Critique Starship Troopers [1998]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 12 septembre 2005 à 10h16

Morts aux insectoïdes !

Straship Troopers nous plonge dans un monde post-apocalyptique. En effet, après un terrible conflit entre l’Hégémonie Chinoise et l’Entente Russo-américano-européenne, il s’est produit un écroulement des Nations et la naissance d’un nouvel ordre établi, dominé par les militaires.
Cet état de fait a entraîné la société vers un militarisme absolu, une civilisation spartiate qui ne donne le statut de citoyen qu’aux individus ayant effectué un service militaire. Les autres, les civils – tous juste supérieurs aux ilotes de la civilisation hellénique – vivent à l’écart, ne prenant aucune part aux décisions politiques et n’étant d’ailleurs même pas au courant que dans l’espace, une menace se profile. D’ailleurs, où se trouve la politique dans une société militarisée ? Quand elle ne peut subsister que par la subordination…
En se basant sur ce concept, on suit l’histoire de trois amis qui décident de devenir des ‘’citoyens’’. Il y a John Ricco (Casper van dien), peu doué pour les études mais athlétique et volontaire, Carmen Ibanez (Denise Richards), l’intellectuelle, et un télépathe, ami de Ricco, nommé Carl Jenkins (Neil P. Harris) qui utilisent ses dons pour s’amuser avec de petits mammifères. Il faut dire, que malgré leur age, nos amis gardent l’esprit potache. Mais ils vont rapidement déchantés, leur inconscience va lentement laisser place à la maturité.
Ces trois héros, symbole des espoirs de l’humanité vont mettre leurs compétences au service de cette organisation, cette ‘’ruche’’ humaine. John est muté dans les sacrifiables de l’infanterie mobile, Carmen passe brillamment ses galons de pilote et Carl est engagé dans les renseignements. Tous trouvent leur place dans la société, même si la déshumanisation de Ricco ne se passe pas sans heurts.
Cependant, l’humanité est en guerre, un conflit terrible contre une forme amplifiée de leur société ; une organisation insectoïde fortement organisée et hiérarchisée. Après le bombardement de Buenos Aires par ces créatures, où par malchance ( !) résidaient les parents des trois amis, le quartier général déclare la mobilisation générale et organise un débarquement sur une importante planète ennemie, Klendathu.
Mal préparé, le débarquement échoue. Ayant sous-estimé les capacités d’organisation des insectoïdes, l’armée voit son infanterie mobile massacrée par les redoutables soldats-punaises. Bien heureusement, l’homme ne manque pas de ressources, et en haut lieu, on décide de changer les responsables, mais aussi de tactique. Notons que ces décisions du haut commandement sont communiqués au soldats et aux spectateurs par l’intermédiaire d’un vétéran, par hasard (encore ?) professeur des nos amis, Jean Raszack (Michael Ironside), qui a accepté, malgré la perte d'un bras, un grade inférieur pour regagner sa dignité (sic).
La nouvelle tactique sera celle du gagne-terrain qui consiste à nettoyer les planètes autour de Klendathu les unes après les autres, après que celles-ci aient été copieusement pilonnées par la flotte. Cette brillante idée porte ses fruits et l’armée remporte victoire sur victoire. Cependant, sur la planète P, un évènement inattendu va survenir lorsque l’escouade de Raszack est attirée dans un guet-appens par les insectoïdes - qui bénéficient d’une aviation, inexistante dans le livre. En plus de nous offrir un magnifique remake de Fort Apache, on apprend alors qu’une forme d’intelligence supérieure dirige les soldats-punaises.
Grâce à leur propres compétences intrinsèques – détail très important représentant la victoire du regroupement des entreprises individuelles - nos trois amis arrivent à mettre un terme aux agissements des soldat-punaises, en mettant hors d’état de nuire leur cerveau, une sorte de larve grotesque qui prône une dictature de ruche (le communisme ?), mais qui tremble de peur dés qu’elle est dévoilée au grand jour. Je crois que j’ai envie de vomir.
Ecrit par Robert Heinlein après la guerre, Etoiles garde à vous pue le marcarthisme primaire et dangereux. Et malheureusement, Verhoeven n’arrive pas vraiment à supprimer cet aspect désagréable d’anticommunisme primaire, voir même de xénophobie lorsqu’il ridiculise les têtes pensantes ennemies en les représentant de manière immonde et libidineuse. Cette impression est amplifiée par certains détails propres aux films, comme l’uniforme de l’agence de renseignement qui rappelle certains vieux bruits de bottes. On a beau essayé de faire comme nous le dit réalisateur ; le prendre au second degré, la pilule est quand même assez difficile à avaler.

La conclusion de à propos du Film : Starship Troopers [1998]

Auteur Nicolas L.
47

Starship Troopers m’a laissé perplexe. Dotés d’effets spéciaux extraordinaires, le film pêche en fait par la nature du roman dont il est tiré, et le résultat sent quand même le pâté. Je pense sincèrement que Verhoeven a essayé de se frotter au second degré, de la même manière que dans Robocop, par exemple. Mais si le héros de Robocop se retrouve en fait victime du système et qu’il finit par le détruire, ceux de Starship Troopers sont au contraire le noyau même de cette métaphore d’une structure totalitariste et raciste. Un film à regarder donc d’un œil prudent et lucide. Privé de ce venin (involontaire ?), il peut alors être considéré comme un défouloir assez jouissif

On a aimé

  • Les effets spéciaux époustouflants
  • Une réalisation soignée et efficace

On a moins bien aimé

  • Un message politico-social douteux.
  • Aucun scénario
  • Dialogues souvent débiles

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