Critique Death Factory [2004]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 22 juillet 2008 à 13h56

Tiffany Shepis a les crocs!

Une usine désaffectée dans une banlieue populaire, une légende urbaine, six victimes désignées (en fait 8, mais bon…) aux profils psychologiques aussi subtils que les paroles d’une chanson de Lorie... Bref, les habituels ingrédients requis pour la conception du thriller horrifique pour ados. Tel est le postulat de Death Factory, un film de Brad Sykes.
Le scénario, on sent bien que le cinéaste indépendant s’en moque comme de sa première chaussette. L’important, pour lui, consiste à mettre en valeur une ambiance oppressante et claustrophobe, en utilisant l’usine abandonnée (ou le laboratoire, puisqu’il s’agit là d’un institut de recherches) comme l’un des principaux protagoniste de l’histoire. Une méthode désormais éprouvée et qui fonctionne bien, dans la plupart des cas. Sauf qu’ici…


Le problème est que ce bâtiment ne ressemble guère à un ancien laboratoire de sciences avancées. Avec ses portes branlantes en contre-plaquée (que trois mecs à la force de l’age n’arrivent pas à défoncer !), ses lits ( ?) aux draps immaculés, son absence de poussière et de crasse, on doute en permanence de la véracité de ce que l'on voit. En fait, l’usine apparaît sous la forme de ce qu’elle est réellement : un plateau de cinéma. Difficile, dans ces conditions, d’instaurer une quelconque atmosphère.
Jetons ensuite un voile pudique, si vous le voulez bien, sur ces pseudos étudiants de première année interprétés par des comédiens souvent trentenaires (ou presque) et intéressons-nous plutôt à leurs pérégrinations au cœur de ce « complexe » fort de quatre pièces et d’un sous-sol. Ils sont là pour faire la fête, ils ont amené une radio, de l'herbe et des bières, et envisagent de finir la soirée dans la fornication (mais par couple, attention hein, l’on n’est pas dans un film de ce pervers de Yuzna !). Tout est donc ultra-policé (on a même droit à la légende contée au coin du feu… mais sans feu), convenu et très sage. Les séquences de baise ne montrent d’ailleurs que quelques jolies paires de tétés, le reste étant recouvert par des draps à la blancheur virginale… quand les protagonistes ne gardent pas leurs slips en plein coït !. C’est donc fortement ennuyant et aussi sexy qu’une émission de Maïté, d’autant plus que les « dialogues » restent d’une totale banalité.

Puis surgit le monstre, une créature que l’on avait déjà entre-aperçu au cours d’une introduction sanglante. A mi-chemin entre la fiancée de Frankenstein et Julie Walker version zombie trash (Le retour des morts-vivants 3), on ne peut pas dire qu’elle soit ratée – sauf que l’on ne comprend pas, si l’on se réfère aux révélations de la séquence de fin, comment elle a pu en arriver à ce stade de transformation. Ce monstre femelle (incarnée par une Tiffany Shepis qui ne connaissait pas encore la notoriété d’aujourd’hui) est donc assez sympathique, avec ses griffes et ses dents en acier. Par contre, du coté des exactions, c’est nettement moins réjouissant.
Oh, du sang, il y en a. Plein. Le hic c’est que les effets gores ne sont que de simples seaux de sang balancés sur les victimes, leur peau restant étonnamment lisse. On en arrive donc à des spectacles ridicules où le monstre lacère comme une bête en furie un pauvre hère sans que ce dernier ne soit ni éventré, ni même cruellement entaillé. Seule une petite énucléation et un petit bout d’organe viennent égayer les séquences de massacre. C’est peu en 90 minutes. Et cela réduit considérablement l’intérêt qu’aurait pu porter le fan de film trash à ce métrage qui, par excès de retenue, rate complètement le coche.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Death Factory [2004]

Auteur Nicolas L.
30

Brad Sykes, artisan réputé dans le milieu de l’indie US, nous offre avec Death Factory un spectacle assez décevant. Passe encore ce scénario alibi qui nous amène dans une vieille usine abandonné - ce genre ne film ne brillant jamais par leur pertinence - mais on sera nettement moins conciliant en ce qui concerne le style de traitement. Ultra-policé, pas provocateur pour un sous, doté d’effets gores privés de leur aspect trash, ce film apparaît finalement comme un pétard mouillé, une œuvre trop gentillette pour le fan de cinéma d’horreur indépendant et qui, avec un peu plus de moyens, aurait même pu entrer dans le triste catalogue Dark Castle. C’est dire….

On a aimé

  • La créature
  • Une réalisation propre
  • Beaucoup de sang

On a moins bien aimé

  • Très sage pour de l'indie
  • Absence de scénario
  • Décors cheap
  • Effets gores policés

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