Critique La Planète des Dinosaures [1979]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 20 juin 2011 à 17h52

Planet of Puppets

Après que leur navette de secours ait sombré lors d’un amerrissage catastrophe, les membres d’une expédition commerciale intergalactique se retrouvent échoués sur une planète sauvage. Armé d’un équipement de fortune, sans abri ni provision, les naufragés vont devoir, pour survivre, lutter contre la faune environnante, principalement composée de dinosaures...

Nous sommes en 1979. Boosté par une nouvelle génération de réalisateurs nourris aux comic books et de b-movies, le cinéma fantastique et de divertissement est en pleine révolution. Mais tous ne suivent pas cette tendance. Du temps où George Lucas fascine les fans de science fiction avec La guerre des étoiles, où Dino De Laurentiis claque sa thune avec King Kong, où Ridley Scott terrifie les spectateurs avec Alien, le cinéaste James K. Shea offre à un public nettement plus restreint un spectacle vintage composé de puppets et de carton-pâte qui fait fi des toutes dernières innovations technologiques - et des découvertes scientifiques les plus récentes. En fait, La planète des dinosaures, produite durant cette période, marche à contre-courant (le film évoque les travaux du plus connu Kevin Connor) et semble sortir tout droit d’une cinémathèque de quartier.

Avec ces effets spéciaux totalement basés sur l’animation de marionnettes en slow-motion, cette sympathique série B de planet opera fantaisiste peut également se poser comme un sincère hommage au grand maître de cette technique, Ray Harryhausen. Le bestiaire proposé au cours de quelques quatre vingt minutes de métrage se révèle assez intéressant (mais bien peu original) avec quelques dinosaures et autres insectes géants; la place vedette revenant, comme souvent, à un redoutable T-Rex xénophobe qui pourrit vraiment la vie de ces pauvres robinsons de l’espace. Le bilan technique est lui un peu plus mitigé, avec quelques approximations dans les proportions qui nuisent à la qualité du film, l’équipe du film ayant eu apparemment le plus grand mal à calibrer le gabarit de certaines créatures. Par contre, les interactions avec les véritables décors et les comédiens sont de bonne facture, ce qui donne un résultat final assez divertissant.

Le scénario, lui, peine à passionner par son manque d’originalité et ses baisses de rythme. Le récit évoque autant la Planète des singes (avec le crash du vaisseau dans le lac!) que Le Monde perdu ou Quand les dinosaures dominaient le monde, sans que l’on puisse y déceler le moindre désir de renouveler le genre. On se retrouve donc avec un groupe de comédiens en simili-pyjamas, armés de fusils laser Playschool qui, à la manière des séries B italiennes de la période, essaient d’imiter avec maladresse les personnages d’oeuvres connues du grand public. On évolue en fait en plein cliché et si vous aimez les scream queen, je gage que vous allez être satisfait tant ces dames mettent tout leur coeur à hurler dés qu’un dinosaure pointe sa gueule de derrière un rocher. A coté de cela, la planète des dinosaures ressemble en tout point à notre bonne vieille terre. En conséquence, l’habitat de ces créatures antédiluviennes ne présente aucun élément appartenant aux biotopes du crétacé ou du jurassique et une visite au Jardin des Plantes se révélera nettement plus dépaysante que la vue des paysages de La planète des dinosaures.

Derrière la caméra, James K. Shea fait son possible pour que son film soit un spectacle fun. Bien conscient que le premier atout de son film est la présence de dinosaures, le cinéaste s’applique à rendre leurs apparitions les plus longues et les plus spectaculaires possibles. En raison des limitations techniques de la production, le résultat est plus que perfectible mais il est indéniable que le réalisateur et ses assistants ont mis tout leur coeur - et leur amour du genre - dans leur travail. Au final, l’on se demande si la présence de séquences «copiées-collées» de grands classiques du genre (comme le combat entre le stegosaure et le T-Rex) n’est pas plus un hommage qu’un excès de paresse créative (probablement un peu des deux). De plus, si le spectacle apparaît aujourd’hui comme extrêmement désuet, il faut le replacer dans son contexte historique. Et de se rappeler que des séries B italiennes comme ceux d’Alfonso Brescia datent de la même époque (d’autres sont même plus tardis, comme Starcrash), pour un résultat autrement plus ridicule.

Pour ce qui est des passages amusants, notons, entre autres: l’intérieur ultra-kitch de l’astronef; la disparition très précoce de la bimbo du groupe, croquée par un crocodile préhistorique (dommage, son corsage était assez vertigineux); une scream queen attaquée par une araignée en plastique, figée comme si elle était en arrêt sur image; les tirs de fusil lasers sortis tout droit de Cosmos 1999; la musique électronique imitant bruits de toles ondulés et zip ; les bruitage de jungle alors que l’action se déroule dans des rochers ; le plan final «beatnik generation» avec des naufragés reconstruisant leur vie… Bref, plein de petites friandises aptes à régaler le cinéphile amateur de petits plaisirs bis.

La conclusion de à propos du Film : La Planète des Dinosaures [1979]

Auteur Nicolas L.
50

La planète des dinosaures est une petite série B apte à amuser tous les cinéphiles amateurs de SF pulp et d’animation en stop-motion. L’atmosphère est assez fun, les incrustations de bonne facture, ce qui, au final, rend le spectacle divertissant bien qu’il s’appuie sur un scénario privé de toute originalité, donc peu surprenant. Désuet, charmant et parfois... un brin ridicule.

On a aimé

  • Un spectacle pour cinéphiles
  • Une ambiance assez fun
  • Beaucoup d’effets spéciaux
  • C’est kitch à mourir, donc charmant

On a moins bien aimé

  • Un scénario alibi
  • Un casting transparent
  • Des FX assez fauchés

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