Critique Bernard et Bianca au pays des kangourous #2 [1991]

Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 15 juin 2025 à 09h00

Mouses Dundee

Critique de la version française

Au tournant des années 1990, Disney connaît une spectaculaire renaissance qui s'accompagne d'une accélération de son rythme de production dont une politique des suites initiée par Bernard et Bianca au pays des kangourous.

Sorti en 1977, Les Aventures de Bernard et Bianca est au milieu des années 1980 un des plus grands succès au box-office pour Disney qui, sous le patronage de Michael Eisner et Jeffrey Katzenberg, décide d'en produire une suite. Si le premier épisode restait assez fidèle aux écrits de la créatrice des personnages, Margery Sharp, le second opus envoie les intrépides souris en Australie. Le pays connaît un certain éclat aux Etats-Unis durant les années 1980 grâce notamment à la série de films Crocodile Dundee (1986-2001) mais aussi aux groupes de rocks tels que Midnight Oil, Men at Work ou INXS omniprésents sur les ondes. Sans oublier un certain Mad Max... Le projet est ensuite confié à quatre scénaristes dont Karey Kirkpatrick et Joe Ranft ainsi qu'à deux animateurs maison pour la réalisation : Hendel Butoy et Mike Gabriel. Les deux hommes travaillent chez Disney depuis le début des années 1980 et se sont vus confier cette tâche suite à leur travail sur Oliver & Compagnie. Si Butoy a ensuite un peu disparu des radars au tournant des années 2000, Mike Gabriel continue d’œuvrer en tant qu'animateur chez la firme aux grandes oreilles. La production du film dura environ deux ans mélangeant tradition et nouveauté. En effet, l'équipe du film fit un voyage en Australie et pu avoir accès à un nombre important d'animaux afin d'offrir le plus de réalisme possible au film. Mais cette suite est aussi le premier Disney à être entièrement finalisé via informatique avec des décors scannés au lieu d'être directement dessinés sur la pellicule. On trouve aussi beaucoup plus d'animation faite par ordinateur notamment via l'apport d'un certain Pixar... Le film sort à l'automne 1990 aux Etats-Unis (et exactement un an plus tard chez nous) pour un accueil critique globalement positif mais un résultat public mitigé.

Dans l'Outback australien, le jeune garçon Cody vit en communion avec les animaux qu'il aide du mieux qu'il peut face aux braconniers. Après avoir aidé une aigle royale emprisonnée, il est capturé par le vénale McLeach qui sait que le garçon connaît la cachette de la proie qu'il recherche. Le braconnier décide de maquiller la mort du garçon afin de pouvoir l'interroger sans être inquiété. Une souris est témoin de cet enlèvement ce qui permet de prévenir SOS Société à New-York qui dépêche ainsi les deux souris Bernard et Bianca sur place. Les deux aventuriers sont en couple depuis un moment et Bernard ne souhaite qu'une chose : épouser la belle hongroise mais ne trouve pas le courage de le faire. Après un voyage mouvementé sur le dos de l'albatros Wilbur, les deux héros font la connaissance de la souris kangourou Jake qui tombe sous le charme de Bianca au grand dam de Bernard. Le trio se lance ainsi au secours de Cody qui est enfermé dans la ménagerie de McLeach où il rencontre d'autres animaux avec qui il va tenter de s'évader.

On ne va pas se mentir, les suites des films d'animations 2D Disney n'ont pas la meilleure réputation. Souvent des productions assez oubliées (car oubliables) destinées au marché de la vidéo avec quelques rares sorties sur grand écran dont ce galop d'essai. Néanmoins, Bernard et Bianca au pays des kangourous est une réussite sous forme d'un divertissement familial qui offre un panel d'émotions aux jeunes spectateurs qui oscille entre l'épique de l'aventure, l'émerveillement face aux nombreux animaux, l'humour très cartoon et une légère inquiétude face aux méchants animaux comme un antagoniste assez décidé. Le tout est malheureusement emballé dans un scénario qui a toutes les peines du monde à justifier ses 80 minutes. L'intrigue est ainsi assez maigre et linéaire et on sent que les scénaristes ont rajouté un peu de gras histoire de tenir la longueur exigée à travers des péripéties et des gags un peu forcés. Au lieu de se poser un peu plus autour des personnages qui manque un peu de caractérisation à commencer par Jake qui reste un simple local capable et dragueur. Le pire étant pour Bianca assez effacée alors qu'elle reste l'héroïne. Pour ce qui est de Bernard, on reste assez proche de ce qu'il était dans le premier opus tandis que Wilbur reste un décalque de Orville (cela devait même être lui à la base mais son doubleur original est décédé au moment de la production entraînant ce changement). Evidemment un plus grand soin a été porté à Cody qui sert d’identification aux jeunes spectateurs leur montrant un héros intrépide aux agissement nobles.

