Critique Outpost [2009]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 30 août 2008 à 15h59

Le commando des morts-vivants

J’ai toujours aimé les films de guerre bien straight et viscéraux, et je suis un fan de cinéma d’horreur, il est donc normal que j’apprécie le mariage des deux, et cela sur n’importe quel support, que cela soit la littérature, les jeux-videos et, bien sur, le cinéma. C’est pour cette raison que, malgré leurs nombreux défauts, j’apprécie des films comme La Forteresse Noire, The Bunker, R-Point ou la Tranchée. Et c’est aussi pour cela que je me suis jeté sur le DVD zone 1 allemand (avec sous-titre français) de Outpost.
Outpost, à ne pas confondre avec le projet de Neil Marshall, est un film britannique à tout petit budget réalisé par un débutant, Steve Barker. Le scénario est sans grande surprise (une unité affrontant des entités occultes dans un huis-clos) et les décors réduits au strict minimum, à savoir une clairière et l’intérieur d’un bunker. Quand au casting, il se compose d’une dizaine d’acteurs et de quelques figurants. Toute l’efficacité de tels films reposent donc essentiellement sur la réalisation et la prestation des comédiens. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Steve Barker relève le défi avec brio.


Bien entendu, pour mettre en forme son film, le cinéaste s’inspire de ses ainés. Il ne cherche donc pas l’originalité mais plutôt l’efficacité. Pour mettre en valeur ce script qui rappellera fortement aux gamers un certains Castle Wolfenstein et aux cinéphiles le cultissime Shock Waves, il récupère les astuces conceptuelles de John Carpenter (The Fog, Prince des Ténèbres), Michael Mann (La Forteresse Noire) ou Paul Anderson (Event Horizon) et met en place une atmosphère oppressante et glauque, quasi organique mais aussi froide que la mort. Ainsi, contrairement à la mode en cours, il préfère utiliser les techniques de non-vu, jouant sur l’expression angoissée ou terrifiée des ses personnages (beaucoup de plans en cadrages serrés) pour faire monter la pression. Le rythme est lent, très lent, symbolisant l’inexorable d’un dénouement que l’on devine horrible.
Bref, c’est du travail de bon élève, de cinéphile averti. De nombreux plans vont en rappeler d’autres, plus anciens ou puisés dans d’autres sources d’inspiration (comme les première séquences, qui m’ont rappelé les paysages du jeu vidéo STALKER), mais peu importe car Steve Barker ne veut nullement nous leurrer sur la matière, il veut simplement être efficace et nous entrainer dans cette aventure nihiliste. Personnellement, j’aime beaucoup. Cet effort dans la mise en scène et la photographie fait ainsi passer sans mal les facilités de ce script mariant de manière un peu gonflée des éléments occultes, des expériences nazis, des machines steampunk et des exploits guerriers (l’explication scientifique sur les applications nazis de la théorie des champs unifiés est par exemple complètement débile). Bref, on délaisse un peu la logique du récit pour se laisser habiter par l’ambiance.

Comme je le disais plus haut, ce genre de films demande un niveau d’interprétation de qualité. Et là encore, on est content de constater que Steve Barker ne s’est pas planté dans ses choix. En effet, même si les personnages sont assez caricaturaux (n’oublions pas que nous sommes dans un film de guerre), on prend plaisir à suivre les agissements de ce groupe de mercenaires aux nationalités multiples (par contre, en bon anglais, Steve Barker fait du soldat français le personnage le plus trouillard). Bien aidés par une mise en scène que l’on devine très précise (à la manière d’une pièce de théâtre filmée), les comédiens se montrent convaincants et l’on retient tout particulièrement la performance à la fois tout en force et en sobriété de Ray Stevenson.
On va parler des méchants en abordant le registre des effets spéciaux. Là encore, Steve Barker, conscient de ses limites budgétaires, n’en fait pas des tonnes. Sachant très bien combien peut être photogénique et impressionnant un zombie en uniforme nazi, il nous les dévoile que brièvement, histoire de ne pas brider notre imagination. De même, le gore est présent mais le cinéaste n’en abuse pas, ne l’introduisant que lors de brefs passages violents. Il sait pertinemment que son film repose sur la crainte de l’inconnu et non pas sur l’explosion graphique et il ne veut pas désamorcer une atmosphère lentement instaurée par des excessives démonstrations gores qui se révèleraient forcément décevantes au regard des moyens disponibles.

La conclusion de à propos du Film : Outpost [2009]

Auteur Nicolas L.
65

Film a tout petit budget, Outpost est une bonne surprise. En effet, si le film souffre d’un scénario vraiment peu novateur et parfois même « tiré par les cheveux », il se rattrape bien par une ambiance angoissante excellemment restituée par la réalisation consciencieuse de Steve Barker et une interprétation de bon aloi. Bref, une bonne série B.

On a aimé

  • Réalisation consciencieuse
  • Atmosphère oppressante bien rendue
  • Bon niveau d’interprétation
  • Effets spéciaux discrets mais efficaces

On a moins bien aimé

  • Scénario très peu surprenant et parfois peu crédible

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