Critique D'Or et d'Emeraude [2011]

Avis critique rédigé par Manu B. le dimanche 13 mars 2011 à 15h31

Ode au peuple chibcha

"Je suis Guao Cuhuma, le grand condor qui veille sur ces terres, et lorsque je déploie mes ailes, mon ombre s'étend de la vallée du Méta au sud, pour aller, loin au nord, assombrir les eaux de la mer des Caraïbes.
Je suis Guao Cuhuma, l'oiseau roi au regard perçant. Je vois loin. Le passé et le futur.
Je suis Guao Cuhuma, qui planait dans le ciel au-dessus des lagunes lorsque Bachué est sortie des eaux d'émeraude, tenant par la main son jeune enfant..."


Simon a été adopté, lorsqu'il n'avait que quelques mois dans cet orphelinat de Bogotá, par un couple de Français. Il n'a jamais connu la Colombie et n'a jamais cherché à en apprendre plus. Il ne sait même pas parler espagnol. Simon est français. C'est donc avec surprise que ses parents le voient préparer un voyage vers son pays natal. Une décision prise sur un coup de tête. Il veut en savoir plus sur ses racines.
Lorsqu'il arrive sur place, c'est un choc culturel. Il apprend que le peuple auquel il appartient est l'un des plus anciens du continent. Or, en Colombie, il existe des tensions entre les différentes ethnies, héritage de la colonisation espagnole quatre siècles plus tôt. Après quelques jours, il est mené par le mystérieux Beniño sur la piste de son père qui est le dernier des Caciques, un chef indien...

Eric Holstein nous livre avec D'Or et d'Emeraude son deuxième roman, lui aussi publié aux éd. Mnémos, après Petits arrangements avec l'éternité. Après les vampires et Paris, il nous emmène sur l'altiplano, à la rencontre des Chibchas à l'époque des conquistadors dans une uchronie très documentée.

Les amateurs d'histoire sud-américaine se réjouiront. L'histoire de ce roman se déroule pour un bon tiers à l'époque précolombienne, en 1537. Robert Silverberg avait, dans un roman mineur (La Porte des Mondes), exploré ce pan de l'Histoire et imaginé les conséquences si l'Espagne n'avait pas colonisé l'Amérique du Sud. D'une certaine manière, D'Or et d'Emeraude se rapproche plus du Seigneur des ténèbres, du même auteur, dans sa démarche et sa narration, dans ce qui apparaît le plus proche d'un roman historique. Il nous retrace entre autres les péripéties de Gonzalo Jiménez de Quesada, de son arrivée sur le continent américain au port de Santa Marta, sa lente progression le long du Rio Magdalena, jusqu'au lac de Guatavita. Le mythe de l'Eldorado.
Mais ce n'est pas qu'un très bon roman historique parce qu'à ce point nodal de l'histoire, il y a un grain de sable qui vient se glisser dans les rouages de l'histoire. On bascule alors dans l'uchronie.

On s'en rend compte rapidement, le style utilisé par Eric Holstein ici n'a rien à voir avec celui de son précédent roman. Il nous raconte aussi une légende, celle de Bochica. Il développe avec poésie les fondements et les croyances auxquelles les Chibchas sont  profondément attachés (peut-être l'est-il lui-même). Il ne se permet donc aucune ironie ou humour auxquels il nous avait habitués. Il y a juste une espèce de respect, d’hommage. En cela, ce roman semble être plus personnel que ses précédents textes.
Malgré quelques longueurs dans la troisième partie, c'est très réussi.

La conclusion de à propos du Roman : D'Or et d'Emeraude [2011]

Auteur Manu B.
80

Ce deuxième roman de Eric Holstein en surprendra plus d'un. Certainement parce que le sujet et l'écriture n'ont rien à voir avec ceux de Petits arrangements avec l'éternité
En tout cas, ce deuxième roman augure un bel avenir pour ce (jeune) auteur français.

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