Critique Virus Cannibale [1981]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 28 octobre 2005 à 09h26

Quand la nullité devient un art… Bruno Mattei surgit !

Après avoir mis hors d’état de nuire une bande de manifestants anti-nucléaires qui ont investi une ambassade américaine, Mike Landon et ses hommes sont envoyés – en même temps qu’une équipe de journaliste dirigée par la joli Lia Rousseau – en Nouvelle-Guinée afin d’intervenir dans des luttes tribales qui ont tendance, depuis peu, à tourner au massacre. Arrivé sur place, ils s’aperçoivent que les autochtones sont atteints d’un étrange virus, qui les transforment en zombis assoiffés de sangs et de chair fraîche.


Sous l’influence du Zombie de George Romero, les années 80 ont connu une période très faste pour les goreux avec la prolifération des films de morts-vivants en tous genres. Hors, en Italie, il y avait également une mode qui marchait encore très fort depuis la fin des années 70, le film de cannibale. Un genre unique qui donna quelque films intéressants - comme Cannibal Holocaust – mais aussi une sacrée tripotée de navets, comme ce Virus Cannibale, mélange détonant des deux genres.
Ce film réalisé par Bruno Mattei, sous le pseudonyme – il en eut de multiples – de Vincent Dawn, est peut-être le pire de tous. Oui, chers amis, peut-être pire que le Mondo Cannibal de Jesus Franco ou le Terreur Cannibale de Steele. Un véritable n’importe quoi, et c’est cette nullité paroxysmique qui a transporté finalement ce bout de pellicule mal foutu au panthéon du film Z et qui est parvenu à en faire un film culte.

Le cinéaste, Bruno Mattei, n’est pas un inconnu dans le monde du nanar. On peut dire que c’est même un récidiviste, voire un cas clinique. Ayant écumé les années 80 avec une multitude de films bâclés, il est devenu un icône du cinéma bis italien et un spécialiste du plagiat foireux. Après des copies très bis et très marrantes de films comme Robocop et Rambo, il se penche, à l’occasion de ce Virus Cannibale - écrit par son compère Claudio Fragasso - sur les films de zombis sociopolitiques à la Romero. Et le cinéaste offre à nos yeux ébahis ce qui peut être fait de pire en matière de cinéma. Et en plus, il en est fier !
Sur ce scénario apocalyptique – dans les deux sens du terme - il réalise un film bâclé, lourd et qui sombre lentement et de manière irrésistible dans le ridicule, aidé dans sa tache par des comédiens pitoyables qui jouent n’importe comment. Et ce n’est pas la post-production qui va arranger les affaires, tant le montage est approximatif avec d’innombrables erreurs de raccords et un rythme pachydermique. Comme Mattei est très économe et qu’il est hors de question d’aller tourner sur place, en Nouvelle-Guinée, il insère au montage un tas de stock shots dont le grain et la couleur n’ont même pas été étalonnés sur le reste du film. On a donc droit à tas d’inserts de jungle – bien sur, aucune de Nouvelle-Guinée – de documentaires animaliers et de rites tribaux bien dégueulasses.

Ce scénario miteux, qui se veut une critique du nucléaire, est noyé de dialogues absurdes et bêtifiants qui ajoutent encore plus à l’incompétence des acteurs, perdus au milieu de scènes plus hallucinantes les unes que les autres, notamment celles qui voient les agissements des morts-vivants cannibales. A cette occasion, le spectateur sidéré a l’occasion de voir une horde de figurants, tous aussi mal fringués et maquillés les uns que les autres, se déplacer au hasard dans le cadre, car n’ayant pas eu sûrement droit au moindre briefing.
Ce spectacle d’anthologie se devait d’avoir, bien évidemment, sa bonne dose de gore. Et à cette occasion, Mattei s’en donne à cœur joie et plonge dans le grand guignol avec délectation. On a ainsi droit à une panoplie complète d’éviscérations, de chairs broyées, déchirées et dévorées, d’énucléations – très tendance ! – et autres abominations. Une véritable orgie de latex et de sang, filmés de manière racoleuse, à la façon des films X – mais hélas sans les gonzesses.

A sa manière, Mattei veut nous faire plaisir et il nous offre une grosse farce de potache. Il nous montre ses fesses avec ce film pipi-caca réalisé par le dernier de la classe, celui qui est prêt du radiateur, qui passe son temps à faire des blagues débiles et à balancer des petites boulettes de papier mâché avec son Bic comme sarbacane. Car, pris au dixième degré, Virus Cannibal est très drôle par sa nullité et sa naïveté. On se croirait dans un sketches des Nuls de Canal +. Je suis certain qu’un type comme Carette aurait adoré faire le con dans ce film. Moi aussi d’ailleurs.
A oui, au fait, au sujet de la musique. Elle est de Goblin… Et récupérée elle aussi. Elle vient du film Dawn of the Dead.

La conclusion de à propos du Film : Virus Cannibale [1981]

Auteur Nicolas L.
30

Bon, c’est vrai, Virus Cannibal est terriblement nul et rejoint dans la fosse à déjection du cinoch bis le bijou de Jésus Franco, l’abîme des morts-vivants. Mais il est aussi très poilant si l’on arrive à se mettre dans les bonnes conditions. Quelques potes, une bonne bouteille, des amuse-gueules, et hop ! C’est parti pour une descente hilarante dans le monde hallucinant du n’importe quoi ! J’ai même du mal à lui mettre un zéro. Ben non, je ne vais pas lui mettre zéro, tiens, au Diable la logique…

On a aimé

  • Peut être involontairement hilarant.

On a moins bien aimé

  • Franchement, tout est nase.

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