Critique Tera [2012]

Après plusieurs semaines de tests, Tera arrive enfin sur le billard et nous propose un jeu d’action bourré aux hormones, particulièrement sympathique au demeurant, et tentant de renouveler un peu le genre.

Tera est un MMO Coréen rendant quelque peu hommage au genre asiatique. Car il est toujours question de grinding, ou la façon de cumuler les attaques sur plusieurs créatures pour tenter de décrocher des points d’expérience. Et la version occidentale du projet a su tout de même limiter l’impact de cette chasse décérébrée à l’XP, même si le scénario n’est pas aussi évolué que souhaité. Car il est bien question d’une histoire, mais il faut bien admettre que celle-ci s’avère particulièrement inutile, si bien que l’on enchaine les quêtes sans réellement faire attention au texte qui tente de nous mettre dans l’ambiance. Quelques cinématiques viennent compléter le tableau, mais rien de bien intéressant à retenir. C’est d’ailleurs l’un de ses gros défauts : un démarrage difficile. Une fois les premiers niveaux passés, la douloureuse s’estompe petit à petit, laissant alors pleinement la place au cœur du jeu : son gameplay.

Mais si les premières quêtes se révèlent excessivement classiques, cela ne veut pas pour autant dire que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Les développeurs ont su renverser la tendance grâce à d’autres points particulièrement travaillés. Les différentes classes offrent une expérience différente à chaque fois faisant évoluer le joueur comme bon lui semble, ne lui donnant jamais trop de limites, et un mode joueur contre joueur en arène extrêmement jouissif. À cela s’ajoute bien évidemment un système d’artisanat complet, permettant de créer de l’équipement, des armes ou encore des potions très facilement. Pour comparer Tera à un autre MMO qui est dans le cas d’un artisanat intuitif, il faudrait mettre World of Warcraft en avant et l’on comprend alors tout à fait de quoi nous parlons ici. Mieux encore, le leveling une fois parti des premiers niveaux encore une fois, s’avère facile et sans prise de tête. On avale l’expérience avec certes beaucoup de monstre à tuer X fois, ou avec plein d’objets à récupérer ici et là, mais les objectifs que l’on nous propose donnent suffisamment d’expérience pour réussir à monter en grade de manière fluide.

Au-delà de ces points forts réussis qui témoignent de l’attente que l’on peut avoir d’un MMO aujourd’hui, c’est aussi sur son gameplay que l’on attendait le plus Tera. Car les promesses au fil des mois ont été énormes et le système de combat final est sans aucun doute la grande qualité du jeu de Frogster. Contrairement à beaucoup de MMO reposant sur des lancements de sorts ou des attaques à l’arme blanche statique, Tera tente l’approche d’une jouabilité plus que dynamique. Le personnage à l’écran est constamment en train de bouger, les ennemis vous demandent d’ailleurs une attention particulière où votre façon de jouer est mise à rude épreuve. Il faut toujours rester en mouvement. Le jeu en groupe ou même contre des joueurs bien réels prend ainsi une autre dimension et s’avère extrêmement bien pensé en dépit d’arènes finalement très classiques dans leurs fonctionnements. Tout est donc centré autour du système de combat, est à raison !

Tera, c’est aussi un rendu visuel tout bonnement superbe. Évoluant sous Unreal Engine, le moteur fait des merveilles. Certes, les personnages sont encore et toujours trop « asiatiques » et ne plairont pas forcément à tout le monde, mais quand bien même, il est difficile de ne pas rester bouche bée devant les gigantesques villes apparaissant devant nos yeux ou les superbes décors qui viennent agrémenter notre aventure. Les forêts, les tours géantes des capitales, l’univers dans sa globalité sont très travaillés, tout comme les créatures et personnages que l’on croise au fil de nos pérégrinations. Le MMO de Frogster est massif, crédible et réussit clairement son pari.