Critique Warnings - Les signes de la peur [2003]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 29 janvier 2007 à 15h28

Children of the Corn from Outer Space

Ce vieux fou, cet alcoolo incurable de Joe, vit dans une ferme délabrée, entourée par des champs de maïs qui s’étendent à perte de vue. Isolé dans sa propriété ceinturée d’un grillage électrifié sur lequel pendouillent des vieilles boites de cassoulet évidées, le pauvre hère a perdu tout contact avec la population de Portville, un bled de bouseux situé non loin. En effet, il ne se rend plus en ville qu’à de rares occasions, principalement pour se réapprovisionner en bourbon et en plomb. Car il faut dire que c’est un homme très occupé, qui a d’autres chats à fouetter que de tailler une bavette avec les fermiers du coin…
En fait, Joe est en guerre !!

Joe et ses amis fomentent un plan de bataille

Aidé de ses potes mannequins, armé jusqu’au dents grâce à la sollicitude de ce premier amendement qui fait la fierté de l’Amérique, Joe affronte en effet courageusement un nouvel ennemi invisible de la nation de dobeliou : les p’tits gris ! Oui, vous avez bien lu, les p’tits gris, les mêmes que ceux qui furent traqués en vain par Mulder et Scully (bien qu’ils aient gagné quelques centimètres depuis leur divorce avec Chris Carter). Ces individus maléfiques et obsessionnels qui s’obstinent à piétiner en ronds les champs des fermes américaines (avec ces fameux Crop Circles, ces artistiques saccages de plants de maïs transgéniques qui ridiculisent les vaines actions de José Bové ou des potes de Henckel et Jeckel). La même racaille qui a terrifié la famille de Mel Gibson quelques mois auparavant.
Pour mettre un terme à l’invasion, Joe a décidé d’employer les grands moyens (non, non, bande de sauvages, il ne va pas leur balancer un album de Céline Dion, l’action de guerre ne permet pas toutes les ignominies, tout de même…) à savoir la lutte armée et bourrée, le tout filmé par une caméra pour faire tendance ‘’ guerre du Golfe’’. Les premières actions de résistance de ce brave patriote sont couronnées de succès. Cependant il n’est pas bon de prendre le volant avec un verre de trop et Joe va le payer de sa vie, au cours d’une impressionnante et mortelle popcorn-party nocturne et accidentelle. Ainsi, faute de combattant et malgré de lourdes pertes, les extraterrestres boulimiques de maïs ont gagné la première bataille. Mais pas la guerre…
Admirez le rire pas forcé du tout de la blonde

Car, en remplacement de l’ivrogne paramilitaire, se pointe dans la propriété le cousin, accompagné de sa copine et de deux couples d’amis. Bénéficiant du nombre – ce qui a pour avantage d’amener leur QI global à celui d’un singe capucin -, ces humains récalcitrants vont se révéler de bien plus terribles adversaires. Ils vont en effet découvrir que ces envahisseurs de l’espace ont des points faibles très handicapants– en plus de courir comme s’ils avaient un manche à balai dans le fion -: ils sont allergiques au fer (à son contact, ils se désintègrent dans un grand éternuement pyrotechnique) et ont des difficultés de téléportation dans les lieux chargés d’électricité.
Malgré tout, la lutte est acharnée car ces ET sont des véritables vauriens de l’espace, qui rentrent chez les gens s’en y être invités et qui ont pour vice de couper la jeunesse américaine en petits morceaux (mais hors caméra, et tant de pudeur, c’est bien dommage…). Le combat est donc très violent (avec une agression dans les champs digne d’un volet de Children of the Corn), et nos chers terriens aux gueules d’amour ne doivent leur succès que par l’aide d’un Billy Zane étoilé qui nous rejoue John Wayne et qui se sacrifie pour la bonne cause avec un bon vieux zippo, envoyant toute cette vermine étrangère en Enfer…
L’Amérique est sauvé ? Pas si sûr, car l’ennemi est partout et fortement obstiné…
Fais la bise à ET!

Le réalisateur, Christian McIntire est né à Roswell et ça, on peut dire que cela ne s’invente pas. Autant affirmer qu’en matière d’ET - pour avoir vécu toute sa jeunesse dans une ville qui vend autant de figurines de martiens qu’Ajaccio de répliques de Napoléon ou Lourdes de statuettes de Bernadette (pas Chirac, l’autre, celle qui voit des trucs…) -, il y connaît un rayon. De plus, ce cher Chris est un spécialiste des effet spéciaux visuels et un sacré réalisateur de nanar (Python, c’est lui !!). Donc, pas de surprise, il était donc écrit qu’il réaliserait un jour une daube extraterrestre… Cela ne pouvait être évité.
Engendré par le succès du Signes de Shyamalan, Warnings Signs en reprend pratiquement tous les ingrédients. Et même la recette. Mauvaise idée. Comme le plat présenté par le cinéaste indien ne peut guère être considéré comme un total délice, vous imaginez alors le résultat pour cette ersatz édulcoré qui sent de trop le réchauffé. Ainsi, de la même manière que son indigeste aîné, le film de McIntire récupère le thème du huis clôt dans le pur style ‘’Nuit des Morts-vivants’’, avec des extraterrestres peu évolués remplaçant les habituels zombies. Ces envahisseurs d’une lointaine galaxie ne sont d’ailleurs guère plus futés que les lobotomisés de Romero puisqu’ils préfèrent marcher sur les toits plutôt que passez par les portes et qu’ils ne sont pas foutus de mettre hors d’état de nuire trois jeunes crétins - armés d’un colt et d’un fusil de chasse - et trois scream queens terrorisées.
Un Billy Zane bouffi mais héroïque

Dans le rôle des remplaçants de Mel Gibson, Joaquin Phoenix et consorts, l’on trouve des inconnus auquel est adjoint une guest-star à deux balles (Stephen Baldwin) qui ne fait guère long feu, si j’ose dire, et un Billy Zane à la dentition toujours aussi immaculée. Bref, pas grand-chose de mémorable. Du coté des FX, il faut dire que vu le budget riquiqui accordé au métrage, le résultat n’est pas trop nul. Même si les créatures semblent parfois sortir tout droit d’un jeu vidéo, on a le plaisir de les voir très souvent à l’écran, et cela dés la moitié du film. Les amateurs de créatures pixellisées seront donc ravis du spectacle… Les autres bailleront à s’en arracher la mâchoire, en attendant le générique de fin.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Warnings - Les signes de la peur [2003]

Auteur Nicolas L.
35

Œuvre modeste destinée au marché de la vidéo, Warnings Signs est un spectacle récupérant la plupart des éléments de Signes tout en les traitant de manière plus directe (c'est-à-dire sans verbiage psychologique, ni vaine métaphysique). Faute de rythme, le résultat n’est hélas pas terriblement passionnant, il est même parfois assez ennuyant pour la plupart des spectateurs. Seuls les amateurs d’effets spéciaux et les anciens accrocs d’X-Files pourront éventuellement trouver un intérêt à ce métrage sans grande ambition.

On a aimé

  • Pas grand-chose de honteux
  • Moins prétentieux que Signes.

On a moins bien aimé

  • Le réchauffé d’un film très moyen
  • Manque de rythme, effets spéciaux un peu fauchés.
  • Personnages sans profondeur.

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