Critique Dead Rising 2 [2010]

Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 24 septembre 2010 à 12h16

Night of the stupid deads


Sorti fin 2006, Dead Rising avait été une très bonne surprise, Capcom y proposant une nouvelle approche des zombies après leur saga phare Resident evil. Ce nouvel épisode, sortant quatre ans après, parvient encore à faire mouche. Néanmoins, la maison nippone semble s'être un peu trop endormie sur ses lauriers.

Pour rappel, Dead Rising est une sorte d'hommage détourné de Zombie de George A. Romero, puisqu'il se passe dans un centre commercial infesté de morts-vivants qu'il faut dégommer à tout va dans un beat'em all sanglant et fendard. Depuis 2006, la vague des zombies a submergé la planète avec une tonne d'œuvres les concernant, et le jeu vidéo n'est pas en reste (même si Dead Rising réussit à garder sa spécificité puisque, pour citer les meilleures franchises, Resident evil joue sur la peur, et Left 4 Dead sur le stress). La suite de ce succès a été confiée avec surprise au studio canadien Blue Castle Games, jusqu'alors responsable de trois jeux de Baseball (on sait que la batte est une des armes les plus importantes de la saga, mais quand même !). Néanmoins Capcom est resté maître du développement, puisque l'épisode est toujours produit par Keiji Inafune, dont le CV est vraiment très conséquent : Megaman, Onimusha : Warlords ou encore Resident Evil 4...

L'histoire se déroule toujours aux Etats-Unis où l'épidémie de zombies ravage le pays, lequel perd le contrôle de plus en plus de grandes villes, à l'instar de Las Vegas où notre héros, Chuck Green, perd sa femme et voit sa fille être mordue par un mort-vivant. La seule solution qu'il ait pour sauver son enfant est de lui trouver du Zombrex, médicament retardant l'inévitable transformation. Comme le produit coûte cher, Chuck participe à des combats en arènes sur motos où il faut découper le plus de zombies possible. Après une épreuve, les morts-vivants capturés réussissent à s'échapper et prennent le contrôle du centre-ville de Fortune City (une Las Vegas parodiée avec ses centres-commerciaux et ses casinos). Notre héros et sa fille réussissent in extrémis à rejoindre une planque conçue spécialement, mais il faut attendre trois jours pour que les secours arrivent. Vous devrez donc trouver du Zombrex, aider des éventuels survivants, mais aussi découvrir comment l'épidémie s'est déclenchée.

L'ambiance du jeu est vraiment réussie, avec un humour et un cynisme bien présent et s'amusant beaucoup des clichés occidentaux (avec les survivants plus intéressés par leurs soucis personnels que par les masses de zombies). On croise, par exemple, l'accro aux machines à sous voulant bien être sauvé si on lui paye son manque à gagner ou un groupe de métal tellement défoncé qu'il ne remarque pas que la fosse est composée de zombies pendant leur concert... Mais comme dans le premier opus, les ennemis les plus coriaces ne sont pas surnaturels : ce sont les humains les plus instables qui profitent de l'apocalypse pour laisser libre cour à leurs penchants obscurs. Dans cette belle galerie de psychopathes on retrouve noitamment un chef s'adonnant au cannibalisme trois étoiles, où un défenseur des droits des zombies pensant qu'il faut maintenant les aider en leur donnant de la nourriture. Le scénario s'articule donc entre des missions de sauvetage ou des combats contre ces déséquilibrés, tout en recherchant du zombrex et en essayant de démêler la trame principale. L'histoire est très plaisante à suivre, et les nombreuses cinématiques sont aussi gores que sexys et drôles. Bref, Dead Rising 2 est une  bonne série B vidéoludique. Les graphismes et l'ambiance sonore sont au rendez-vous, et se révèlent plus que honnêtes (même s'ils n'atteignent pas les plus beaux jeux de l'année, mais là n'est pas vraiment le souci).

