Critique Chasseurs de démons [2001]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 25 octobre 2005 à 09h59

Croyez-vous au pouvoir de l’esprit ?

Nous sommes dans le désert... Quelques bédouins désoeuvrés disposés en cercle accomplissent un étrange cérémonial. Ils psalmodient de biens étranges prières autour d’un autel sur lequel se trouve, allongé, une amulette autour du cou, un homme apparemment inanimé. Soudain le ciel s’obscurcit et un violent éclair frappe ce corps improvisé réceptacle pour rebondir ensuite vers les bédouins qui s’écroulent, raides comme des piquets. Quelques instants plus tard, l’individu allongé sur l’autel se relève et nous fixe de ses yeux emplis d’un brasier infernal. Générique…
Nous sommes dans cette bonne vieille Amérique, Corey / Rodney Rowland (Space 2063) et Terence / Kevin Patrick Walls (Scream) sont deux petits voleurs de bas étages. Venant d’accomplir l’exploit fumant de voler le chapeau haut de forme de George Washington, ils se rendent au domicile de la réplique de Charlie (des Drôles de Dames) qui les vire injustement comme des malpropres. Dépités, ils se réfugient dans leur lieu de fréquentation habituel, le pub du quartier, où ils passent le plus clair de leur temps appuyés au comptoir, en occupant leur oisiveté à boire des whiskies et à se lamenter sur leur sort. Ce soir là, après un test psychologique poussé – croyez-vous au pouvoir de l’esprit ? - ils sont invités à les suivre par deux magnifiques mais étranges jeunes femmes à forte poitrine (comme dirait Eli Semoun) qui les conduisent devant une maison, avant de disparaître, comme par magie. Pénétrant à l’intérieur, ils rencontrent un étrange personnage, Mr.Pascal (Brad Dourif), leur confie une mission, retrouver une amulette maléfique, qui permet à son porteur d’éviter la mort en changeant de corps. Mais il leur annonce aussi que la mission va être difficile, car le précieux artefact est en ce moment la possession de Simon Magus, un démon venu d’un autre plan.
Il est inutile de préciser que l’entreprise va être périlleuse car les deux anti-héros un peu nigauds vont pénétrer dans un monde fantastique peuplé de sorciers, de démons, de morts-vivants et de vampires. Bien entendu, vu la stupidité du scénario, tout va se faire sur le ton de la comédie. A commencer par la construction des personnages, Corey est le stéréotype du héros athlétique sans cervelle qui n’écoute que l’appel de ses hormones, tout en cherchant le grand amour au milieu des pétasses, et Terence, le deuxième larron est le héros au grand cœur, victime d’un trauma affectif dans son enfance, et qui se sent l’âme du bon samaritain. Les deux énergumènes sont de toutes manières terriblement naïfs et accumulent les situations ubuesques qui se veulent drôles… mais qui ne le sont pas toujours.
Certaines sentent le déjà vu comme lorsque les personnages pénètrent dans un lupanar démoniaque qui rappelle un peu le Titi Twister de Une Nuit en Enfer mais surtout, par son traitement comique, le téléfilm Bordello of Blood (un des opus parmi les plus réussis des Tales from the Crypt). Donc, rigolo mais pas original pour deux sous.
Mais d’autres séquences m’ont, je l’avoue volontiers, fait bien rire comme celle ou Corey joue de la batterie comme un malade, sous le regard outré d’une assistance de personnes âgées participant à une sorte de repas ‘’Rotary Club’’. Cela afin de masquer les bruits de la bagarre qui se déroule à l’étage entre son ami et une démone. Il y a aussi cette très drôle séance de spiritisme avec la médium Martha (Karen Black) qui se déroule de manière très trash (vomi à l’appui), la rencontre des héros avec un remake de bébé Hermannn (il fume même le cigare), ou les séances de confession de ces deux uluberlus desquels leur confesseur ressort assez éprouvé et demande à son sacristain ; ‘’vite, du vin de messe !’’
A la manière de héros de cartoons, les deux amis se frayent un chemin à travers ce champ de mine parodique (l’Exorciste, Creepshow, Warlock, la Nuit des Morts-vivants, Rebecca, etc.), manipulés par les uns et blousés par les autres, pour finalement arriver devant le château de leur ennemi. A partir de ce moment, ils décident de prendre les choses en main. Ils se sapent comme des commandos et ils pénètrent dans l’antre du démon. Après être parvenu à s’emparer de la pierre, de manière assez rocambolesque bien sur, ils doivent affronter la démoniaque créature qui leur apparaît sous sa forme véritable, une sorte de monstre tout droit sorti de Men in Black. Là, la scène finale surprend en prenant un ton dramatique car le bon samaritain se sacrifie et trouve la mort dans l’affrontement.
Les effets spéciaux sont corrects – surtout le démon final – mais toujours discret et jamais gore, censure oblige. Quand à la réalisation, elle entre dans la sobriété propre à la plupart des téléfilms, sans pour autant tomber dans le ridicule. Du coté de l’interprétation, si les acteurs principaux ne sont pas transcendants, on a le plaisir de voir des spécialistes de la série B dans les seconds rôles, comme Brad Dourif dans le rôle de Pascal, Karen Black dans celui de la médium et Robert Davi dans celui de Mallion, un ange, ‘’sensé’’ protéger les héros, et qui se déplace comme sur une sorte de travelling invisible.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Chasseurs de démons [2001]

Auteur Nicolas L.
60

A la condition d’apprécier ce style d’humour potache qui se situe souvent au dessous de la ceinture, le spectateur trouvera sûrement que Chasseurs de démons est une sympathique comédie horrifique sans prétention, dont l’objectif premier, qui est avant tout de distraire, est parfaitement rempli. Bien sur, le scénario est débile, les situations résolues de manière absurdes et arbitraires et les ellipses un peu ‘’olé olé’’, mais ce produit permettra aux plus ‘’bis’’ d’entre nous de passer une soirée pizza-bière entre potes assez cool. Les autres s’endormiront ou chercheront fébrilement la télécommande de leur téléviseur ou de leur lecteur DVD.

On a aimé

  • Humour potache.
  • Réalisation correcte
  • Guest stars inattendues
  • Aspect parodique sympathique
  • Effets spéciaux convenables

On a moins bien aimé

  • Humour potache
  • Scénario stupide
  • Absolument vide de sens

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