Critique Motel [2007]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 4 août 2007 à 11h44

Ennui mo(r)tel

Les Fox, de retour d’une réunion familiale, s’égarent sur une route secondaire. Leur voiture en panne, ils décident de passer la nuit dans un motel isolé. Dés leur installation, ils sont harcelés par des bruits violents sur les portes et les murs de leur chambre. Puis, ils découvrent une série de cassettes vidéo terrifiantes.


Un couple en crise, des sadiques psychopathes, du snuff movie. Voilà les trois principales composantes de Vacancy, un thriller horrifique poussant les références à Psychose dans ses derniers retranchements. Si l’hommage parait sympathique et de bon goût au cours d’un excellent générique nous rappelant l’ensemble des œuvres d’Alfred Hitchcock, l’insistance dont il est fait preuve ensuite pour coller aux travaux du maître d’engendre plus qu’une seule chose : une ennuyeuse prévisibilité.
Bien sûr, au niveau de la réalisation, Nimrod Antal a modernisé la technique et le style tout en conservant une ossature des plus classiques (qui a dit éculée ?). Pour trouver des équivalences, il faut donc se tourner vers Saw ou Hostel, les shockers du moment. Mais là où ces deux films parvenaient (parfois) à nous impressionner par des démonstrations de violence et un graphisme très provocants, Motel nous propose une exposition bien timide et une retenue frustrante, à peine digne des slashers pour ados pompés dans la veine de Scream. Un choix étonnant, qui donne parfois l’impression d’assister à une séance télévisuelle d’Hollywood Night.
Bref, à aucun moment, l’on ne ressent la moindre peur, ni la moindre tension. Exposés par ce manque de climax, Luke Wilson et Kate Beckinsale, les deux « stars » de Motel, démontrent alors, sans être réellement mauvais, leurs limites artistiques au sein d’un film qui pourrait se résumer à une simple bande annonce de 80 minutes. Une bande annonce plombée d’ailleurs par quelques incohérences qui, avec un petit effort, auraient pu être évitées. Passons sur la « naïveté » de ces deux personnes qui acceptent de la part d’un gérant de Motel vraiment inquiétant la clé d’une chambre alors que de la pièce de derrière arrivent des hurlements de terreur (ils ne connaissent pas Norman Bates, ou quoi !?). On peut mettre cela, avec de la bonne volonté, sur le compte de la fatigue d’un voyage tendu. Mais on passe plus difficilement sur certains écueils vraiment crétins, comme ces tueurs qui essayent désespérément de fracasser une porte alors qu’un mètre à coté se situe une grande fenêtre vitrée qui demande qu’à être brisée.
D’ailleurs, parlons-en des tueurs. Une fois encore, le mot d’ordre est hommage (sic) et manque d’originalité. Le chef de ce trio est le plus intéressant, mais l’on devine que c’est un malade et cela dés le premier regard. Ce qui enlève bien entendu tout effet de suspens et fait passer les Fox pour des crétins. Les deux autres sont bien plus convenus avec leur look à la Jason Vorhees ou Michael Myers. Ils en ont d’ailleurs hérité l’attitude et la profondeur psychologique. C’est dire l’intérêt du truc…
En fait, durant tout le métrage de Motel, j’ai attendu. Oui, j’ai attendu qu’il se passe quelque chose. Quelque chose de surprenant faute d’être terrifiant. Et j’ai patienté en vain. Car ce film est un pur produit de consommation très sobre dont l’aspect snuff est sobrement gommé (on se situe à des années lumières d’un Videodrome ou même d’un 8 mm) et dont la bande annonce est en fait plus intéressante que l’œuvre en elle-même puisqu’elle en contient carrément tous les éléments. De plus, elle a l’avantage de ne pas présenter le dénouement, le pire moment du film, avec l’introduction d’un happy end hollywoodien mielleux et franchement ridicule.

La conclusion de à propos du Film : Motel [2007]

Auteur Nicolas L.
30

Motel est le parfait spécimen du phénomène de mode. Un produit édulcoré dans son aspect démonstratif, sans aucune originalité dans son scénario et doté d’une réalisation bien chiadée mais extrêmement convenue. En fait, plutôt qu’utiliser le qualificatif classicisme, bien trop flatteur pour ce type de navets, je choisirais plutôt fumisterie, qui convient bien à cette œuvre vide de tout intérêt. L’œuvre de Nimrod Antal pourrait donc faire un convenable téléfilm pour les fins de soirées, apte à impressionner les téléspectateurs les plus émotifs, mais il ne mérite certainement pas l’honneur d’une sortie en salle.

On a aimé

  • Une réalisation scolaire mais sans réelle carence

On a moins bien aimé

  • Scénario convenu et ultra prévisible
  • Personnages sans aucune originalité
  • Manque d’envergure dans le traitement
  • Absence d’éléments horrifiques

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