Critique Planet Raptor [2008]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 18 juin 2008 à 16h13

Planete hurlante... de rire

Sur une planète éloignée, un groupe de commandos de space marines, accompagné d'une équipe de scientifiques, découvrent une civilisation alien et doivent faire face à des attaques de raptors...
Quel futé ce Gary Jones! Et quel culot! Reprendre seulement un an après le concept de Raptor Island, changer deux trois trucs, et nous reproposez la même soupe réchauffée, il fallait oser. Car qu'est Planet Raptor sinon un Raptor Island où l'on aurait transformé une île inexplorée en planète hostile? En effet, les enjeux, ou plutôt l'enjeu, est le même (la survie), les personnages (aussi expressifs que des Playmobil) idem, ainsi que les mises en scène de faux-semblants et d'amourettes qui naissent à travers les membres du groupe. Mais attention, ce n'est pas tout! Le réalisateur ne s'arrete pas à cette simple transposition de cadre, il ose aussi vouloir nous faire avaler la couleuvre de l'élément "parc d'attraction" alien, une solution bien économique pour éviter de mettre en chantier d'honéreux décors sensés représenter des paysages extra-terrestres et de récupérer on ne sait où un vieux plateau pour téléfilm médiéval. Enfin, dernière plaisanterie de sa part, et pas la moins effrontée: nous offrir en guise de civilisation alien un unique spécimen survivant, ou plutôt mourant, qui est tout bonnement un représentant insectoïde en latex récupéré dans l'un de ses précédents films; Alien Apocalypse.
Au niveau de la composition de ce groupe, Gary Jones ne fait pas plus dans l'originalité et la pertinence. Il y a le leader fronceur de sourcils (qu'il pense, qu'il soit en colère, triste, ou qu'il fasse caca) qui a subit un fort trauma et qui est en conflit avec son supérieur planqué dans un vaisseau en orbite (une ordure manipulatrice, of course); le vieux briscard, projection futuriste du grincheux napoléonien, qui va se sacrifier pour la survie du groupe en nous délivrant un dernier bon mot; la militaire "qui en a", archétype de la lesbienne qui n'arrive pas à affirmer son attirance pour le broutage de pelouse ; la scientifique bonnet D aux lèvres en overdose de Botox, qui va tomber amoureuse du chef (car, ELLE, elle peut comprendre sa mélancolie); le traitre, ici un Ted Raimi (le petit frère de Sam) tout en surjeu et puant la perfidie à 15 bornes (mais évidemment, personne ne se doute de rien jusqu'à ce qu'il dévoile sa vraie nature); et enfin, une petite quantité de seconds couteaux destinés à servir de friandises aux raptors numériques. Bien entendu, tous ces personnages se voient obligés de débiter des tonnes d'âneries, de phrases clichés et de désarmantes évidences avec le plus d'aplomb possible - notamment lors des "dramatiques" séquences de confidences aux coin du feu.


Où ce film fait aussi très fort, c'est dans le domaine des incrustations CGI, qui sont en effet encore plus moisies que dans Raptor Island, qui pourtant était déjà une sacrée calamité. Je pensais d'ailleurs qu'il était impossible de faire pire, à part dans le cinéma d'horreur expérimental malgache ou bantou, et bien, Gary Jones (sacré chenapan) m'a prouvé le contraire. Il m'a démontré par les faits qu'avec de la bonne volonté, n'importe qui peut arriver à produire aujourd'hui des images numériques aussi pourries que des slow motion des nanars des années 30! On a même droit aux saccades d'images, c'est dire. Y'a pas de lézards (enfin si, y'a des raptors...), un tel niveau de nullité relève du domaine de l'exploit. Et il a vraiment fallut chercher loin (apparemment c'est en Roumanie) pour arriver à dénicher une pareille équipe d'incapables, ou d'ivrognes... ou les deux en même temps.
Bon, une fois que vous vous êtes bien frottés les yeux au scotch-brit pour vous prouvez que vous ne rêvez pas et que ces raptors monochromes, ce ciel en bitmap et ces explosions de jeu gameboy sont bien réels, vous pouvez tenter de vous intéresser un peu au récit. Enfin, quand je dis récit, je parle de l'histoire d'une bande de gus en uniformes de CRS coincés dans le donjon du shérif de Nottingham et qui tentent, de temps à autres, une sortie, histoire de voir s'il peut pleuvoir dans les univers aux palettes de couleurs 8 bit. Là, une fois dehors, ils sont irrémédiablement attaqués par des raptors qui se voient touchés par des balles aux impacts invisibles, suite à la riposte de ces militaires endurcis (oui, parce que pour accepter de jouer dans de telles bouses, faut être un sacré dur... ou un imbécile, c'est vrai, c'est possible aussi).
Pour finir, jetons un oeil à la distribution. Le héros principal ne vous dira peut-être rien. En effet, Steven Bauer ne connait pas une grande notoriété dans l'hexagone. Pourtant, c'est un acteur de série B assez expérimenté, autant dans le milieu du cinéma que dans celui de la télévision (il a eu d'ailleurs eu l'honneur d'être nommé à deux reprises pour les Golden Globes). Notons également qu'il figurait aussi dans Raptor Island, mais dans la peau d'un méchant. Rien à dire de sa monolithique performance. A coté de lui parade Vanessa Angel, pensionnaire habituelle des téléfilms de genre, un actrice attachante mais qui manque quand même singulièrement de punch (je lui préfère nettement Cerina Vincent, par exemple). Plus étonnant est la présence de Musetta Vander dans un rôle secondaire, celui du sergent "Jack" Moore. En voyant sa peu crédible prestation et la place qu'elle occupe dans le film, on peut désormais affirmer que les beaux jours - pour cette actrice jadis pleine de promesses - sont désormais derrière elle. Par contre, Ted Raimi en fait des tonnes, et quand je dis des tonnes, je pèse mes mots. On dirait qu'il interprète le personnage de Langue de Serpent mais projeté dans un univers de SF. Avec son regard en coin, son attitude voutée et ses apartés schizos, il est le personnage le plus délirant du film, et le plus drôle, à la limite du toon. A signaler aussi la présence du très estimé Peter Jason qui, pour en arriver à accepter pareil rôle (celui du vétéran), doit avoir de sacrés arriérés d'impôts à rattraper.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Planet Raptor [2008]

Auteur Nicolas L.
5

Projection futuriste de Raptor Island, Planet Raptor est encore plus mauvais que son modèle. Un exploit, réussi par un Gary Jones qui va vraiment, cette fois-ci, trop loin dans la fumisterie et qui, de plus, oublie d'y glisser son humour noir habituel. Du scénario à la réalisation, en passant par des effets spéciaux lamentables, il n'y a strictement rien à sauver de ce film, qui est en tous points un spectacle désolant.

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