Critique Aquamarine [2006]

Avis critique rédigé par Jonathan C. le jeudi 29 septembre 2011 à 13h41

Aqua ça rime ?

Aquamarine poster

-T’étais en train de fixer ma queue, hein ?
-Heu…ouais, j’fixais ta queue.
-Tu veux la toucher ?
-Ouais…Beurk, c’est gluant !
-Hihi, c’est gentil. J’la frotte avec un mélange de méduses et d’algues.

C’était un dialogue (en VF, bien entendu) entre deux gamines et une sirène dans leur piscine…Vous imaginiez autre chose, bande de tordus ?
Il ne s’agit donc pas de Handjob Performance vol.7 mais d’Aquamarine, une bluette pour adolescentes en mal de rêves et d’amour. Produit par la Fox, Aquamarine (qui a failli se titrer H20) se présente d’emblée comme une relecture de La Petite Sirène mixée avec La jeune fille de l'eau et Splash. C’est en premier lieu l’adaptation d’un roman d’Alice Hoffman, dont certains autres romans ont aussi été adaptés au cinéma (le pas mauvais Les Ensorceleuses avec Sandra Bullock et Nicole Kidman et le méconnu The River King de Nick Willing avec Edward Burns).

Aqua et ses copines

Claire et Hailey sont deux amies. Alors qu’Hailey doit bientôt quitter la Floride pour l’Australie, elle et sa meilleure amie s’amusent une nuit à réciter des incantations inventées à base de pop-corn pour qu’elles restent toujours ensemble. Le lendemain, après une violente nuit de tempête, elles découvrent une sirène échouée dans la piscine du lotissement. Cette sirène, c’est Aquamarine, qui peut prendre une forme entièrement humaine (donc avec des jambes, des pieds, un beau c…heu, elle est bien foutue, quoi) pendant le jour à condition, telle une Gremlins, qu’elle ne soit pas mouillée (hum, je vous vois encore venir, les tordus !) et qu’elle rentre à la flotte avant la tombée de la nuit. Elle s’est enfuie de chez elle juste avant d’épouser un homme (disons plutôt un mâle) dont elle ne veut pas. Mais son père, qui contrôle le temps (donc ça doit être Zeus ou un mec du même genre), lui donne trois jours pour lui prouver que l’amour est une réalité, car dans leur monde sous-marin, l’amour n’existe pas. Aquamarine a donc trois jours pour trouver l’amour (il faut qu’un homme lui dise sincèrement « Je t’aime »), ce qui annulera son mariage forcé. Aidée par Claire et Hailey, auxquelles elle promet de réaliser un souhait chacun si elle parvient à trouver l’amour, Aquamarine alias Aqua a jeté son dévolu sur Raymond (très sexy, comme prénom), un surfeur maitre-nageur adulé par les deux amies…

Tout cela est fort inoffensif voir même crétin, pas étonnant venant des scénaristes des séries Joey ou Sex and the city, ou de films comme Material Girls avec Hilary Duff ou La Fille du président avec Katie Holmes. Dans Aquamarine, les filles s’extasient une plombe sur un beau gosse, arrêtent pas de brailler de joie, se lancent des vannes très cucul (Claire à Aqua : « T’aurais pas aussi le pouvoir de faire pousser les seins hihihihihihi ? », Claire qui brave sa phobie de l’eau : « Je viens de comprend pourquoi on dit "Etre heureux comme un poisson dans l’eau", hihihhaha ! », etc.) ou des répliques censées être cassantes (Aqua à la méchante : « Ton nom, ça veut dire débile, hahahihi ! »), vont faire du shopping, font des leçons de séduction à la pucelle Aqua (pour laquelle c’est beaucoup de premières fois, dans ce film), établissent des plans pour qu’Aqua séduise le beau (mais ridicule) Raymond, doivent contrer leur rivale (la bitch de service qui veut Raymond pour elle et qui est toujours suivie de ses sbires féminins), etc. Forcément, au vu du sujet et du public visé, on a le droit à toute une morale profonde sur l’amour, comme par exemple : « L’amour c’est pas aussi beau que dans les magasines ! » ou « L’amour, c’est ce qui se rapproche le plus de la magie », même si le véritable amour sera, en fin de compte (et c’est une agréable surprise en même temps qu’un plaisir pervers de voir Aqua se prendre un gros vent par Raymond à la fin), l’amitié. Tout cela, saupoudré de chansons pop niaises au possible (Sara Paxton, les Jonas Brothers, Atomic Kitten, Mandy Moore…), en fait plus un film de copines qu’une comédie familiale.

