Critique Les morts haïssent les vivants [1999]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 28 novembre 2005 à 09h37

Surtout, n’oubliez pas la bière et la pizza…

Une équipe de jeunes cinéastes investit un hôpital désaffecté pour y tourner un film d’horreur. Le groupe connaissant quelques difficultés relationnelles, l’ambiance est assez maussade quand l’un des membres trouve, au plus profond de l’établissement, un étrange sarcophage contenant un corps humain. David Poe (sic), le réalisateur, voit là une bonne occasion de donner un cachet original à son film et il entreprend de remettre en marche la curieuse machinerie qui entoure le cercueil. Son geste irréfléchi va ouvrir une brèche dimensionnelle qui va relier le monde des morts à celui des vivants.
Les Morts Haïssent les Vivants est une production Full Moon, la compagnie de cinéma de Charles Band. Cette appartenance entraîne des conséquences récurrentes à tous les produits de cette société - qui tourne la plupart de ses films dans les pays de l’est – qui sont : budget étriqué, délai de tournage minimal, comédiens sous payés ou semi amateurs et plateau riquiqui. Tous ces critères font que les produits du catalogue Full Moon sont, pour la plupart, de véritables séries Z flirtant avec la limite du regardable. Heureusement, certaines œuvres réussissent, pour différentes raisons, à attirer notre attention, voire même nous sembler par moment agréable. Les Morts Haïssent les Vivants fait partie de cette deuxième catégorie.
Dans ce film, nous assistons aux mésaventures d’une équipe de tournage dont les effectifs se résument à huit personnes : le réalisateur, le technicien des effets spéciaux – ami d’enfance du cinéaste -, un cadreur adepte du chichon, une actrice au look scream queen – la référence à Linnea Quigley est évidente -, les deux sœurs du réa qui font également office d’actrices, un grand échalas un peu niais qui est chargé d’incarner le héros et enfin un dernier acteur, faisant également office d’homme à tout faire et occasionnellement de souffre-douleur. La première demi-heure de métrage voit donc ces individus ultra-stéréotypés se crêper le chignon à la moindre occasion ; jalousie, histoire de fesses, manque de fric, etc. Bref, on ne peut pas dire que cela soit très passionnant, surtout que les comédiens n’offrent pas des prestations ‘’oscarisables’’. On en est presque à ôter le dvd de notre platine ou, en fonction des circonstances, à zapper sans regret. Lorsque les jeunes gens découvrent le sarcophage…tadaaa !!
On assiste à ce moment au démarrage d’un autre film, plus conforme à nos attentes. La mise en marche du système bizarroïde – mélange de magie et de technologie -par ces jeunes décérébrés va permettre l’entrée en scène d’un sosie de Rob Zombi – incarnant le professeur créateur de la machine -, et de deux créatures mortes vivantes directement issues des Enfers. On s’oriente alors vers le film gore, mélange de Fulci pour les effets et du Retour des Morts-Vivants pour l’esprit potache qui perdure durant toute cette partie. Par deux ou trois lignes dialogues rapidement débités, le scénario nous apprend la raison d’être de ces trois gugusses pas commodes : ces créatures infernales ont pour but, grâce à l’invention du professeur, de transformer tous les humains de notre monde en des nouveaux congénères. La méthode choisie étant bien entendue la mort - sauf pour la scream queen, car le savant fou zombie a des libidineux projets pour elle et, apparemment, il désire la garder fraîche. Donc, en route vers la boucherie façon ‘’gros qui tache’’.
Et à ce niveau, on doit avouer que malgré son maigre budget, Les Morts Haïssent les Vivants est assez réussi. Même si certains maquillages sont un peu légers, l’ensemble est très satisfaisant, notamment les maquillages des deux zombis serviteurs. Le gore est présent – c’est plus sanglant que dans la plupart des B’ movies US – et certaines scènes sont de véritables hommages aux grands classiques des maîtres du genre ; Lucio Fulci, Dan O’Bannon, Brian Yuzna ou George Romero. La séquence finale nous rappelle d’ailleurs fortement la magnifique conclusion de l’Au-delà, une des œuvres majeures du cinéaste italien. Certaines scènes sont vraiment amusantes, comme lorsque un des monstres traîne une de ses victimes sur le sol en la tirant par ses tripes… Si, si, je peux vous assurer que c’est fun !
Le scénario, bien sur, reste aussi débile. Les humains courent, les monstres sont derrière, puis les héros se rebiffent lorsque la belle se retrouve entre les sales pattes – pour rester correct - du savant périmé. S’en suit alors une bataille rangée, chorégraphiée un peu n’importe comment mais comme elle est bien lotie en effets sanglants, on s’en moque un peu. On a compris depuis longtemps que l’on n’avait pas affaire à du John Woo.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Les morts haïssent les vivants [1999]

Auteur Nicolas L.
47

Pour conclure, je dirais que Les Morts Haïssent les Vivants est le symbole même de ces médiocres produits direct to video à l’existence mystérieuse. Le fantasticophile averti se demande régulièrement pourquoi de tels produits sont tournés et pour quelles obscures raisons ils devraient être visionnés, cependant il ne peut s’empêcher d’y gaspiller 90 minutes de sa vie sous le regard inquiet des ses proches qui voient en lui un cas clinique, hésitant presque à appeler le 15. A vous de choisir votre camp, pour moi, il est déjà trop tard.

On a aimé

  • Maquillages honnêtes
  • Effets gores nombreux
  • Quelques hommages sympathiques

On a moins bien aimé

  • Première demi-heure vraiment chiante
  • Personnages sans nuances
  • Jeu d’acteur poussif
  • Scénario débile

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