Critique Dead and Breakfast [2005]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 4 août 2009 à 16h46

Petit dejeuner compris

Un narrateur mélomane débitant ses commentaires à la mode country – même lorsqu’il se voit transformé en zombie -, de jeunes citadins paumés dans un trou peuplé de rednecks, une vieille baraque et son hôte inquiétant, un shérif macho  assisté d’un adjoint con comme un manche et, enfin, une histoire de magie noire (venue d’Asie) aux effets à double tranchant. Voici les ingrédients de Dead and Breakfast, une comédie horrifique réalisée en 2003 par Matthew Leutwyler.

L’entame du film tire son récit des racines du survival bouseux. De passage dans un petit bled paumé, une bande d’amis décident de passer la nuit dans un B&B. Bien qu’adoptant des comportements étranges, l’hôte, Mr Wise, et Henri, son cuisinier français (les guest stars David Carradine et Diedrich Bader), acceptent de les héberger. Mais, dans la nuit, contrairement à ce que l’on aurait pu s’attendre, c’est Wise et son cuistot qui trouvent la mort de manière fort peu naturelle. Voilà donc nos amis coincés en ville, car la police les retient pour la durée de l’enquête.

C’est alors qu’intervient l’élément fantastique : un sorte de boîte talisman, propriété de Mr Wise. C’est ce dernier qui a tué son cuisinier qui, pensant y trouver des aromates pour assaisonner ses plats français, a ouvert le réceptacle contenant les cendres envoûtées du fils de Wise. Il faut savoir que ce talisman, s’il porte chance à son propriétaire, a aussi la faculté de transformer les gens en zombies ! Pour ce faire, il suffit de glisser un échantillon corporel de la future victime (même une mèche de cheveux), quelle soit morte ou vivante, dans la boîte. Et c’est ce maladroit de Johnny qui, en manipulant par accident l’artefact, va déclencher une série d’évènements qui va transformer tous les habitants du coin en zombies.

Même si au premier regard, on peut comparer Dead and Breakfast aux premiers films de Peter JacksonMatthew Leutwyller, contrairement à son illustre aîné,  y parodie plusieurs genres : le film gore, les films d’épouvante des années 60, les films sataniques des années 70… et même le western spaghetti avec l’intervention de ce « sombre justicier » (version nawak) sorti de nulle part. Le film brasse ainsi les références et les clins d’oeils. Par exemple, Mr Wise (le choix de ce nom n’est certainement pas un hasard) évoque un peu, à la fois, le Norman Bates de Psychose par son comportement à la fois affable et inquiétant et, de par ses pratiques occultes, le monsieur Legendre de White Zombie.

L’humour repose sur un comique de situation potache, bien entendu, et souvent très graphique (on y voit même de nombreux inserts de planches de comics, notamment durant tout le générique d’ouverture). Ainsi, le look des rednecks est absolument grotesque (on se croirait revenu à l’époque des 2000 maniacs de Herschell Gordon Lewis) et les nombreux passages gore, riche en éléments slapstick, partent rapidement dans la démesure et le burlesque (on pense à la redite de la chorégraphie dansante et zombiesque de Thriller). Les amateurs de gags crados et débiles (comme quand Johnny, devenu chef des zombies, joue à la marionnette avec la tête de l’un de ses anciens amis) seront heureux, donc, de constater que le métrage ne cesse jamais de nous envoyer à la figure des hectolitres de sang. La séquence la plus « saignante » est sans nul doute celle où Sara s’amuse à nous rejouer la séquence final de BrainDead, à coup de perceuse, de tronçonneuse et de hache.

Dead and Breakfast vaut aussi le coup d’œil pour le niveau de son casting, riche en stars de séries B. Ainsi, si - comme je l’ai signalé plus haut - on a le plaisir de voir durant quelques instants le regretté David Carradine et ce barge de Diedrich Bader, ils ne sont pas les seuls acteurs connus à faire les pitres dans ce film. Le cinéphile y reconnaîtra en effet sans difficulté les belles Gina Phillips (Jeepers Creepers), Ever Carradine, nièce de David (Jay & Bob), Portia de Rossi (Scream 2) et Bianca Lawson (la série Buffy contre les vampires). Du coté des garçons, Vincent Ventresca incarne le médecin de campagne si désoeuvré qu’il autopsie dés qu’il en a l’occasion (même si cela n’est pas nécessaire) et Jeffrey Dean Morgan (Watchmen) le shérif bourrin mais sympathique.

Bon, maintenant, en même temps, malgré ses indéniables qualités, il ne faut pas trop vous attendre à visionner un film inoubliable. Le scénario est bien trop crétin pour cela, l’ensemble manque cruellement de personnalité et la performance technique, si elle est tout à fait correcte - voire bonne –, n’est pas exceptionnelle. Bravo, tout de même, pour avoir évité d’avoir recours à des effets spéciaux numériques, d’autant plus que les maquillages sont, dans l’ensemble, assez réussis. De toutes manières, avec Dead and Breakfast, l’unique but recherché par Matthew Leutwyler était d’offrir aux fans de films de genre un spectacle divertissant, et l’on ne peut pas dire, si l’on se place sur son point de vue, qu’il ait raté son objectif.

 

La conclusion de à propos du Film : Dead and Breakfast [2005]

Auteur Nicolas L.
60

Sympathique comédie grand guignol, Dead and Breakfast appartient à la même mouvance que Shaun of the Dead et Dance of the Dead. Le film est assurément très drôle, très gore, plutôt bien interprété, mais il n’atteint cependant pas le niveau des grands classiques de Peter Jackson ou Dan O’Bannon. A voir lors d’une soirée entre potes.

On a aimé

  • Un ambiance fun et grand guignol
  • De bons effets traditionnels
  • Un casting sympathique
  • Beaucoup de gags

On a moins bien aimé

  • Un scénario simpliste
  • Manque de touche personnelle

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