Critique Alien Invasion [2002]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 15 février 2010 à 17h50

Le braconnier de l'espace

Alien Invasion commence d'une manière apte à réjouir les plus fripons des cinéphages: dans une salle de muscu, et plus principalement dans ses douches pour filles. C'est dans ce lieu que, après avoir massacré sur son passage la totalité de la clientèle ahanant et suant sur les appareils, un type au comportement peu orthodoxe s'attaque à deux bimbos qui, depuis une bonne dizaine de minutes, offraient à nos yeux ravis les détails de leurs anatomies. Alors que l'une, gênée par ses imposants avantages mammaires, finit allongée sur le sol, un projectile fiché dans l'œil, l'autre, nettement moins gâtée par la nature mais pour le coup avantagée, parvient à se cacher dans un vestiaire exigu.

Quelques minutes plus tard arrive Eric Roberts, représentant les forces de l'ordre. Les flics sont sur les dents car le tueur n'en est pas à son premier coup d'essai, avec un MO ayant pour originalité le lieu du crime: les centres de sport et de remise en forme. S'agirait-il d'un obèse rendu fou par la vision de corps parfaits? D'un prêtre dément en croisade contre le narcissisme? D'un vampire accroc au sang gonflé aux stéroïdes et à la créatine? D'un membre d'une secte ayant comme but ultime l'élimination des individus au taux de QI inférieur à 90? Les pistes sont nombreuses. Eric Roberts se gratte, perplexe, le cuir chevelu.

Bref, quelques blagues morbides d'usage plus tard, échangées avec son pote légiste, on retrouve tout notre beau monde au poste de police pour l’habituelle réunion avec le chef divisionnaire bougon - amateur de plantes vertes (humour!!) et le collègue coincé (John Rhys-Davies). Faisant suite à cette orgie de clichés qui nous a ramené un instant à la grande époque de Starsky et Hutch, un détail intéressant arrive alors de la salle d'autopsie: les deux seuls corps abandonnés sur place par le tueur ont leurs épidermes entaillés de quelques cicatrices mineures. Etrange, n'est-ce pas?

En fait, sachez que ce tueur en série n'est pas un criminel ordinaire mais un alien en pleine partie de chasse. Un predator déguisé en humain! (pratique pour éviter d'excessives dépenses en effets spéciaux) Et bien entendu, comme tout chasseur qui se respecte, il recherche du gibier de qualité pouvant donner les meilleures peaux. Néanmoins, ce chasseur est également un braconnier car, au regard de la charte galactique 127yb28²(probablement rédigée par des centauriens prétentieux), le terrien est une espèce protégée! Et c'est pour cette raison que se trouve sur Terre Arnold Vosloo, un deuxième alien. Celui-ci étant chargé d'empêcher le chasseur de décimer le cheptel humain, il va finir par s'allier avec le policier. Non sans s'être fait prier.

Le film de Kevin Tenney (un vétéran de la série B ayant débuté dans les années 80 avec Ouija) est en réalité un mix de Predator 2, bien sur, mais aussi de Terreur extra-terrestre, Hidden et même Terminator, si l'on se réfère aux massacre des flics dans le poste de police. Le mariage de tous ces éléments, finalement, se fait sans trop de heurts, hormis que la réalisation, aux allures de téléfilm, peine à donner du rythme au déroulement des évènements. Ainsi, l'on s'amusera plus de la naïveté du policier et de la découverte des gadgets extraterrestres (qui dissimulent, comme dans Invasion Los Angeles, certaines réalités à la vue des humains) que des rebondissements scénaristiques et des exploits martiaux qui se limitent à quelques explosions et une amusante (le véhicule de l'alien est invisible) course poursuite. Les incohérences et les approximations sont, elles, courageusement détournées par des dialogues culottés comme quand John Rhys-Davies s'étonne que le gentil alien ne se soit pas confié plus rapidement à la police, à quoi Eric Roberts répond - alors que le situation n'a guère évoluée depuis: "il ne voulait pas griller sa couverture".

La dernière demi-heure devient cependant un peu plus musclée. A la manière de Fantomas (c'est à dire que le comédien enlève un masque d'humain dissimulant un  masque d'alien), l'alien se dévoile et l'affrontement réel débute. Cela reste cependant mesuré, Eric Roberts n'est pas un maître en arts de combat et Kevin Tenney encore moins un expert en wu xian pian et autres chorégraphies martiales. Même l'alien n'impressionne guère par ses capacités guerrières (on remarque d'ailleurs qu'évoluer dans un environnement étranger ne l'avantage - ou ne l'handicape - aucunement) bien qu'il soit très résistant aux coups. Il a cependant un sacré talon d'Achille... qui va lui couter la vie.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Alien Invasion [2002]

Auteur Nicolas L.
40

Série B plus proche du téléfilm que de la véritable œuvre cinématographique, Alien Invasion est un spectacle qui se laisse gentiment voir. L’œuvre est assurément fauchée mais elle a le mérite de regrouper quelques sympathiques comédiens bien connus, de présenter une introduction assez grivoise, dans le style film bis, et de proposer quelques passages amusants. L’essentiel pour occuper une fin de soirée télé.

On a aimé

  • Un spectacle divertissant
  • Des comédiens qui jouent le jeu
  • Quelques séquences amusantes

On a moins bien aimé

  • Un manque de rythme
  • Scénario peu innovant
  • Scènes d'action poussives
  • Effets spéciaux réduits

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