Critique Baberellas [2004]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 27 juin 2011 à 20h07

Boobs & Sexual Nexus

Confortablement installée dans le centre de commandement de son vaisseau spatial, assistée par la version trash de la fée Clochette et le fils caché de M et d’Alain Chabat, la reine Sartanikas (Shauna O'Brien) anime, pour le compte du network Galactic Erotic Interstellar TV un show baptisé Plunder That Planet. Le but de l’émission est de parcourir la galaxie pour trouver et capturer quelques spécimens afin de vampiriser leur énergie sexuelle.  Energie qui servira à réapprovisionner les batteries du vaisseau de Sartanikas. Et cette fois-ci, c’est la Terre qui a été sélectionnée pour accueillir le show.

Après un premier essai décevant, le libid-o-meter de l’émission détecte quelques proies pouvant mieux faire l’affaire: les membres d’un groupe de musique pop féminin (baptisé Top Heavy) et leur manager. Evidemment, pour que l’opération soit efficace, mieux vaut que les futures victimes aient leurs niveaux de libido poussés au maximum. Sartanikas use donc d’artifices technologiques et de leurres pour manipuler ses proies et les plonger dans des situations excitantes…

Spoof movie sexy, Baberellas est la première réalisation du compositeur Chuck Cirino. Pour son baptême du feu, ce proche collaborateur de Fred Olen Ray et de Jim Wynorski se voit confier ici la tache de maitriser un grand nombre de secteurs (montage, effets spéciaux, scénario, réalisation, musique). Le tout avec un budget totalement ridicule et (comme il nous le confie dans l’interview qu’il nous a accordé en 2009) seulement cinq jours de tournage. Un sacré défi, donc, d’autant plus qu’il se en charge de diriger un sacré casting de babes (Julie K. Smith, Julie Strain, Regina Russell, Shauna O'Brien…), faisant de Baberellas une œuvre que tout amateur de softcore se doit d’avoir vu. Et oui, cela a son utilité d’avoir des relations dans le milieu érotomane.

Au cours de l’entretien précité, Chuck Cirino nous confiait que la plupart des dialogues ont été improvisés sur le plateau. On n’a aucun mal à le croire tant le script de Baberellas est débile. Sacrément débile. En fait, même si l’on ne peut pas nier le fait que le scénario possède une véritable structure (pas mal foutu, qui plus est : on assiste à un show TV, avec ses coupures pub, ses inserts de bandes annonces, etc.), cette absence d’écriture nuit fortement à l’efficacité du film. En fait, Baberellas est un spoof movie (on y voit des clins d’œil à Flash Gordon, Star Trek, Star Wars et bien sur, Galaxina et Flesh Gordon) qui est très rarement drôle car vraiment trop stupide. La plupart du temps, on évolue dans un humour construit à partir de grimaces et de gags qui feraient tout juste rire un spectateur des Teletubbies. Au final, force est de dire que les seuls éléments réussis dans le domaine de la parodie se comptent sur les doigts d’une main – et ont à chaque fois un rapport avec l’anatomie avantageuse de ses dames (Russ Meyer n’est pas loin). Parmi ceux-ci, deux m’ont réellement amusés :
- Quand on découvre que le point G d’Anna (la bombe Julie K. Smith !) se situe dans son sein gauche. Un nichon qui, lorsque recouvert d’un soutien-gorge high-tech, devient même une arme puisqu’il tire des rayons laser si puissant qu’il fait exploser les montagnes !
- La séquence d’évasion au cours de laquelle les héroïnes doivent se glisser dans un passage si étroit qu’elles sont gênées par leurs poitrines. Evidemment, comme les parois de ce passage sont en verre, on a tout loisir de voir ces bimbos se déplacer lentement, leurs seins plaqués contre la vitre. Bruit de succion en sus… (si j’ose dire…).

Autre petit problème : l’aspect sage du film. En effet, si Baberellas se rapproche par son style cheap de traitement à une production du studio Seduction Cinema, la caméra s’y montre nettement plus prude. Ici, l’on a doit qu’à du topless et des strings. Beaucoup de topless et de strings, mais cela ne dépasse pas jamais ce stade. Heureusement, la plastique des babes, ainsi que leur bonne humeur communicative, arrivent à compenser cette étrange pudeur. D’ailleurs, Julie K. Smith vaut à elle seule, comme souvent, la peine de mater ce métrage. L’ancienne égérie de Playboy et de Penthouse, devenue star du spoof sexy joue son rôle, aussi débile soit-il, à fond et elle se révèle aussi drôle que sexy… tant et si bien qu’elle occulte un peu l’aura de ses copines, qui ne manquent pourtant pas de charme. Seule Julie Strain, qui apparait dans les fausses annonces publicitaires, parvient à se hisser au même niveau. Donc, évidemment, Baberellas est un film sexy, reposant sur la plastique de bimbos, mais, ami(e)s grivois(e)s, vous êtes prévenus : certaines pubs pour bains moussants se révèlent plus osés que le film de Chuck Cirino.

Venons-en, maintenant, à l’aspect technique. Neuf mois de post-production (dans son garage), nous disait le cinéaste. Là encore, on veut bien le croire. Car Baberellas est certes un film cheap, dotés d’images de synthèse que l’on croirait appartenir à un jeu vidéo de PS2 et de retouches d’images rudimentaires, mais le tout est vraiment très fignolé, très fourni en plans spéciaux, et très riche en détails. Autre aspect positif : la qualité des incrustations, qui est nettement supérieure à celle des productions Syfy, pour ne citer que ce studio, ce qui prouve une bonne application. Evidemment, le design cheap, style Max Headroom (couleurs vives à l’appui), peut faire sourire le spectateur habitué aux grosses productions hollywoodiennes, mais il colle finalement assez bien à l’atmosphère kitch recherchée (plus par obligation que par choix) par Chuck Cirino. L’impression finale, qui se dégage de la vision du montage, de la musique (plutôt écoutable si l’on aime la pop électro) et des effets spéciaux, est que le réalisateur a pris vraiment sa tache à cœur et qu’il a vraiment fait le maximum pour présenter le produit le plus décent possible.  Cela s’appelle de la conscience professionnelle. Oui.

La conclusion de à propos du Film : Baberellas [2004]

Auteur Nicolas L.
50

Baberellas est un spoof movie stupide. Si stupide qu’il ne fait que très rarement rire. Mais c’est aussi un softcore. Si sage que cet aspect ne peut être retenu. Bref, si l’on se résume à cette analyse, Baberellas est une bouse. Ce qui n’est pas le cas. Tout d’abord, parce que la réalisation, aussi fauchée soit-elle, est loin d’être honteuse, tout comme les effets spéciaux, cheap mais bien fignolés. Ensuite, parce que le film de Chuck Cirino dégage une ambiance kitch assez fun, bien entretenue par le jeu décontracté de babes très agréables à voir.

On a aimé

  • Une réalisation très appliquée
  • Des effets cheap mais nombreux
  • Julie K. Smith
  • Les copines de Julie K. Smith
  • Une ambiance fun

On a moins bien aimé

  • Un scénario débile
  • Un film fauché, et ça se voit
  • Un humour qui fonctionne rarement
  • Un softcore très pudique

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