Critique Brainscan [1994]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 24 avril 2007 à 12h12

Addiction cathodique

Un jeune adolescent un peu solitaire accepte de tester un jeu vidéo au concept révolutionnaire. D’après les concepteurs, il permettrait une immersion totale dans le monde virtuel, une expérience d’autant plus traumatisante qu’elle met le joueur dans la peau d’un serial killer…
En 1994, date de la réalisation de ce Brainscan, les jeux vidéo sont en pleine explosion. On commence à parler d’univers virtuel – souvent plus que de raison, sans argumentation technique ou scientifique – et de mondes artificiels. Le grand public commence à entrevoir les possibilités d’une telle révolution technologique. Le sujet fait donc la une de la presse, la trame de nombreux romans cyberpunk, et bien entendu, l’une des composantes de nombreux films hollywoodiens. Deux ans après le Cobaye, voici donc une nouvelle incursion de l’horreur dans le monde des univers virtuels. Cependant, plus qu’un simple argumentaire sur le danger des jeux vidéo, Brainscan pousse le concept encore plus loin, au seuil de la schizophrénie.


Brainscan, c’est un peu le Vidéodrome pour ados. Le monde du snuff est remplacé ici par celui, très à la mode et moins tendancieux, des slashers. Le jeune Michael Bower (un Edward Furlong qui n’avait pas encore plongé dans l’alcool et la drogue) trouve dans ce ‘’jeu’’ expédié par un organisme anonyme un exutoire à ses sentiments de haine et de mal-être. Son père loin de lui, sa mère disparue, Michael est un adolescent en pleine carence affective, perturbé, introverti, et qui ne trouve satisfaction que dans les films d’horreur, la musique métal, le voyeurisme (clin d’œil puritain envers la pornographie) et les jeux vidéo ultra-violents. Inutile donc de se voiler la face. Sous ses allures de film branché, Brainscan est sacrément réactionnaire. Il suffit de constater le look ridicule du Trickster, sorte de Glam Rocker à quatre sous, pour constater tout le bien que pense John Flynn (réalisateur de 62 ans à la période de Brainscan) des nouvelles ‘’drogues’’ de cette génération des années 90. Je ne sais pas si Andrew Kevin Walker, auteur du script, voyait les choses de la même manière, même si l’on connaît ses penchants pour ce genre de débats (il est également auteur des scénarios de Seven et 8mm, deux autres films sur l’addiction perverse). Quoiqu’il en soit, la prise de position des auteurs de Brainscan crève les yeux tant elle est mise en avant.

A niveau de la réalisation, cela aurait pu être sympa. D’ailleurs le film démarre plutôt bien avec un meurtre en caméra subjective et une amputation un peu gore. Mais ensuite, c’est le néant total coté sensations fortes. On doit se contenter des pitreries du Trickster qui essaye en vain de jouer les Freddy Krueger et les stars de rock et d’un déballage des états d’âme adolescents de Edward Furlong. Heureusement, dans le deuxième cas, le jeune acteur tire son épingle du jeu. Rarement vu - à part des pointures comme le regretté River Phénix ou autre Corey Feldman - un jeune garçon jouer aussi juste. Quel dommage qu’il ait mis sa carrière en l’air car ce comédien possède un énorme potentiel (il semble cependant que ses problèmes d’addiction ne soit enfin qu’un mauvais souvenir, tant mieux…). A coté de Edward Furlong, on peut également noter la présence de Frank Langella dans un rôle d’enquêteur débonnaire.

La conclusion de à propos du Film : Brainscan [1994]

Auteur Nicolas L.
40

Musique rock n’roll, jeux vidéo, jeune acteur en vogue, quelques meurtres bien sobres, Brainscan est le pur produit pour ados. Un film moralisateur qui met en garde contre le danger de ces nouveaux loisirs (jeux vidéo et jeux de rôle) qui entraînent les jeunes à complètement décrocher de la réalité (le débat continue aujourd’hui avec les MMORPG). Mais bon, en même temps, Brainscan ne vole pas bien haut, n’est guère terrifiant avec son boogeyman ridicule et même parfois lassant par manque de suspens. A voir pour la performance de Edward Furlong, toujours aussi excellent.

On a aimé

  • Une histoire plutot sympa
  • Un premier meurtre réussi
  • La performance d’Edward Furlong

On a moins bien aimé

  • Très moralisateur
  • Réalisation sans punch
  • Un croque-mitaine ridicule
  • Absence de suspens

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