Critique 2012 [2009]

Avis critique rédigé par David Q. le lundi 30 novembre 2009 à 17h47

L'apocalypse c'est plutôt en 2009

Quelques semaines avant Noel, Roland Emmerich nous propose un blockbuster catastrophe qui va, encore une fois, pousser l'humanité dans ses derniers retranchements pour survivre à l'improbable apocalypse qui nous attends en 2012, dans trois ans.

Comme tout bon film catastrophe qui se respecte, 2012 se base sur une conjecture scientifique - issue d'une vieille légende Maya : suite à un alignement exceptionnel de planètes, les rayonnements solaires vont transformer notre bonne vieille Terre en four à micro-ondes, ce qui va faire fondre la colle entre les plaques tectoniques et engendrer un cataclysme sans précédent. Si on peut sérieusement douter de la véracité des faits présentés dans le film, on les accepte sans trop se poser de questions, sachant que 2h30 de spectacle et de destruction en tout genre nous attendent. Et tant pis pour la vérité du moment que le plaisir est là.

Et ça marche ! On prend effectivement une bonne claque visuelle lorsque les événements se déchainent et nous en mettent plein les mirettes. Voir Los Angeles à feux et à sang, sombrer littéralement sous les eaux nous donne la chair de poule. Et ce n'est que le début d'une longue série de problèmes qui semblent poursuivre les protagonistes du film qui arrivent Grace à de nombreux miracles à survivre. Là encore on sombre parfois dans le ridicule, de voir comment une limousine arrive à si bien éviter les catastrophes dans une L.A. Ravagée, ou encore comment un avion arrive à décoller sous une pluie de météorites. Mais que voulez-vous, on se retrouve comme un gamin dans un super manège et qui ne veut pas que ça s'arrête, on est grisé par ces images chocs, façon montagnes russes de fête foraine et en allant le voir eu cinéma, on en a pour son argent. C'est beau, c'est impressionnant, c'est sans danger et ça nous plait.

Mais 2012 n'est pas qu'une démo sur les effets spéciaux actuels. Emmerich explore plusieurs pistes pour nous montrer les différents profils et les réactions des hommes face à ces événements tragiques. On va bien sûr avoir droit à pas mal de clichés, du parano à la Mulder au russe fourbe, beaucoup de personnalités sont mises à l'épreuve et on aperçoit la façon dont chacun révèle son vrai visage. Ça reste tout de même un peu trop superficiel et on voit bien que certaines facilites sont prises pour les bienfaits de l'histoire, mais ça donne lieu à de bons moments. Quand tout va mal, ce sont les personnalités fortes qui changent tout et le film abonde dans ce sens.

Les personnages, parlons-en. John Cusack en père divorcé est débordé par les événements et aussi par son premier rôle dans le film. Son personnage ne s'en sort que grâce à une myriade de coups de chance qui finissent par lasser le spectateur qui n'est pas dupe. Loin d'être suffisamment charismatique, il se veut être le Mr Toutlemonde mais n'arrive pas à nous convaincre. Bilan : il semble se laisser entraîner par un film où les effets spéciaux lui volent la vedette. Les autres acteurs essayent de se faire une place dans ce film où il y en a peu, et c'est peut être finalement le président des Etats-Unis - incarné par Danny Glover - qui y parvient le mieux en montrant un peu d'humanité et beaucoup de courage. Avec son personnage complètement déluré et en marge de la société, Woody Harrelson arrive aussi à tirer son épingle du jeu grâce à une plus grande liberté d'interprétation. Jouer le paranoïaque de service façon X-Files a parfois du bon. Quand à la mère et son fils, je préfère les oublier pour éviter d'être trop médisant.

La bande son supporte totalement l'atmosphère angoissante et pessimiste du film. Elle nous accompagne au fil du temps et rajoute cette petite pointe de pression supplémentaire qui fait du film catastrophe un genre si particulier. Le montage reste quand à lui assez sage, pareil pour les prises de vues. La réalisation semble plutôt de concentrer sur des ficelles éprouvées et des techniques maitrisées. Emmerich va droit au but et ne se permet aucune figure de style. C'est dommage car au final, 2012 est moins intéressant que le Jour d'Après qui, s'il est un peu dépassé (et encore, ça se discute) était bien plus polémique et engagé dans ses propos. 2012 est une sorte de régression scénaristique couplée à une surenchère d'effets et d'événements improbable et se retrouve loin derrière Le Jour d'après que je place quelque part dans mon top 100 des films SF. C'est dommage car avec de tels moyens et une technique si aboutie, le film aurait ou être beaucoup mieux.

La conclusion de à propos du Film : 2012 [2009]

Auteur David Q.
48

Un film divertissant qui met l'accent sur l'aspect visuel au détriment de la crédibilité et du jeu d'acteur. Pas de prise de risques dans le scenario, les plans ou le montage, Emmerich a voulu être efficace avant tout sans se soucier du style. Un spectacle à savourer au cinéma ou en Blu-Ray mais qui ne révolutionne pas le genre.

On a aimé

  • Visuellement intéressant
  • Certains personnages annexes
  • La bande son

On a moins bien aimé

  • Les acteurs sans charisme
  • Trop de coups de chance pour une happy end mielleuse
  • De nombreuses incohérences
  • Des invraisemblances scientifiques

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