Dans ses thématiques, Bernard et Bianca au pays des kangourous se rapproche assez de Bambi ou Rox et Rouky. On nous montre ici la beauté d'une nature qui est mise à mal par les hommes aimant chasser quitte à menacer des espèces. Un message environnemental qui démontre bien la prise de conscience progressive de la société américaine à ce sujet à travers l'aigle royale chassée. McLeach incarne bien cette prédation humaine à travers son appât du gain, sa volonté de capturer et tuer les animaux au volant de son véhicule/machine détruisant allégrement la foret. En face de lui, Cody incarne la jeunesse porteuse d'espoir qui se bat contre cette destruction de la nature en étant bien plus en phase avec elle. Des thématiques plongées dans un récit qui propose un fantastique assez timide avec des animaux un peu plus grands que la normale mais surtout qui peuvent communiquer avec les enfants (renforçant ainsi la thématique écologique autour de Cody) et réaliser des actions normalement impossibles. On apprécie encore une fois de voir le monde que les souris et autres animaux ont créé sous nos yeux et pourtant bien caché. A l'image de la scène du restaurant au début du film. L'ensemble est ainsi bien emballé dans une histoire très divertissante qui n'oublie pas quelques passages où l'on nous montre une faune dans toute sa majesté avec des décors souvent sublimes. Si la direction artistique est assez classique pour du Disney au niveau du style, elle reste néanmoins très agréable dans son traitement de l'Outback autralien.

Bernard et Bianca au pays des kangourous est donc un film d'animation dessinée principalement à la main mais complètement digitalisée dans son processus de fabrication. Le film propose même des éléments créés par ordinateur comme le véhicule de McLeach assez réussi mais aussi des décors ruraux comme urbains qui ont pris un méchant coup de vieux. Les réalisateurs, Hendel Butoy et Mike Gabriel, sont ici des yes-men et avant-tout des animateurs qui ont ainsi encadré le magnifique travail de leurs collègues (notamment Glen Keane sur l'aigle royale aux mimiques tordantes). Que cela soit les humains, les animaux anthropomorphes ou ceux plus naturels, c'est un résultat subjuguant avec une fluidité incroyable et une caractérisation toujours réussie. Bref, les studios Disney restent les maîtres à ce niveau. La digitalisation a néanmoins permis d'offrir une caméra plus libre que jamais qui n'hésite pas à se faire plus aérienne et offrir quelques plans à 360 degrés assez impressionnants. Cela reste gadget mais ces prouesses sont appréciables. Pour ce qui est du casting vocal français, il est évidemment de qualité à l'image de ce qu'on savait faire au début des années 1990. On retrouve évidemment l'immortel Roger Carel derrière Bernard.

On vous le conseille si vous aimez Les Aventures de Bernard et Bianca, Crocodile Dundee, la Ozploitation...

La conclusion de à propos du Film d'animation : Bernard et Bianca au pays des kangourous #2 [1991]

Auteur Bastien L.
72

Bernard et Bianca au pays des kangourou est une suite réussie car elle bénéficie d'une grande qualité de production. Ce voyage en Australie s'avère plus que charmant à l'aide d'une direction artistique sublime et une qualité d'animation rendant justice à une faune foisonnante. Si le scénario peine à exister de bout en bout, il offre quand même des thématiques bien intégrées à une œuvre divertissante qui nous offre exactement ce que l'on attend d'un bon petit Disney pour toute la famille.

On a aimé

  • L'Australie, ses paysages et sa faune
  • Un divertissement prenant
  • La qualité de la production, l'animation en tête

On a moins bien aimé

  • Un scènario un peu mince
  • Une Bianca trop en retrait
  • L'animation 3D a mal vieilli

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