Emma Roberts et Jojo

Pourtant, ça a beau de pas faire de vagues (haha, que je suis drôle, moi aussi !), j’ai trouvé cette bluette tout-à-fait regardable voir même agréable par moment, et ce notamment grâce à l’ambiance exotique de Floride (même si c’est en réalité tourné en Australie, mais chut, ça ne se voit pas) avec ses plages, ses bars, ses fêtes, ses habitants en petite tenue, le ciel bleu dés le matin ou orange lorsque le soir tombe, sa musique cool (un peu de Island in the sun de Weezer, ça fait du bien)…Les décors sont parfois tellement jolis qu’on dirait des matte-painting, et certaines séquences ont un certain charme visuel (le final sur le ponton puis sur l'eau). Aquamarine, c'est 1h50 de farniente au soleil. Manque juste un petit Cinémascope pour que le panorama soit totalement enivrant. La réalisation pas très inventive se contente de quelques effets clipesques sympathiques et adaptés à l’atmosphère cool-fashion (malgré un abus d’accélérés), mais aussi d’un montage parfois énergique (le générique de début, la séquence shopping…). Les très rares effets spéciaux tiennent la route (les étoiles de mer, les tempêtes…), notamment la queue de sirène confectionnée à la main par le JMB FX Studio, qui avaient précédemment travaillé (principalement pour des prothèses) sur Le Vaisseau de l'angoisse, Peter Pan, Scooby-Doo, la trilogie Matrix et L'Attaque des Clones. La photo est franchement très jolie (teintes colorées et vives) de la part du chef opérateur de Priscilla folle du désert, et on a même le droit, dans ce déluge de sentimentalisme rose bonbon, à quelques idées réellement poétiques (les étoiles de mer, la sirène dans le château d’eau…). Aquamarine a au moins l'air de couter son modeste budget de 12 millions de dollars et de ne pas se foutre de la gueule du spectateur.

La réalisatrice Elizabeth Allen (Ramona et Beezus, avec Selena Gomez, Bridget Moynahan et Josh Duhamel), car c’est évidemment une femme (le contraire aurait été étonnant), exploite un minimum la mythologie des sirènes (même si ça se contente parfois d’un clin d’œil et que c’est surtout pour prouver que la vie de sirène c’est trop cool, tu vois), se basant évidemment sur les films célèbres l’ayant précédé (la référence à La Jeune fille de l'eau n’est cependant pas fortuite puisque le film si sous-estimé de M. Night Shyamalan sort aux Etats-Unis quelques mois après Aquamarine) mais aussi sur les contes de chez Walt Disney, notamment CendrillonJe dois m’en aller avant qu’il fasse nuit ! »). Enfin, les trois actrices principales, Sara Paxton (vue ensuite dans Super Héros Movie, le remake de La Dernière maison sur la gauche et Shark 3D), Joanna « Jojo » Levesque (une mini Lindsay Lohan vue dans Camping Car avec Robin Williams) et Emma Roberts (Allie Singer dans la série homonyme, vue auparavant dans Blow et ensuite dans Palace pour chiens, Twelve de Joel Schumacher, Valentine's day et surtout Scream 4), jouent le jeu avec enthousiasme, tout comme Arielle Kebbel (vue dans American Pie : No Limit ! et American Pie : Campus en folie, Be Cool, Reeker, The Grudge 2, Les Intrus, Mords-moi: sans hésitation…) dans le rôle de la peste de service qui mérite une bonne leçon.

Aqua Sara Paxton

C’est donc, par cette association de qualités, parfois mignon, même si le spectateur masculin lambda de plus de 16 ans n’éprouvera pas grand-chose d’autre que « Mouais c’est mignon » devant cette petite friandise chatoyante, attachante et souvent ringarde de premier degré, sorte d’Arlequin (aussi bien les romans que les bonbons) sur pellicule pour les midinettes de nos jours.
Les gros bourrins et les cyniques risquent donc de perdre leur temps devant ce film pour gamines, même si Aqua/Sara Paxton (Jessica Simpson était au départ censée jouer le rôle), qui joue parfois les allumeuses (cf. sa première scène) et donne encore un peu plus de crédit au mythe de la blonde idiote (cf. le coup du pédalo sur l'eau), est tout de même sacrément jolie et souvent à poils (les amateurs peuvent faire « pause » aux bons moments, ils apercevront ainsi la principale qualité du film) et que les dialogues prêtent parfois involontairement à rire, comme par exemple quand Raymond découvre Aqua sous sa forme de sirène et qui lui dit :

-Je sais, j’aurais du te prévenir, au moins…Tu m’en veux pas trop ?
-Heu, non, chuis juste un peu surpris et un peu décontenancé par une ou deux choses, genre tout d’abord le fait que tu sois pourvue d’une queue.
-Hihi, oui, j’en ai une.
-Il faut dire qu’elle est super belle.
-Hahaha, oui elle est géniale !

Aqua romantique

La conclusion de à propos du Film : Aquamarine [2006]

Auteur Jonathan C.
50

Ce conte pour midinette, mélange entre La Petite Sirène, La jeune fille de l'eau et Splash, est très crétin (si bien que les personnages et les dialogues sont involontairement drôles) et blindé de clichés naïfs (les couplets sur l'amour valent le détour), mais il ne manque pas de charme ni de jolies idées. C'est assez débile, mais plutôt agréable et délicieusement romanesque. Confectionné avec soin, cette bluette séduit par ses couleurs, son cadre exotique (l'ambiance Floride), sa candeur assumée jusqu'au bout des ongles et ses jeunes actrices attachantes. A ne pas conseiller évidemment à celui qui ne jure que par Rob Zombie ou Michael Bay, mais les plus ouverts, les curieux et les adeptes de friandises sucrées et romantiques (vous l'aurez deviné : j'en fait partie) peuvent s'y essayer.

On a aimé

  • Un cadre exotique charmant
  • Des couleurs chatoyantes
  • Un souffle romanesque candide
  • Des actrices attachantes

On a moins bien aimé

  • Couplet éculé sur l'amour
  • Des dialogues crétins
  • Des personnages pas fins
  • C'est très limité

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