Jodorowsky's Dune > LA FIN D'UN REVE

Pas assez "Americain" pour survivre...

Mœbius a fait près de 3000 dessins. Le script de Dune (+ de 1000 pages), grâce à son talent, est un chef-d’œuvre. On peut voir vivre les personnages, on suit les mouvements de caméra. On visualise le découpage, les décors, les costumes...
Mais le budget atteint désormais les 30 millions de $. Impossible à supporter pour une maison de production française...
Faute de moyens financiers suffisants, le projet d'adaptation de Dune est définitivement abandonné par Jodorowsky et ses producteurs.
" Moi, j'ai aimé me battre pour Dune. On a gagné presque toutes les batailles, mais on a perdu la guerre. Le projet fut saboté à Hollywood. Il était français et non américain. Son message n'était pas « assez Hollywood » . Il y a eu des intrigues, du pillage. Le story-board a circulé parmi tous les grands studios. Plus tard, l'aspect visuel de Star Wars ressemblait étrangement à notre style. Pour faire Alien, on a appelé Mœbius, Foss, Giger, O'Bannon, etc. Le projet a signalé aux américains la possibilité de réaliser des films de science-fiction à grand spectacle et hors de la rigueur scientifique de 2001 : Odyssée de l'Espace. Le projet Dune nous a changé la vie. Quand on ne l'a pas fait, O'Bannon est entré dans un hôpital psychiatrique. Après, il est revenu à la lutte avec rage et a écrit douze scripts qui lui furent refusés. Le treizième fut Alien. Comme lui, tous ceux qui ont participé à la montée et à la chute du projet Dune ont appris à tomber mille fois avec une obstination farouche jusqu'à apprendre à se tenir debout. Je me rappelle mon vieux père qui, en mourant heureux, me disait : « Mon fils, dans ma vie, j'ai triomphé parce que j'ai appris à rater » ."
En 1979 Dino di Laurentiis rachète les droits du roman de Herbert et confie la réalisation à Ridley Scott. Mais ce dernier se fâche avec la production et laisse la place à David Lynch… La suite de l'histoire, vous la connaissez…
Pour Jodo, la vie ne s'est pas pour autant arrêtée :
En 1980 Jodorowsky et Moebius se lancent dans les Aventure de John Difool. Avec elles, Jodorowsky fait une entrée fracassante dans le monde de la bande dessinée européenne, dont il devient l'un des scénaristes les plus originaux - et les plus prolifiques : il imagine des histoires pour Arno (Alef-Thau), Georges Bess (Le Lama Blanc, le remake d'Anibal 5 et Juan Solo), Zoran Janjetov (John Difool avant l'Incal), Boucq (Face de lune), Silvio Cadelo (La Saga d'Alandor), Juan Gimenez (La Caste des Méta-Barons), Jean-Claude Gal (La Passion de Diosamante), Durandur, Jean-Jacques Chaubin, Kent Hutchinson, Victor de la Fuente et, toujours, Moebius (Griffes d'ange, Le Coeur Couronné)
En 1996 Jodorowsky reçoit à Angoulême l'Alph'art du meilleur scénario pour le premier volume de sa nouvelle série avec Georges Bess, Juan Solo. Il arrache ainsi la reconnaissance d'un milieu qu'ont longtemps déconcerté sa débauche d'énergie tous azimuts et une tenace odeur de soufre mystique. Outre ses activités de cinéaste (il a sept films à son actif, le dernier, Santa Sangre, tourné en 1992), Jodorowsky est un spécialiste incontesté du Tarot de Marseille, un maître de conférence anachronique qui chaque semaine, devant une assistance fidèle, extirpe de l'Almanach Vermot quelques leçons philosophiques, l'inventeur du concept de psycho-magie et un écrivain de plus en plus assidu, dont le dernier roman, L'Arbre du Dieu Pendu, a été traduit en français en 1996.
En 1998 les Technopères avec Zoran Janjetov aux dessins et Fred Beltran aux couleurs En 1999 Angoulême consacre à Jodorowsky un étage de son théâtre, où l'oeuvre d'une vie est résumée en une dizaine de scènes, couvrant aussi bien son travail de cinéaste que de scénariste de bande dessinée, de romancier que de poète mystique. Le président du festival est François Boucq, avec qui Jodorowsky vient de sortir un recueil de contes illustrés, Le Trésor de l'Ombre.
En 1999 sort Mégalex avec Fred Beltran
En 2001 avec François Boucq il sort Bouncer
Jodo n'à pas fini de faire parler de lui...

Images

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Le Baron Harkonnen (Moebius) Une Bene Gesserit (Moebius) Un cargo de la guilde (Foss) La citadelle des Harkonnens (Giger) Un container d'épice (Foss)
Duncan Idaho (Moebius) Un remorqueur de containers (Foss) La révérende Mère Bene Gesserit (Moebius) Un soldat Sardaukar (Moebius) Un autre Sardaukar (Moebius)
Le trône du baron Harkonnen (Giger) Le trône réellement réalisé (Giger) Un véhicule de la Maison Atreïde (Foss) Le Ver des Sables(Giger) Paul Atreïde(Moebius)
L'Empereur (Moebius) Jessica Atréïde (Moebius) Le Duc Leto Atreïde (Moebius) Un membre d'une Maison Mineure (Moebius) Des employés de la Guilde (Moebius)
Un membre d'une Maison Mineure (Moebius) Un pirate de l'épice (Moebius)

Références

Le présent dossier (et notamment toutes les citations) a été constitué grace aux références suivantes :
Demain le SF N°7 (1976) Ecran Fantastique N°40 (1983) Métal Hurlant N°107 (1985) Les Mystères de l'Incal (1989)
et les nombreux sites officiels ou officieux des personnalités citées dans ce dossier...

Havelock