Critique Ghost Rider #1 [2007]

Avis critique rédigé par David Q. le jeudi 22 février 2007 à 11h39

Elu nanar de l'année !

En allant voir Ghost Rider le jour de sa sortie, je ne m’attendais pas à grand-chose. La bande annonce n’était pas trop mal faite et laissait présager d’un divertissement correct à l’humour noir aussi décalé que le personnage interprété par Nicolas Cage. Malheureusement, il n’a pas fallut longtemps au réalisateur Marc Steven Johnson pour mettre à plat tout mes espoirs de passer une bonne soirée. Déjà en sursis après son précédent bide sur une adaptation de super héros, Daredevil, ici il récidive en réussissant à faire bien pire que la première fois, se plaçant en bonne position dans ma liste rouge des réalisateurs à éviter.

Le Ghost Rider Le Ghost Rider
Le Ghost Rider

Je n’ai jamais vu autant de clichés réunis dans un même film qui se prend pourtant bien au sérieux. Ça commence par une légende, celle du Ghost Rider, filmée façon Matrix et Underworld, la classe en moins. C’est sombre, y’a des éclairs, on a peur – Wouhouhou – et ça se passe dans l’ouest, chez les cowboys qui ont dû rater les classiques d’Ennio Morricone. Là le diable (Peter Fonda, le pauvre), qui n’a de maléfique que sa voix torturée aux effets sonores des années 80, se fait voler un contrat d’âmes damnées par le Rider en cheval fumant. Musique métal-rock en fond sonore, 150 ans plus tard, ce diable de pacotille revient faire des misères au jeune Johnny Blaze en lui proposant un contrat qui sauvera son pauvre papa d’un cancer déclaré. Bien sûr en bon fiston, il accepte et se fait bien rouler – normal pour un motard. Pauvre Johnny qui vivait une idylle avec sa Roxanne sous un bel arbre fleuri, le voilà obligé de partir ailleurs jouer les rois de la moto, laissant sa belle sous la flotte. On retrouve ses deux là bien plus tard, l’une jouant l’effarouchée pas crédible pour un sou avec ses décolletés pigeonnants comme seul gage de talent, l’autre avec le cerveau d’un jeune de douze ans accroc aux jeux vidéo et aux dessins animés. C’est tellement peu probable et mal orchestré qu’on n’y croit pas une seconde.
L'attrait du personnage n'est pas ses répliques... L'attrait du personnage n'est pas ses répliques...
L'attrait du personnage n'est pas ses répliques...

Mais les choses sérieuses commencent vraiment quand le gros méchant de l’histoire débarque d’on ne sait où pour prendre possession de la Terre (encore ?). Avec une scène rappelant Terminator 2 sans l’humour, cet ange de la mort débarque dans un repaire d’Hell’s Angels – des gros types fans de bière, billard et Harleys – pour y faire sa revue des troupes qui auraient plus eu leurs places dans Pirates des Caraïbes qu’ici. On se retrouve alors avec un homme-eau, un homme-vent et un homme-sable qui en plus d’être mal faits sont aussi cons que leurs chaussettes. Pendant ce temps-là, Mr Fonda le Ghost Rider qui se retrouve « on fire » comme pour nous dire que « ça va chauffer ». A partir de ce moment-là, on assiste à un grand n’importe quoi qui va durer jusqu’au bout du film. Que ce soit avec des répliques à deux sesterces – « Innocent » va devenir mythique, je vous le jure ! – ou des combats qui ne durent que trente secondes, le temps d’encercler le vilain pas beau avec sa chaîne et de lui envoyer des flammes, on s’ennuie chaque minute attendant le seul moment de libération du film, le générique final.
L'attrait du personnage n'est pas ses répliques... Des méchants, pas innocents
Des méchants, pas innocents

