Critique King Cobra [2000]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 21 janvier 2009 à 11h31

Maître Miyagi vs le Serpent Géant

Les frères Chiodo, vous connaissez? Non? Pourtant, dans les années 80, ce trio a grandement fait parler de lui. Stephen Chiodo, Edward Chiodoet Charles Chiodo, spécialistes en FX et en maquillages spéciaux, vécurent en effet un éclatant (et éphémère) moment de gloire, et cela grâce à seulement deux oeuvres cinématographiques. Seulement deux métrages, mais pas n'importe lesquels car ils marquèrent réellement l'histoire de la série B. Ces deux films, aujourd'hui oeuvres cultissimes, sont Critters et Les clowns tueurs venus d'ailleurs. Responsables à la fois des effets spéciaux, mais aussi de la mise en scène (bien qu'officiellement, le réalisateur de Critters soit Stephen Herek), ces frangins originaires du Bronx nous y avaient offert des créations complètement farfelues, avec des monstres aussi bêtes et laids... que méchants. Le tout baignant dans un humour noir des plus cinglants.
Dire que ce don pour la farce cruelle ne leur sert à rien dans King Cobra est un euphémisme. Car le scénario du film des frères Hillenbrand(décidemment...) est tout simplement la transposition du script des Les Dents de la Merdans la cambrousse américaine; le serpent mutant remplaçant le requin boulimique du film de Steven Spielberg. Ce n'est pas que le reptile est mal conçu (réalisé en animatronic il est même largement plus convaincant que les CGI de Pythonet autres Boa vs. Python, oeuvres pourtant plus récentes), mais le travail des Chiodo n'apporte rien à ce film qui se prend beaucoup trop au sérieux malgré des tonnes d'incohérences. Ainsi, on nous apprend que la créature est un croisement génétique entre un cobra royal et un crotale, mais ils oublient probablement de nous citer un troisième participant qui, selon moi, doit être l'éléphant ou la girafe. En effet, si ce King Cobra se démarque par la puissance de son venin, il est également remarquable par sa taille, qui dépasse allègrement celle d'un véhicule 4x4.


La bestiole, qui se déplace sans... serpenter - on dirait des gens qui tirent sur un tuyau (ce qui est d 'ailleurs probablement le cas) - met deux ans, et cela dans la plus totale discrétion, pour se rendre du laboratoire qui l'a vu naître à une sympathique petite ville américaine. Arrivé à Fillmore, où l'on s'apprête à célébrer la fête de la brasserie locale, il commence à faire parler de lui. Tout d'abord, il effraie un enfant (mais ne le tue pas, peut-être parce qu'il a cru que le serpent en plastique qu'il tenait en mains était un lointain parent dégénéré et paraplégique), puis commence à dégommer des adultes. Ainsi, spectateurs indulgents, nous avons droit à la vision furtive d'un reptile géant qui se jette (hors caméra) sur un couple de jeune crétins (pfff, la fille n'enlève même pas son soutif), le papa du héros et autres seconds couteaux condamnés d'avance. La municipalité, bien sûr, cherche à dédramatiser la situation, et refuse d'annuler la fête, malgré les cris d'alarme du médecin local et de sa copine shérif. Clichés, quand tu nous tiens...
Le couple va alors rencontrer le responsable de cette création contre-nature; un généticien borgne. Suite à ses explications, ils décident d'embaucher un spécialiste dans le domaine. C'est alors qu'intervient le regretté Pat Moritadans la peau d'un chasseur de serpents. Il est triste de dire que le rôle ne lui sied pas du tout (il est carrément ridicule), à la fois de par sa petite carrure, mais surtout par la construction du rôle, qui lui attribue un comportement illogique. Ainsi, malgré qu'il veuille la mort du monstre, il s'obstine à vouloir l'attraper avec un sommaire collet, alors qu'un bon coup de fusil dans la tronche ferait tout aussi bien l'affaire. Il y a même une séquence où il empêche un compagnon de tirer, alors que ce dernier l'a parfaitement en ligne de mire. Bizarre...
Puis, on finit par piger. En fait, les réalisateurs ne voulaient pas nous priver de la vision d'un affrontement final entre le vénérable maître Miyagi (cf Karaté Kid, pour ceux qui auraient la mémoire défaillante) et le serpent mutant. A ce moment, l'on voit même distinctement le monstre, et l'on peut apprécier le travail assez réussi des frangins Chiodo. Effectivement, à part quelques problèmes de mobilité, la créature est bien sculptée, notamment sa tête, avec un regard cruel qui évoque celui d'un dragon. Le combat, par contre, est assez foireux, en raison d'un Pat Morita équipé d'un instrument ridicule comparé à la taille du King Cobra. De plus, les morsures se déroulent (comme d'habitude) hors cadre, nous privant de moments spectaculaires, c'est d'autant plus dommage que le chasseur se fait mordre un bon nombre de fois.
Le final, est, cerise sur le gâteau du nanar, complètement débile. Les deux tourtereaux arrivent en effet à attirer le serpent géant dans un gigantesque tube - on assiste ainsi à la scène où un homme rampe plus vite qu'un reptile - pour finalement parvenir à le gazer, alors que l'une des extrémités n'est même pas hermétiquement fermée.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : King Cobra [2000]

Auteur Nicolas L.
25

Nanar assez mou de la fin des années 90, apparaissant, par son thème et son rythme, comme horriblement daté, King Cobra ne déclenchera probablement pas votre enthousiasme. Reste la créature, fruit du travail des frères Chiodo, qui est nettement plus sympa que les horribles CGI actuels, et qui est assez souvent exposée en fin de métrage.

On a aimé

  • Le King Cobra

On a moins bien aimé

  • Scénario convenu, rempli de clichés et d'incohérences
  • Pas du tout horrifique
  • Manque de rythme

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