligée de porter, tout comme ses adeptes, de ridicules nuisettes rouges en guise de robe cérémoniale, elle doit de plus supporter l’incompétence d’Abyss, son serviteur de sorcier, qui, tel Iznogoud, passe plus de temps à conspirer qu’à œuvrer pour le bien de son cercle. Finalement, alors que sa puissance pourrait lui accorder une vie luxueuse, entourée de serviteurs lascifs, elle doit dormir entre deux rochers de papier mâché, s’afficher dans le corps d’une Shannen Doherty qui vit mal sa ménopause et ne peut accorder sa confiance qu’à la chimère de pixels qui lui sert d’animal de compagnie. Triste.

Mais ce n’est pas tout ! Zhorne est d’autant plus contrariée qu’elle voit son hôte, Gretel, arriver au terme de son espérance de vie (remarquez, avec l’humidité qui règne dans cette caverne, cela n’est pas étonnant). Elle doit donc trouver au plus vite un autre réceptacle ayant en lui suffisamment de force magique pour accueillir son âme pervertie. Elle pense pouvoir le trouver en Ehren, une jolie blonde qui manie avec une grâce toute féminine l’art de la forge. Mais l’entreprise ne va être facile car, pour ce faire, elle va devoir éliminer Hansel, un chasseur de sorcière qui lui pourrit la vie depuis des lustres. Il faut dire que ce rapport conflictuel, elle l’a bien cherché. Si, il y a vingt ans, elle n’avait pas piqué le corps de la sœur d’Hansel  pour en faire son hôte ébouriffé, elle n’en serait pas là. L’affaire est de plus compliquée par le fait que Hansel est assisté de Lara, une ancienne sorcière repentie qui a un compte à régler avec Abyss (touquette, voilà, comme ça, c’est fait, et on en parle plus). Bref, la partie est donc loin d’être gagnée pour Zhorne

Comme vous avez pu le lire plus haut, Witchslayer Gretl n’a pas grand-chose à voir avec le conte des frères Grimm. Seule est récupérée la rencontre des jeunes Hansel et Gretel avec la sorcière et l’asservissement de la petite fille (elle se retrouve ici possédée par la sorcière). A partir de cette base, Mario Azzopardi, un vétéran de la télévision que l’on a connu bien plus inspiré, a construit une histoire originale où l’on suit l’affrontement entre une poignée de sombres ensorceleurs et un duo de chasseurs qui a pris une jeune femme sous sa protection. L’initiative aurait pu accoucher d’un spectacle divertissant s’il n’avait pas été gâché par pléthore de détails ridicules qui doivent autant à l’étroitesse du budget qu’au manque d’application de la réalisation. En effet, difficile de prendre au sérieux ce « puissant » coven de sorcière qui se résume à quatre individus, ces décors peu crédibles (ces bois anciens évoquent la forêt de Sénart, la caverne fait dix mètres carrés) et ces costumes prêt-à-porter. Encore moins sérieux : l’équipement des witchslayers, conçu en partie avec des pièces de cristal. Alors, passe encore les canifs, les fouets et les carreaux d’arbalète, mais que dire de ce système de communication qui donne l’impression de visionner un épisode de Stargate SG1.

Mortellement touchées, les sorcières ne brulent pas mais disparaissent dans le warp (c’est évidemment un effet spécial moins difficile à réaliser) pour réapparaitre, à la manière d’un jeu vidéo, dans leur grotte de départ. Elles ne sont d’ailleurs pas bien farouches, ces deux sorcières, et elles ont beau grimacer et faire les méchantes, elles adoptent un processus de mort en boucle assez ridicule. Abyss ne vaut guère mieux. Régulièrement rossé par Hansel, il doit, à chaque fois, fuir comme un pleutre en couvrant sa retraite d’un barrage de petits projectiles magiques aussi rigolos qu’inoffensifs. Comme plus dangereux adversaire, les chasseurs auront finalement la chimère, qui obéit aveuglément à Zhorne, qui ne prendra jamais part aux combats (démêler sa chevelure doit lui prendre tout son temps). D’ailleurs, le combat entre Hansel et la créature, s’il est certes perfectible (les incrustations CGI auraient mérité plus d’attention), compose le passage le plus intéressant du film.

Spectacle télévisuel oblige, Witchslayer Gretl est excessivement sage. Pas de sang, pas de sexe, on se retrouve devant une sorte d’épisode de série télé grand public du style Xena ou, mieux encore, Legend of the Seeker, mais sans cette distanciation humoristique qui rend ces modestes shows TV parfois sympathiques. En fait, le film de Mario Azzopardi affiche un ton trop sérieux si l’on prend en compte la naïveté du sujet et la faiblesse de la réalisation. Et ce n’est pas le jeu atone des comédiens, qui, de toute évidence, ne sont là que pour encaisser leur chèque, qui contribue à rendre le visionnage moins pénible.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Witchslayer Gretl

Auteur Nicolas L.
25

Witchslayer Gretl est un spectacle bien ennuyeux. Une histoire de fantasy sans intérêt, une réalisation paresseuse, des comédiens peu motivés, un rendu vraiment cheap, bref tous les éléments qui font de ce téléfilm un véritable remède contre l’insomnie.

On a aimé

  • Quelques passages amusants

On a moins bien aimé

  • Un scénario sans intérêt
  • Une réalisation fauchée et paresseuses
  • Des comédiens peu motivés
  • Des effets spéciaux cheap

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