Critique Le Roi d'Ebène [2010]

Avis critique rédigé par Manu B. le dimanche 19 septembre 2010 à 10h58

Sentinelle

"J'étais le coeur qui apaisait la dernière sentinelle, l'unique, celui sur lequel elle s'endormait.
Mais en ce jour, désormais, ne battra plus que celui d'un assassin.
Par amour, et à jamais,..."


Kaïrale est une sentinelle. Son rôle est de faire en sorte que la zone dont elle a la charge soit sous contrôle. Elle est une sorte de détective local, à même de résoudre les énigmes qui se présentent à elle. Elle doit donc avoir des sources un peu partout et un instinct infaillible.
Mais ce matin, la petite soldate voit son horizon bouleversé lorsque le roi El Phâ la fait demander pour une audience. Elle comprend qu'elle va devoir renoncer à son métier de sentinelle pour être regard clair, c'est-à-dire l'un des conseillers personnels du roi. Rien que ça...

Mnémos poursuit sa politique éditoriale visant à publier de nouveaux auteurs français. Christine Cardot en fait partie, puisque Le Roi d'Ebène est son premier roman. Pour cela, elle plante son intrigue en Afrique, où le fantastique côtoie le réel, et dont on ne prend pas assez souvent pour cadre. Un joli premier roman.

Etonnamment, la magie n'est pas l'élément incontournable du roman. L'auteur ne s'appuie sur les forces surnaturelles qu'avec parcimonie. L'inverse aurait été préjudiciable car le lecteur peut consacrer son attention sur les personnages qui sont plus qu'intéressants.
Le personnage principal est une femme. Kaïrale est une soldate d'un genre particulier, une sorte de Sherlock Holmes local; elle s'appuie sur son instinct et un sixième sens qui lui permet par exemple de savoir si un témoin lui ment ou non. Cela lui a permis d'élucider quelques énigmes qui lui ont forgé une réputation solide. Si elle semble incorruptible et intègre, elle a aussi des mauvais côtés - un caractère impétueux et bien trempé - qui la rendent humaine. Ce n'est pas une héroïne invulnérable, bien au contraire. Elle a fort à faire puisqu'elle est confrontée à l'autre personnalité forte du roman, à savoir l'autre "regard clair", Gel Ram, le conseiller du roi. Lui aussi, s'il est perçu comme l'antithèse de Kaïrale, tout en contrôle, destiné à être son ennemi, met de l'eau dans son vin au fur et à mesure de l'histoire. D'autant plus que l'intrigue n'est pas aussi simple qu'elle n'y paraissait à la lecture des premières pages. Le Roi d'Ebène évite ainsi les écueils habituels et la tentation du manichéisme.

Inévitablement, le roman souffre de la comparaison avec des romans tels que Le Trône d'ébène ou Kirinyaga. En mettant de côté l'histoire, il ne ressort pas du Roi d'Ebène d'images indélébiles, comme dans ses deux aînés (on se souvient encore de la folie de Chaka Zulu), et l'auteur n'exploite et ne met pas assez en avant les spécificités de l'Afrique. En effet, à quelques détails près, on pourrait transposer l'intrigue de ce roman dans un autre lieu de la planète, à une autre période de l'histoire. Ce qui n'empêche pas de le lire avec plaisir.

La conclusion de à propos du Roman : Le Roi d'Ebène [2010]

Auteur Manu B.
70

Le Roi d'Ebène est le premier acte d'un conte africain. S'il n'a pas la poésie d'un Trône d'ébène ou d'un Kirinyaga, le livre de Christine Cardot est bien écrit. Elle évite les fils grossiers et défauts habituels du premier roman, suffisamment pour qu'on ait envie d'en lire la suite.

Acheter le Roman Le Roi d'Ebène en un clic

Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Le Roi d'Ebène sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.

Retrouvez les annonces de nos dernières critiques sur les réseaux sociaux

Sur Facebook | Sur Twitter