Critique The Devil's Tomb [2009]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 3 juin 2009 à 01h04

La crypte des anges déchus

Sans nouvelle d'une de leur station de recherches établie dans le désert irakien, la CIA envoie sur place une expédition de secours, composée de six bidasses débiles et d’une scientifique au comportement plus que louche.

Après avoir pénétrée dans le complexe souterrain, l'équipe découvre que le personnel scientifique et ecclésiastique occupant les lieux est victime d'une sorte de virus les transformant en zombies agressifs pustuleux et quasi invulnérables.

Dés l'entame - qui nous présente les principaux protagonistes d’un drame qui va se nouer dans les profondeurs de la Terre -, ce film sent le vieux plat bien gras, rance et réchauffé. Et cela ne va pas vraiment s'arranger par la suite avec la vision de ce groupe de marines complètement crétins (aussi discret qu’un jazz band défilant dans Bourbon Street) plongé dans un scénario qui aligne, sans aucune tentative de renouvellement, clichés (dialogues à base de cet humour bidasse devenu usuel depuis Aliens) et codes propres aux ghost stories (avec son lot d'hallucinations au pouvoir débilitant). Ainsi, par exemple, l'on a droit au troufion obsédé qui se laisse séduire par une bimbo à poil apparaissant comme par enchantement dans la pièce (verrouillée) où il se trouve, alors qu'à coté de lui est étendu un zombie vomissant du sang contaminé. Et une autre, qui se retrouve isolée du reste du groupe pour avoir suivie dans des couloirs infestés de zombies un fantasme né d'une frustration (un avortement mal vécu). Et dire que ces soldats d'élite sont considérés par leur hiérarchie comme les meilleurs... De véritables abrutis, oui !

En fait, si vous voulez vous faire une bonne idée de l'intrigue de The Devil's Tomb, il suffit que vous sachiez que le scénario "écrit" par Keith Kjornes mélange sans vergogne les éléments narratifs de Event Horizon, le vaisseau de l'au-delà, d'Aliens, le retour, de Ghosts of Mars et du Prince des Ténèbres, auxquels on peut y ajouter quelques petites touches personnelles construites à base de références bibliques (les Néphilims) aptes à faire grincer les dents des puristes par leurs cotés fantaisistes. Comble du plagiat, au-delà de l'écriture, Jason Connery a même récupéré (à la fois dans le modus operandi et dans le traitement graphique) la capacité qu'ont les possédés du Prince des Ténèbres à contaminer les humains via l’éjaculation de vomissures liquides sur le visage de leurs victimes. Quand à la violence graphique, elle s'inspire fortement des univers de jeu vidéo - tels ceux de Resident evil ou de Dead Space - et de l'univers perverti de Warhammer 40 000, à base de scarifications, de mutations et de pourrissement des chairs.

Au niveau de la réalisation, Jason Connery n'innove en rien un genre maint fois visité. Des couloirs ravagés, des traces de sang suspectes maculant les murs, un éclairage défaillant sont les premiers symptômes témoignant d'un récent massacre. Puis, un peu plus tard, surgissent les possédés baveux, pustuleux et enragés déblatérant sans répit, entre deux égorgements, insultes et psaumes prophétiques. Et, enfin, pour agrémenter le climax, c’est la révélation finale, avec son super méchant, style boss de fin de niveau de jeu vidéo (pas très costaud d’ailleurs, le boss). Le gore et le craspec sont bien présents (mention spéciale à la fille à la colonne vertébrale mise à nue), la violence assez viscérale, mais la sauce ne prend pas car le film - en raison d'une réalisation sans relief et des personnages sonnant aussi creux que des calebasses - peine à nous surprendre. Contrairement à OutpostSteve Barker s'attarde vraiment à filmer la peur à travers les yeux de ses mercenaires coincés dans le bunker, Jason Connery reste très superficiel dans le traitement de ses personnages, préférant nous les afficher comme de simples victimes (pas très futées, qui plus est). On assiste donc, avec une totale indifférence (à la limite un amusement sadique), à leur massacre et à leur transformation en zombies démoniaques.

Le personnage principal est interprété par Cuba Gooding Jr.. dont la carrière semble définitivement devoir s'enfoncer dans la série B et le DTV. Il joue ici le rôle de Mack, l'officier en charge de l'expédition et qui porte en lui un lourd fardeau (le meurtre commandité de son meilleur ami, qui nous est montré via une pénible série de flash-back qui ne font que casser le rythme du métrage) qui va, bien entendu, sous l'influence des Néphilims, se transformer en Némésis aux facultés expiatoires. A coté de lui, beaucoup de visages connus; Ray Winstone; Ron Perlman (qui n’arrête décidemment plus de tourner); Jason London, Zack Ward; Taryn Manning; Bill Moseley. Leur professionnalisme tire le niveau de qualité de The Devil's Tomb vers le haut – notamment Bill Moseley dans le rôle d’un possédé -, il est simplement dommage que leurs personnages soient aussi transparents.

La conclusion de à propos du Film : The Devil's Tomb [2009]

Auteur Nicolas L.
38

The Devil’s Tomb est un mauvais film. Vraiment. Le casting, pourtant de qualité, n’arrive pas à relever le niveau d’un script sans aucune originalité, bourré de clichés et présentant des personnages dotés d’un QI équivalent à celui d’un lombric. L’aspect graphique, plutôt soigné, peut éventuellement satisfaire l’amateur de maquillages mais, en dehors de cela, le film de Jason Connery est un ratage total.

On a aimé

  • Les maquillages
  • L'aspect gore assez réussi
  • Le casting

On a moins bien aimé

  • Scénario sans originalité
  • Personnages creux
  • Réalisation sans relief

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