Critique Hydra [2009]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 10 août 2009 à 18h11

Hydre moisi, volcan Mousline et épée magique

- L'île a coulé", annonce, les sourcils froncés, le vieux loup de mer à son armateur, un riche investisseur en costard accompagné de sa copine, une blonde pétasse allumeuse.
- Trouvez-moi rapidement une autre île, alors! Sinon, vous allez vous débrouiller avec mes clients", rétorque, furieux, ce businessman organisateur de chasses à l'homme pour le compte de milliardaires frustrés.

Et c'est comme cela (et par la magie du cinéma bis) que tout le monde va se retrouver sur une autre île, inconnue des cartes, les uns - des délinquants en liberté conditionnelle - pour tenter de sauver leur vie minable, les autres, pour rompre d'un morne quotidien ponctué par un récent traumatisme ayant généré un sentiment d'injustice. Oui, ma phrase est longue mais c’est pour préciser le fait que l’on peut être milliardaire et malheureux.

Ce que tout le monde ignore, c'est qu'il est vraiment périlleux de poser le pied en ces lieux. Tout d'abord, il faut savoir que l'île est volcanique. Bon, ok, c'est vrai, le fameux volcan ne paie pas de mine (c’est un volcan Mousline ?): une simple fumerolle, à peine digne d'un feu de camp entretenu par des louveteaux, situé derrière un piton rocheux. Mais les apparences sont trompeuses, l'éruption est proche, il suffit de prêter attention aux tremblements de la camera... euh, du sol, pour s'en rendre compte. C'est sûr, si les comédiens avaient bien voulu, tous, dans un même mouvement, tituber en accord avec les soi-disant tremblements, cela aurait été plus crédible, mais bon...

Le deuxième péril est encore plus grand, et plus extraordinaire.Sachez, chers amateurs de films de monstres, que ce caillou paumé dans l'océan est le repaire de la cousine germaine au troisième degré, issue de la lignée des CGI pourris, de la légendaire Hydre de Lerne. Tapie dans une grotte sombre et aux parois suintantes, la créature sort régulièrement pour y chercher nourriture et pratiquer son exercice. On en vient d'ailleurs à se demander quel est son ordinaire, tant la faune de cette île est chiche en individus. Pas un lapin, pas un oiseau, pas même une araignée (donc, l'on ne verra pas l'habituelle séquence où la bimbo hurle en voyant une tarentule en mousse ou une mygale en plastique. Dommage). A croire que le monstre les a tous bouffé. Restent les explorateurs imprudents. Dont certains bien dodus.

En parlant d'explorateurs imprudents – ou plutôt une -, l'île en accueille un spécimen en ce moment. Elle ne s'appelle pas Dora mais Valerie, et elle vit depuis plusieurs mois cachée dans la foret (elle doit se nourrir essentiellement de glands, ou de pousses de fougères). L’on a d'ailleurs assisté, lors du pré-générique de ce film, aux mésaventures qui l'ont amené dans cette inconfortable situation. Derrière survivante d'une équipe d'archéologues, elle est restée coincée sur l'île quand son navire numérique a coulé comme un plomb au mouillage, brisée par des vagues de 50 centimètres et un terrible ouragan de force 0.5 (sûrement l'ouragan Nanar).

 

Ainsi, après des mois d'isolement (ne me demandez pas comment elle a réussi à échapper à l'Hydre), la route de Valérie va alors croiser celle des quatre fugitifs et, ensemble, ils décident de lutter contre les chasseurs d'homme et l'hydre.

L'hydre, très joueuse, met rapidement à mal - dans de grandes gerbes de sang numérique qui éclaboussent l’objectif et piquent les yeux par leur médiocrité - l'équipe de chasseurs du dimanche et les marins envoyés à leur rescousse. Ignorant leurs classiques, ces crétins s'obstinent à couper des têtes de la créature, ce qui en fait pousser, bien entendu, deux fois plus qu'auparavant.

Mais, si vous suivez, vous allez me demander : que pouvait bien trafiquer une équipe d'archéologues sur cette île "inconnue"? Et c'est à ce moment que l'histoire devient très amusante (et encore plus débile), en essayant, par l'introduction d'un temple grec (une colonne en balsa et une réplique en plâtre de la Venus de Milo), de justifier à la fois la présence de la créature mythologique en cet endroit mais aussi celle de l'artefact - une épée magique! - qui va servir à son éradication.

Le héros du film se trouve dans l'équipe de fugitifs. Il se nomme Tim (interprété par George Stults, célèbre pour son rôle de Kevin dans la série 7 à la maison). C'est un bellâtre qui n'est pas un criminel du tout mais un héros de guerre qui a dû visionner une bonne centaine de fois tous les volets de Rambo tant il est doué pour fabriquer des pièges mortels avec une brindille et un caillou. En réalité, s'il se retrouve traqué par les chasseurs friqués, c'est à cause du capitaine aux sourcils froncés, qui fut son chef en Irak, et qui ne peut pas le sacquer à cause d'une sombre histoire de génocide. Vous voyez le genre...

Je vous avais bien dit que le scénario était débile...

Accompagné de ses compagnons d'infortune, des comédiens si transparents que l'on oublie leur visage une fois le générique de fin achevé, Tim descend dans la grotte, guidé par la jolie archéologue pour retirer du magma l'épée enchantée. Et c'est avec cette lame magique, qui cautérise le cou de l'Hydre une fois la tête tranchée, que notre héros va mettre un terme aux agissements du monstre. Heureusement, entre temps, la créature aura fait éclater en mille morceaux le vilain capitaine.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Hydra [2009]

Auteur Nicolas L.
10

Dans le domaine des bouses direct-to-DVD, Cinetel n’a strictement rien à envier à Asylum, Sci Fi ou Nu Image. Là encore, ils font très fort. Acteurs complètement à la rue, images CGI pourries et mal incrustées, scénario hallucinant de bêtise, lignes de dialogues stupides. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour que l’amateur de nanar passe un bon moment. Ou pas.

On a aimé

  • Drôle au dixième degré

On a moins bien aimé

  • Absolument nul

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