Critique Un cas de conscience #1 [1959]

Avis critique rédigé par Manu B. le samedi 22 avril 2006 à 07h41

Une réflexion théologique

"La porte de pierre claqua avec violence. C'était la signature de Cleaver: aucune porte au monde n'était assez lourde, dotée d'un mécanisme suffisamment complexe qu'il ne parvînt à la fermer sans un fracas de Jugement Dernier..."
Cleaver, Agronski, Michelis et le père Ruiz-Sanchez sont sur la planète Lithia, fraîchement découverte, pour en déterminer le sort, c'est à dire pour savoir si elle est susceptible d'être intégrée au système confédéré des planètes humaines. Et dans ce cas, il convient de savoir dans quelle mesure elle en fera partie. D'autant qu'elle contient quelques minerais intéressants et surtout une race d'extra-terrestres intelligents, sorte de sauriens de trois mètres de haut qui semblent vivre en harmonie sur cette planète...
Ce roman est découpé en deux parties bien distinctes dont l'une se passe sur Lithia parmi la faune indigène et l'autre entièrement sur Terre. James Blish semble avoir traité quantités de thèmes au travers du cas de conscience du père Ruiz-Sanchez. Mais ne nous y trompons pas, comme l'indique James Blish lui-même dans son avant-propos: "...le sujet principal de ce roman n'est pas le catholicisme." James Blish, agnostique, préfère se concentrer sur le cas de conscience de l'homme Ruiz-Sanchez.
Lithia-la Terre. La première partie décrit de manière plutôt détaillée cette civilisation dont l'essentiel est basé sur un fait marquant: la quasi absence de minerais métalliques ferromagnétiques, d'où l'impossibilité d'une civilisation fondée sur l'électricité. Malgré tout, la communication et les transports existent bel et bien, notamment avec l'utilisation de cet Arbre à messages. Le thème principal qu'aborde l'auteur est de nature exobiologique, avec l'étude du cas de Lithia, son intégration ou non. La deuxième partie porte sur la Terre et son organisation en profondeur, puisque les hommes ont dû s'enfouir, d'une manière qui rappelle un peu les bunkers de Philip K Dick dans la vérité avant dernière et les monades urbaines de Robert Silverberg.
La religion. Car James Blish, malgré l'avertissement de son avant-propos, traite de la religion. Et c'est là que le roman est intéressant puisqu'il y est question du concept de croyance non pas sur Terre mais bien sur les planètes extra-terrestres. Que penser de ces entités et comment les inclure dans la religion terrestre? Et si leur monde était comme un paradis, qui l'a créé ? Dieu ? Satan ? C'est là que le père jésuite aura à se questionner, c'est le point central du roman, sur lequel peut-être les théologiens s'interrogent encore aujourd'hui. Il y a d'ailleurs un certain pas (que je vais franchir) en mettant en parallèle ce roman et en terre étrangère de Robert Heinlein, dont le cheminement est semblable, le traitement un peu différent puisque Heinlein s'en prenait aux télévangélistes. Enfin, point également intéressant: les positions officielle et officieuse de l'Eglise de Rome vis à vis de l'exorcisme ou de la science, que ce soit sur l'évolution de l'Homme, la formation de notre planète. Car le père Ruiz-Sanchez est jésuite et biologiste.
Pour finir, la fin est peut-être un peu prévisible, ce qui ne retire rien à ce roman très intéressant sur la théologie, mais pas seulement car c'est le cas de conscience d'un homme. Après tout.

La conclusion de à propos du Roman : Un cas de conscience #1 [1959]

Auteur Manu B.
80

Le traitement de ce roman de la religion se démarque des critiques habituelles, ce qui en fait un roman remarquable.
Prix Hugo en 1959.

Acheter le Roman Un cas de conscience en un clic

Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Un cas de conscience sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.

Retrouvez les annonces de nos dernières critiques sur les réseaux sociaux

Sur Facebook | Sur Twitter