Critique Night of the Demons [2010]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 12 novembre 2010 à 17h43

Démones à fortes poitrines pour soirées à thème

Parmi toutes les franchises des années 80, s'il y en a bien une qui n'a pas marqué les esprits du grand public, c'est bien celle de La nuit des démons, qui ne vaut finalement quelque chose que pour son premier film, réalisé en 1988 par Kevin Tenney, aujourd'hui producteur de ce remake.  Le scénario racontait l'histoire d'un groupe de jeunes gens qui, la nuit d'Halloween, s'introduit dans une maison abandonnée de sinistre réputation. Leur petite sauterie va se transformer rapidement en un cauchemar quand Angela, la reine des démons, va les prendre pour cible. Le film, plutôt bien foutu (une sorte de version US de Démons, le métrage de Lamberto Bava), avait pour principaux atouts de proposer quelques séquences grand guignol assez drôles et, dans l'un des rôles principaux, une Linnea Quigley toujours aussi peu avare de ses charmes.

Plus de vingt ans plus tard, c'est Adam Gierasch qui est désigné pour mettre en forme le remake d'un film presque oublié - la tache semble donc plus facile. En fait, le scénario de cette relecture s'éloigne quand même un peu de celui de Joe Augustyn. Ici, plutôt que récupérer le décor de baraque abandonnée, Adam Gierasch et Jace Anderson ont décidé de viser plus haut en transposant l'intrigue dans une vieille et luxueuse demeure louée pour y fêter la nuit d'Halloween.  Suite à une descente de police, la soirée tournera court et dans la maison, seules resteront une poignée de convives et l'hôtesse, Angela. Enfin, cela ne sera pas une soirée de spiritisme bidon qui va réveiller les démons (les scénaristes ont dû trouver ce déclencheur trop cliché) mais la morsure d'un squelette... ce qui est finalement encore plus ridicule.

Par contre, pour ce qui est du traitement, Adam Gierasch s'est attelé à respecter à la lettre les codes de ce type de séries B, en construisant un film contenant son lot d'humour, de plans sexy et de séquences gore - tout en n'oubliant pas de rendre hommage au film originel (le cameo de Linnea Quigley, la séquence ou la démone s'introduit un bâton de rouge à lèvre dans le sein, la danse d'Angela...). Techniquement parlant, on découvre un film dirigé avec sérieux, doté d'une photographie et d'un montage soignés, au design « clippesque ».  Rien de remarquable finalement, en raison de son aspect académique, mais présentant l'avantage d'être en permanence très lisible (pour les plans en mouvement, Adam Gierasch préfère le tournage en steady cam plutôt qu'en caméra épaule et on l'en remercie chaleureusement !).  On pourra également apprécier les séquences de flash-back reconstituant des évènements (qui mêlent meurtres et messes noires) sensés se dérouler dans les années folles. Plongées dans une chromatique sépia, elles reconstituent avec bonheur la période des films muets.

Après un démarrage en douceur (on pourrait même dire un peu trop lent), la deuxième partie du film se montre bien rythmée et très gore, les comédiens finissant les séquences régulièrement couverts de sang. On se rend compte que si le cinéaste a supprimé les composantes humoristiques des effets proposés dans la version de 1988 (le fun et le second degré sont cependant encore bien présents !), il s'est penché à conserver l'aspect kitch des maquillages. Ce choix a pour principale conséquence de nous montrer des créatures au look vintage et aux maquillages perfectibles (donc peu impressionnant).  Par contre, il évite d'abuser d'effets numériques, ce qui permet au film de dégager  une bonne cohérence au niveau esthétique.

Autre petite surprise : le casting. En effet, au fil du métrage l'on constate que non seulement Diora Baird et Bobbi Sue Luther sont des bombes mais, de plus, du point de vue dramatique, elles se débrouillent pas mal du tout. Même constat, à un niveau moindre, avec Shannon Elizabeth, qui interprète Angela, la maitresse de cérémonie, qui reste convaincante malgré un jeu un peu plus forcé. Cependant, s'il fallait n'en retenir qu'une, je choisirai sans hésitations Monica Keena, un ravissante petit condensé d'énergie et de charme qui dans le rôle de Maddie surprend par le naturel de son jeu et ses capacités dramatiques (sa progressive transformation en une sorte de Ripley se fait sans heurt).  Enfin, reste le cas d'Edward Furlong. L'acteur interprète ici  le seul rôle masculin d'importance du métrage. Il y incarne un dealer de drogue à la ramasse et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a la gueule de l'emploi ! En fait, il est impossible de déterminer si le comédien exécute une véritable performance ou s'il a tourné ses scènes dans un semi-coma éthylique. Mais bon, l'essentiel est que ça colle parfaitement au personnage. Notons, enfin, la présence de Tiffany Shepis, dans un petit rôle.

La conclusion de à propos du Film : Night of the Demons [2010]

Auteur Nicolas L.
60

Bon, c’est certain, Adam Gierasch ne nous offre pas là la série B de l’année. Mais force est de reconnaitre que, malgré un scénario simpliste et bourré de clichés, il est parvenu à mettre en forme un agréable divertissement. Le film est certes un peu moins surprenant que la version originale (en fait, les séquences les plus percutantes sont récupérées sur le film de Tenney) mais on s’amuse bien à voir, grâce à une réalisation soignée et un casting séduisant, la progressive transformation de cette bande de bimbos en horribles démons. Bon pour une sympathique soirée DVD.

On a aimé

  • Une réalisation appliquée
  • Une atmosphère fun
  • Des actrices sexy
  • Une deuxième partie bien gore

On a moins bien aimé

  • Un scénario simpliste
  • Moins percutant que le film original
  • Quelques chutes de rythme

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