Critique Congo [1995]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 23 février 2007 à 12h26

Gare aux gorilles…

Une expédition de la TraviCom, société spécialisée dans la communication, disparaît mystérieusement dans la jungle africaine après avoir découvert un filon de diamants légendaire. Le Dr. Karen Ross est envoyé à sa recherche. Afin de pénétrer discrètement dans ce territoire hostile, elle accompagne un jeune scientifique, le docteur Peter Elliott, spécialiste du comportement des singes. Ce dernier a en effet décide de ramener son gorille femelle, Emmie, au cœur de son environnement naturel. Mais les choses ne vont pas se passer si simplement…


Frank Marshall est l’un des compagnons de route de Steven Spielberg. Directeur de production ou producteur sur pratiquement tous les films du maître, il n’a jamais cependant négligé son intérêt envers la réalisation. Aussi, après un Arachnophobie de bonne facture, il se décide à tourner lui-même ce film d’aventure exotique mâtiné de fantastique et de science-fiction.
Comme son précédent film l’a prouvé auparavant, Frank Marshall est plus amateur d’horreur très légère que d’effets démonstratifs. Et il est donc évident, dès les début du métrage, que l’on aura affaire à un film familial, destiné également aux plus jeunes, avec un massacre filmé hors cadre à travers un moniteur de contrôle, et cela malgré la présence inattendue d’un spécialiste du gore : Bruce Campbell. En gros, on fronce les sourcils pour essayer de distinguer quelque chose, mais le cinéaste s’acharne à ne nous laisser rien apparaître. Puis le film enchaîne avec des séquences dignes des studios Disney lors de la présentation du docteur Elliott et à l’occasion de l’introduction d’Emmy, un gorille femelle pas très convaincant mais assez amusant. Les enfants vont donc forcément rire à la vue des pitreries et des facéties de ce singe doté de la parole (très synthétique) par l’intermédiaire d’une improbable machine qui interprète le langage des signes. Les adultes, quand à eux, vont probablement rester un peu perplexes.

Le seul moment de joie de cette première demi-heure est l’entrée en scène d’un Tim Curry fidèle à son image, c'est-à-dire, vil, manipulateur et foncièrement malhonnête. Un personnage qui, à travers un concours de circonstance plus qu’improbable, va se retrouver être le mortier qui va soudé les deux éléments clés de l’expédition, la très athlétique Karen Ross et le tendre Peter Elliott (clin d’œil au métrage de Walt Disney ?). Hélas, malgré la tentative de plonger ces trois personnes, accompagnés de leur guide au look très afro-américain, dans des aventures rocambolesques, le rythme du film de Frank Marshall ne décolle pas, même lorsque l’équipée atteint le continent africain. La narration, très linéaire, ne subit aucun retournement de situation, aucune surprise n’attend le spectateur, et ce n’est pas ces incessantes séquences de déplacement en avion qui vont contribuer à rendre le tout plus trépidant.
Puis c’est l’arrivée en Terra Incognita, au fin fond de la jungle inexplorée (mais survolée continuellement par de l’aviation ?!). Et à ce moment, même si la réalisation reste toujours aussi mollassonne, on est témoin tout de même d’un changement de registre. Congo nous amène en effet dans le domaine du film d’aventures exotiques, à grand renfort de marches dans des jardins d’acclimations peuplées de créatures sauvages (en fait, il n’y en a pas une, à part un serpent), la rencontre avec un clan de gorilles (un male et deux femelles) et la découverte d’une ancienne cité perdue. Bref, ce n’est pas terrible, d’autant plus que le climax est coupé régulièrement par des scènes sentimentales mettant en scène Emmy retrouvant non sans mal son élément naturel. Le spectateur, bon gré mal gré, attend patiemment que l’intrigue se développe… ou pique un roupillon.

C’est au cours de la dernière demi-heure que Frank Marshall décide de dévoiler les secrets de la cité. Et de tout envoyer balader dans une orgie d’effets spéciaux sensés représenter une éruption volcanique. En effet, comme dans toutes les séries B qui se respectent, le volcan sur le lequel est bâtie cette cité (mal) cachée millénaire se réveille pile au moment où nos héros sont présents dans la place. Nos amis devront donc lutter contre des coulées de lave d’origine tectonique douteuse, des glissements de terrain en contreplaqué, mais aussi contre les habitants de la cité, de cruels gorilles blancs aux mœurs bien primaires (arrachage de cœur, d’œil et autres délicatesses). Evidemment, le fourbe Tim Curry serra victime de sa cupidité et finira sous les coups simiesques, les second couteaux vont tous y passer, et seuls les trois gentils vont s’en tirer, grâce à l’intervention d’Emmy mais aussi grâce à un gadget laser ultrapuissant amené sur les lieux par le docteur Ross et alimenté en diamants trouvés sur les lieux.
Le final, archi prévisible, voit les trois survivants retourner à la civilisation en ballon (un clin d'oeil au Monde Perdu) alors qu’Emmy a enfin trouvé sa place dans la tribu des gorilles. Le tout sur fond d’éruption volcanique et de musique un peu gnangnan composée par un Jerry Goldsmith en dilettante.

La conclusion de à propos du Film : Congo [1995]

Auteur Nicolas L.
45

Congo entre dans la catégorie des films pop-corn plein de bonnes intentions, mais sans réelles prétentions. Meilleur que ceux de a série des Allan Quatermain (celle avec Richard Chamberlain), le film ne décolle cependant jamais, la faute à un traitement vraiment trop aseptisé, voire trop prude. De plus, les effets spéciaux sont rares, pas très convaincants, et n’apparaissent réellement qu’en fin de métrage. Quand à la tribu des singes blancs, le principal élément fantastique du film, elle voit ses membres nettement sous exploités, que cela soit du coté démonstratif (juste quelques agressions timidement cadrées) que socialement (on apprend rien sur eux, sauf qu’ils sont une race troglodyte). Bref, du léger, du très léger même…

On a aimé

  • Esprit Walt Disney, destiné à tous les publics
  • L’impayable Tim Curry
  • Une réalisation consciencieuse
  • Trente dernières minutes divertissantes

On a moins bien aimé

  • Un scénario trop linéaire
  • Manque de rythme
  • Arguments fantastiques sous-exploités
  • Absence de suspense

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