Critique WarWolves [2010]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 25 janvier 2010 à 18h21

Crotte de lycanthrope

Une pièce avec, en fond de cadre, un G.I. arrosant les murs avec des débris de sa cervelle explosée par une balle de pistolet.

« La guerre a-t-elle créé quelques problèmes à votre mariage ? »

Générique avec musique pop-rock et ralentis, style pub pour l’armée de terre.
Fin de générique.

Perché sur un talus du désert Irakien, un énigmatique colonel (« le général Ford, un vieux de la vieille, spécialisée dans la lutte anti-terroriste ») observe quelques membres de la section L'Oréal s'amusant comme des petits fous dans une partie de football. Les filles contre les garçons. C'est chouette, ils sont tous beaux, sympas, ils ont les dents bien blanches et portent des treillis taillés sur mesure. Cela m'a presque donné envie de m'engager chez les Rangers, tiens. Mais bon, dix minutes de ce petit jeu... c'est un peu long, comme introduction, non?

Quelques temps plus tard, on retrouve ces jeunes gens en opération, dans un village où ils rencontrent quelques résistances. C'est alors qu'une chose extraordinaire va se dérouler. "On a réveillé quelque chose", dit l'un des bidasses, pendant que la caméra insiste lourdement sur une porte rouge. On entend en effet des hurlements lupins percer à travers le vacarme des armes automatiques. La caméra nous montre alors un vieux cabot baveux, puis à nouveau la porte rouge, puis le cabot... Soudain, c'est l'horreur (enfin, façon de parler). Surgissent d'on ne sait d'où, sur une reprise moisie de l’Ave Maria ponctuée par des grognements, de furtifs individus agressifs, aux dents en plastique anormalement longues, qui se jettent sur les malheureux soldats hébétés.

Fondu au noir.

L'image redevient lisible sur une Adrienne Barbeau allumée débitant autant de lignes de dialogue à la minute que dans un film de Quentin Tarentino. En face d'elle, un type écoute ses tirades sibyllines de vieux sage bourré (« Et garde un œil ouvert, des fois que tu verrais un chat… noir. En fait, il n’est pas vraiment noir, pour moi il est bleu sombre. Mais tout le monde me dit que cela n’existe pas, un char bleu sombre, alors… minou, minou ! »), assis sur un vieux rafiot échoué dans le sable. Le tout sous une photographie contemplationiste que n'aurait pas renié Terence Malick. Et c'est à ce moment que j'ai compris, figé devant ma télé, que j'avais affaire à l'œuvre d'un fou.

Oui, car comment cataloguer autrement un réalisateur (Michael Worth) qui mélange pêle-mêle les éléments propres à la série B potache (voire grindhouse) et le film fantastique introspectif pour un résultat qui, finalement, n'est apte à satisfaire personne, pas même l'amateur de nanars. Ainsi, dans War Wolves (un tel jeu de mot aurait pourtant dû me mettre la puce à l'oreille), l'on va rencontrer des loups-garous dépressifs en pleine crise existentielle (du club des lycanthropes anonymes) et d'autres nettement plus "hot" et fun (qui se baladent à poil dans les pubs), les deux partis étant chassés par un trio de papys flingueurs. Au niveau de l'atmosphère, même bazar. On évolue dans un univers qui, d'un plan à un autre, sans transition, passe du délire comic à la dissertation philosophique de comptoir, en passant par la série Z (les grognements insérés lors de la production et absolument pas raccords). Quand aux scènes d'action, l'abus de ralentis, sevrés de toute recherche artistique, tente en vain de masquer la misère des chorégraphies et l’absence d'application dans les prises de vue.

Au cœur de cette désastreuse entreprise, le plus sidérant se situe dans la nature du casting. Comment une telle brochette de comédiens connus a pu atterrir dans ce film? L'un d'entre eux, passe encore, mais j'ai vraiment été surpris de voir réuni dans une pareille bouse une telle quantité de vieilles gloires comme John Saxon, Tim Thomerson, Adrienne Barbeau, Martin Kove et Art LaFleur. Sans compter que les plus jeunes, tels Siri Baruc, ne sont pas tous des inconnus. Inexplicable... et consternant. Le seul avantage de cet état de fait est que leurs performances respectives hissent un peu le niveau du métrage... si l'on écarte la prestation de Michael Worth (et oui, c'est lui le fou!) dans le rôle de l'Elu, aussi charismatique  qu'une moule en sauce marinière. La seule bonne (dans les deux sens du terme) surprise vient du model Natasha Alam, dont la beauté très particulière lui amène un brin de crédibilité en femme sensuelle et dangereuse. Quand aux maquillages et aux effets spéciaux... Je n'ose même pas vous en parler (il vous suffit pour juger de regarder les captures).

La conclusion de à propos du Téléfilm : WarWolves [2010]

Auteur Nicolas L.
10

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant ennuyé (morfondu serait même un terme plus approprié) devant une série B. C'est triste à dire mais War Wolves est l'un des plus mauvais films de ce début d'année 2010 et j'ai, par moment, envié mes petits camarades qui, moins résistants, se sont endormis devant la télévision lors du visionnage de cette ineptie. Le casting, étonnamment « prestigieux », ne parvient même pas à rendre supportable ce métrage brouillon, manquant de rythme et aux maquillages lamentables. Un abîme artistique.

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