Critique Cadavres à la Pelle [2011]

Avis critique rédigé par Richard B. le mardi 3 mai 2011 à 08h03

Burke et Hare inspirent une nouvelle fois le cinéma!

Critique Bifff 2011

Même si "Susan a un plan" remonte à 1998, et que John Landis n'a pas réalisé un long-métrage depuis cette date, il ne faut pas croire que ce grand réalisateur est resté inactif pour autant. Entre documentaires, séries télévisées et productions, Landis n'a pas chômé, même si son absence sur grand écran était de nature à nous attrister. Voir revenir celui qui nous a émerveillé avec "les blues Brothers", "Le Loup-garou de Londres" ou encore "Un fauteuil pour deux" avec un projet construit autour de deux personnages aussi "symboliques" que Burke and Hare pouvait donc que réjouir.

Historiquement William Burke et William Hare sont deux émigrants irlandais qui auraient tué dix-sept personnes entre 1827 et 1828 afin de fournir des cadavres à un professeur d’anatomie officiant dans une faculté de médecine réputée. Dans une période de découverte médicale propice à se remplir les poches, la demande devenant de plus en plus grande en matière de cadavre, ces deux hommes décidèrent de devenir profanateurs de sépultures. Afin de toujours pouvoir satisfaire les sollicitations en la matière, lorsque déterrer les cadavres ne suffisait plus, Burke et Hare se mirent à tuer. Dans cette nouvelle adaptation cinématographique, les scénaristes Piers Ashworth et Nick Moorcroft décidèrent d'opter pour une vision plus romantique de ces méfaits. Ainsi William Hare (Andy Serkis) serait le penseur qui agirait, avant toute chose, afin de satisfaire le côté matérialiste de sa femme et William Burke (Simon Pegg) suivrait son compagnon pour pouvoir courtiser une jolie demoiselle rêvant de créer sa propre pièce de théâtre et d’en être la star.

Cadavres à la pelle image critique 1

En effet, les malfaisances de William Burke et William Hare n'en sont pas à leur première retranscription au cinéma ou à la télévision. Ainsi Peter Cushing a fait appel à George Rose et Donald Pleasence dans "L'Impasse aux violences" de John Gilling, on évoquera aussi  "Burke & Hare" de Vernon Sewell , un épisode de la quatrième saison de "La Quatrieme Dimension" (The New Exhibit) ou encore Dr. Jekyll et Sister Hyde, dans lequel ce brave docteur Jekyll fait appel à leur service. De plus, sans qu’ils soient directement cités, des films comme "Le récupérateur de cadavres" de Robert Wise ou "Le Docteur et les assassins" de Freddie Francis s’inspirent fortement des exactions des deux hommes. Comme on le sait doté d'une grande culture cinématographique et d'une forte passion pour ce type de cinéma, il est pas étonnant de voir Landis à son tour traiter des deux personnages, mais dans une orientation plus "humoristique", Landis ayant toujours, même dans ses films les plus sombres comme "Le Loup-garou de Londres," introduit de la dérision.

Cette version de Burke et Hare (intitulé étrangement en France Cadavres à la Pelle) se construit donc sous le ton de l'humour noir et du romantisme et dans l'ensemble cela fonctionne plutôt bien, même si on s'amuse surtout dans une première partie qui semble mieux construite scénaristiquement. Malgré tout, force est de reconnaître qu'on attendait peut-être plus de John Landis. Peut-être trop ? Voir un réalisateur possédant une telle culture cinématographique - ayant de plus signé de son nom un certain nombre de films (ou clips) cultes - traiter un tel sujet a peut-être placé nos attentes au-delà du raisonnable, nous faisant oublier qu'il s'était manqué avec des films comme "Blues Brothers 2000" ou encore "L'embrouille est dans le sac". Heureusement, "Cadavres à la Pelle", qualitativement parlant, est très loin de ces deux ratages, et s'il n'y avait pas eu autant d'attente autour du réalisateur, le film aurait pu être largement apprécié pour ce qu'il est. Cependant, après une aussi longue absence, il faut avouer que l’on aurait aimé de ce dernier un film plus acerbe. Car hormis le fait que "Cadavres à la Pelle" soit techniquement maîtrisé et qu'il affiche plus ou moins le style de son réalisateur, il apparaît comme le travail d’un John Landis épuisé moralement, qui n’arrive pas à retrouver les gros délires qu'il a pu nous offrir par le passé. Un peu comme s'il s'était résigné à un système hollywoodien plus lisse.

Cadavres à la pelle image critique 2

Un des plaisirs de ce Burke et  Hare se situe aussi dans la constitution de son casting. Si on passe outre les noms de Simon Pegg et Andy Serkis, désormais bancables et livrant des prestations honnêtes, mais sans véritable fulgurance de leur part, on se régalera surtout  des présences de Tom Wilkinson,  Tim Curry et d'une Isla Fisher aussi manipulatrice que délectable. Puis comment aussi rester indifférent devant les caméos de Christopher Lee, Costa-Gavras ou Ray Harryhausen. Cela nous rappelle là encore que John Landis c'est toujours délecté à placer des caméos dans ses divers films et celui ne fait pas exception.

La conclusion de à propos du Film : Cadavres à la Pelle [2011]

Auteur Richard B.
65

Si "Cadavres à la Pelle" n'est pas le grand retour espéré du génial John Landis, il n'en reste pas moins un film très attachant, bien mené, plutôt drôle, servi par un casting solide - même si on aaurait peut-être là aussi espéré plus du duo Simon Pegg / Andy Serkis. On espère ne pas devoir à attendre encore douze ans pour découvrir le prochain Landis, ce dernier ayant à notre goût, comme quelques-uns de sa génération, encore beaucoup à dire.

On a aimé

  • John Landis est de retour !
  • Un casting de seconds rôles jouissif,
  • une ambiance plutôt sympathique,
  • deux personnages au passif toujours aussi intéressant.

On a moins bien aimé

  • Le réalisateur s’est par le passé montré plus incisif,
  • un aspect morbide amoindri.

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