Et pourtant je sais bien que je suis souvent généreux dans mes notes et mes commentaires, mais il est clair comme de l’eau de roche que j’ai vu là « le nanar de l’année 2007 ». Un film qui sera difficile de détrôner tant ses différents aspects sont tous mauvais. Nicolas Cage se la pète de bout en bout, admire ses abdos et nous gratifie d’un regard de méchant - sourcils baissés – qui ferait peur à Christophe Lambert. Mais surtout, le geste qui tue, il pointe du doigt le diable, façon Elvis, le mettant en garde contre sa vengeance : pathétique. Si encore c'était fait de façon correcte, ça aurait pu marcher mais non, désolé, l'humour n'était pas à l'ordre du jour.
L'attrait du personnage n'est pas ses répliques... Il a du travailler le geste
Il a du travailler le geste

Le montage aurait pu sauver le film. Nous sommes en 2007 et la technique est suffisamment avancée pour permettre de faire de belles choses. Et bien non, pas un plan émouvant, pas un plan impressionnant, pas un plan marrant. Marc Steven Johnson enchaine les séquences sans vraiment les lier ou en les découpant au hachoir, si bien que le rythme est inexistant. Le cadrage fait penser à une mauvaise série B, mais ce sont surtout les dialogues qui anéantissent tout espoir de bonne séquence. Les confrontations entre le Rider et ses adversaires sont fades tout comme les relations entre Johnny Blaze et son entourage qui se résume à son manager, quelques minutes avec son père et sa pseudo copine, seule présence féminine du film.
Le Ghost Rider A part faire le kéké à moto, on se demande bien ce qu'il sait faire d'autre
A part faire le kéké à moto, on se demande bien ce qu'il sait faire d'autre

Parfois les effets spéciaux peuvent sauver de la catastrophe un film comme ça. Sur grand écran c’est toujours impressionnant et au moins on ressort de la salle avec les yeux qui brillent, victime du Wahou effect. Si vous aimez les flammes, vous allez être servi, mais ce qui est le mieux fait techniquement est le bruit de la moto. Le reste est bien en dessous des dernières grosses productions cinématographiques et bien moins subtil. Le Rider à l’air d’un pantin mal à l’aise dans son blouson de cuir et seule sa moto façon train fantôme apporte un peu de piment au film car elle casse tout sur son passage. Le réalisateur doit être fan de moto – crottes ? – pour l’avoir mise aussi souvent en premier plan.
L'attrait du personnage n'est pas ses répliques... Une des séquences les plus bidons du film : 2 générations de Rider
Une des séquences les plus bidons du film : 2 générations de Rider

Le plus pathétique reste la séquence duo entre l’ancien et le nouveau Rider, cheval furieux contre cheval-vapeur, le vieux Rider s’évapore quelques minutes après avec une explication à deux balles et des conseils de fermeture de bistrot, encore une preuve des raccords bidons censés faire un film qui n’est qu’une succession de séquences sans véritable liant. Mais heureusement que le plan final nous montre la même séquence romantique du début, avec le graffiti sur l’arbre, preuve de l’amour entre J&R, musique douce et cheveux au vent, car il manquait la cerise sur ce gâteau de la médiocrité.
L'attrait du personnage n'est pas ses répliques... C'est niais et mielleux comme pas deux
C'est niais et mielleux comme pas deux

La conclusion de à propos du Film : Ghost Rider #1 [2007]

Auteur David Q.
10

Un excellent film exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire au cinéma. Entre les acteurs pas motivés, la bimbo de service, les vilains de l’histoire aussi charismatiques que mes pieds et des effets spéciaux moyens, Ghost Rider est une bouse infâme qui laisse un sacré goût amer dans la bouche. Heureusement que j’avais une carte d’abonnement au cinéma car j’aurais été dégouté de payer pour ça.

On a aimé

  • Quelques séquences d'effets
  • Les décolletés de la miss
  • Le bruit de la moto

On a moins bien aimé

  • Les dialogues
  • Les méchants vraiment bidons
  • Des incohérences à tous les niveaux
  • Les scènes sans saveur

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