Critique Une nuit en enfer - la série [2014]

Avis critique rédigé par Christophe H. le mercredi 7 janvier 2015 à 14h30

L'enfer, c'est la série

Sorti en 1996, Une Nuit en Enfer est la première grande collaboration entre le petit génie adulé par la critique Quentin Tarantino (deux ans après sa Palme d'Or pour Pulp Fiction) et le cinéaste autodidacte ignoré par les élites intellectuelles Robert Rodriguez. Un an après leur rencontre sur le film à sketch Groom Service, ces deux individus que tout semble a priori opposer vont s'associer pour créer un long-métrage se trouvant à la croisée de leurs univers respectifs et de leur amour pour le cinéma.

A moment de sa sortie, rappelons que le film sut prendre par surprise les spectateurs en proposant un melting-pot aussi foutraque qu'impeccablement maîtrisé. Commençant comme un film de gangster dans la pure lignée de ce que faisait Tarantino à l'époque (Reservoir Dogs, Pulp Fiction), il se transformait, au détour d'une simple conversation, en film de vampire bordélique et délirant, à l'image de ce qu'était le cinéma de Rodriguez (El Mariachi, Desperado). Le tout possédait les qualités respectives du travail des deux artistes, et marqua suffisamment pour petit à petit s'imposer comme un film culte.

Près de vingt ans et deux suites honteuses plus tard, Robert Rodriguez remet le couvert et ressort les frères Gecko de son stetson pour offrir une seconde vie à son film. Cette fois, c'est vers la télévision qu'il se tourne pour proposer une déclination en série télévisée, suivant un effet de mode actuel qui cherche à surfer sur le succès de longs-métrages pour engranger de nouveaux succès télévisés (citons Fargo, Zombieland ou L'armée des 12 singes).

Après un braquage de banque, les frères Gecko prennent la fuite en direction du Mexique, poursuivit par deux Texas rangers. Cette chasse à l’homme va devenir rapidement une vendetta ce qui contrait les deux malfrat, comme dans le film à prendre un pasteur et ses deux enfants en otage pour tenter de passer la frontière à bord de leur camping-car. Ils trouveront finalement refuge dans un bar à strip-tease et décideront d’y passer une partie de la nuit...


Avec ou sans flingue, Seth est aussi charismatique qu'un haricot rouge dans une fajitas. 

Cette première saison est découpée en dix épisodes de quarante-deux minutes, ce qui, en soit, constitue le principal problème de cette série. La trame originale du film est en effet respectée, du moins au départ, sauf qu'il faut désormer la retravailler pour passer d’un film de moins de deux heures une saison de sept heures. Les premiers épisodes nous montrent ainsi les fuyards sur les routes du sud des Etats-Unis, chaque épisode étant entrecoupé de nombreux flash-back racontant tantôt l’histoire du braquage, tantôt l’amitié liant les deux rangers qui poursuivent les frères Gecko. Le procédé donne une sensation de rallonge insupportable aux épisodes. Car oui, j’ai souffert et j’ai pris sur moi pour voir l’intégralité de la saison ! L’avantage, c’est qu’elle a tendance à s’améliorer au fil des épisodes…ou bien on s’habitue et ça rend la pilule plus douce.

Allongement du format oblige, certains personnages ont été approfondi, à l'instar de Richie Gecko (personnage joué par Quentin Tarantino dans le film). Son comportement psychologique s’explique au fil des épisodes et, petit à petit, on porte un regard neuf sur lui. L’acteur qui l’incarne (Zane Holtz) est très convaincant et parvient à tenir la comparaison avec son modèle.On ne peut malheureusment pas en dire autant de son compère, qui a le don de rapidement nous irriter et de nous fait regretter George Clooney à force de trop vouloir en faire. A noter, dans le rôle d'un des rangers, la présence du vétéran Don Johnson, que l'on prend toujours plaisir à revoir.

Plusieurs autres points sont creusés, notamment le commanditaire et les raisons du braquage, l’ordre vampirique et son histoire, les raisons de l'exil du pasteur et de sa famille, mais pour réellement en profiter, il faut réussir à s'extraire du film et regarder cette série comme une nouveauté sans passé. Et c'est là où le bât blesse, car si le film réussissait à créer une tension sans se prendre au sérieux, la série fait exactement l'inverse, ce qui tend à rendre les personnages tout simplement insupportables. Même lors des derniers épisodes, où le rythme est plus soutenu, on a envie que d'une seule chose, c'est qu'ils crèvent tous dans d'horribles souffrances mutilatoires et sanguinolantes pour qu'il n'y ait pas de deuxième saison. Et même ça, c'est raté !

La conclusion de à propos de la Série Télé : Une nuit en enfer - la série [2014]

Auteur Christophe H.
45

Pourquoi, Robert ? Pourquoi avoir fait ça ? J'ai adoré le film (et Salma Hayek). Certes, cette série conserve une partie de la trame originale et creuse en profondeur des questions que ce dernier laissait en suspend, mais le film se suffisait amplement ! Les premiers épisodes sont lents et entrecoupés de flashbacks, on sent qu'il faut faire durer, du coup, ça brode, ça tricote et il faut attendre cinq épisodes pour voir la fine équipe arriver au Titty Twister. Pour apprécier cette première saison, il faut réussir à se déconnecter du film, oublier le trio Clooney-Tarantino-Hayek et avoir envie d'en savoir davantage sur la vision qu'a Rodriguez des vampires mexicains. Et malheureusement, je ne suis pas sur que cela suffise à apprécier la série...

On a aimé

  • La trame originale, conservée et approfondie.
  • Zane Holtz, plutôt convaincant en Richie.
  • La présence de Don Johnson.

On a moins bien aimé

  • C'est lent,
  • C'est long,
  • C'est mou,
  • Et ça se prend au sérieux.

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