Les amateurs de beat'em all seront donc aux anges avec, encore une fois, une multitude de magasins et salles de jeux permettant de dégommer du zombie de tellement de manières différentes qu'il est difficile de se lasser. C'est donc une très grande aire de jeu qui s'offre à vous, et l'on peut passer des heures rien qu'à se balader et essayer toutes les tenues et armes que l'on a sous la main (attention à toujours prévoir à manger ou à boire pour reprendre un peu de vie !). Le système proche de celui d'un JDR avec des points d'expériences qui se gagnent en tuant des zombies, en sauvant des personnes et en débarassant la ville des différents psychopathes. C'est d'ailleurs en coopération que le jeu prend toute son ampleur puisque vous pouvez inviter ou rejoindre vos amis (ou des inconnus) dans des parties. L'expérience de massacre à la chaîne avec casques et micros se révèle particulièrement jouissive, car on est toujours ravi de trouver aussi poète que soi. Ce mode coop sera aussi très important pour venir à bout du mode scénario.

C'est d'ailleurs ce mode scénario qui est au final le plus gros point faible du jeu. Tout ce qui tourne de lui est globalement mal pensé puisque, déjà, il faut tout faire dans un temps donné : rater un RDV pour une partie de l'histoire et vous avez plus qu'à recommencer le jeu entièrement si vous avez mal sauvegardé. Il faudra d'ailleurs sans cesse sauvegarder (dans des salles spécifiques), en jonglant sur plusieurs sauvegardes pour ne rien risquer (puisque les checkpoint n'existent pas et que quand on meurt, il faut donc tout se retaper). Pour un jeu de 2010, c'est quand même surprenant, et cela montre qu'à l'instar de Resident Evil 5 et de sa jouabilité, Capcom accumule un peu de retard par rapports aux autres grands jeux d'actions (à noter également une  IA catastrophique). En effet, si le massacre de zombies lents est facile, celui des humaines est plus délicat tant ils sont durs, tant la caméra ne suit pas toujours et tant votre personnage s'avère lourd et lent... Vous prenez un coup, vous valsez à quinze mètres, vous en mettez trois et l'ennemi bouge comme si de rien n'était... Ceux qui voudront arriver au bout de l'histoire seuls devront apprendre la patience et la frustration, puisque le challenge est de taille faisant de Dead Rising 2 un des jeux les plus difficile qui soit. De même si vous voulez mélanger histoire et "massacre libre", là aussi le jeu est mal pensé à cause du temps qui tourne. Une carte à la GTA où l'on va où on veut et notre présence qui déclenche les missions aurait été plus judicieux. Néanmoins cette difficulté descend considérablement en coopération puisque les ennemis ne visent qu'un personnage à la fois. On se rend alors compte que les défauts pointés du premier sont globalement les mêmes du second opus. de ce point de vue ceux qui ont fait le premier en long et en large pourront avoir un goût de déjà-vu.

Un dernier mot sur le mode multijoueur online qui s'avère assez efficace, avec les épreuves de Terror is Reality reprenant les combats en arène précédemment cités. Les parties se déroulent entre quatre joueurs en quatre manches sur des mini-jeux différents, avec un système de points comme classement permettant de gagner de l'argent qu'il est possible de transférer dans sa partie solo (afin, par exemple, de le dépenser dans les nombreux magasins de pillards). Il y a une dizaine de mini-jeux assez drôles et décomplexés, comme les titres savent le sous-entendre, puisqu'ils tournent tous sur le massacre de zombies et les différentes manières grotesques de le faire.

Contrairement aux images, le jeu est entièrement en français ce qui permet de pointer les sous-titres étonnement très petits sur les cinématiques les gâchant un peu.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Dead Rising 2 [2010]

Auteur Bastien L.
77

Il y a donc deux points de vue pour aborder Dead Rising 2. Ceux qui cherchent un défouloir sanglant et limite burlesque seront servis tant les possibilités offertes par le titre de Capcom sont énormes ; le titre ne prend d'ailleurs toute sa saveur en multi, que ce soit en coopération ou dans les combats en arènes. Néanmoins, ceux cherchant un jeu d'action/aventure seront un peu plus déçus puisque cet épisode est loin des canons du genre, avec des systèmes presque archaïques et une difficulté assez mal dosée. Reste une ambiance bien maîtrisée qui donne une véritable identité à la série.

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