Critique Salem [2009]

Avis critique rédigé par Benoît F. le lundi 5 avril 2010 à 23h24

C’est pas sorcier!

« Au pays des cultistes comme dans tous les pays, on s’amuse, on pleure, on crie, il y a des méchants et des…méchants ». Air connu.

Bienvenue dans le monde de Howard Phillips Lovecraft. Un univers d’horreurs innommables et de créatures recluses dans les profondeurs abyssales. Salem est donc une adaptation ludique de l’œuvre de cet écrivain du début du XX ème siècle. Il faut dire que de nombreuses productions ludiques ont déjà traité le sujet, allant du jeu de rôle (L’L'appel de Cthulhu) en passant par le jeu de cartes puis soutenu par quelques percées significatives dans le domaine du jeu de plateau avec un Horreur à Arkham particulièrement réussi mais véritablement réservé à un public averti.

Le matériel de l’investigateur

L’ensemble des éléments de jeu brille par la qualité de leurs illustrations. Celles-ci imposent l’ambiance d’entrée : sombre et glauque. Le responsable en est Franz Vohwinkel, illustrateur fort connu du monde ludique d’outre-Rhin. De plus, le jeu est servi par un matériel d’excellente qualité. Le plateau de jeu représente la ville d’Arkham et chaque joueur reçoit, en début de partie, une fiche de personnage, un pion le représentant ainsi qu’un jeu de huit cartes Lieu évoquant les sombres demeures et autres boutiques de cette ville maudite. De nombreuses aides de jeu sont également fournies facilitant d’autant plus l’accès à ce jeu aux règles particulièrement simples. Enfin, l’échelle de puissance du nécromant permet de visualiser la progression du Mal et de constater à quel point votre aventure est mal engagée…

C’est ici que tout a commencé…

L’action se déroule dans les années 20 en Nouvelle Angleterre. La ville d’Arkham et le reste du monde sont sous la menace des Grands Anciens, divinités cyclopéennes objets de cultes anciens. Les adeptes de ces créatures ont entrepris de briser le sceau de R’lyeh, la cité engloutie dans laquelle les Grands Anciens sont emprisonnés. Nécromant et autres « bad boys » mystiques s’emploient donc durement à la tâche tandis que le sorcier Robert Craven et ses acolytes tentent de les en empêcher. Pour cela, et en tant qu’assistant de Craven, vous devrez fermer les portails occultes disséminés au travers de la ville tout en découvrant la véritable identité du Grand Ancien qui frappe à la porte.

Comment çà marche ?

Un tour de jeu se décompose de la manière suivante :

1.    Le premier joueur dévoile une ou deux cartes Créature, en fonction du nombre de participants. Les séides ainsi révélés vont prendre place dans les divers lieux de la ville. Si une créature piochée est déjà présente sur le plateau de jeu alors son pouvoir se déclenche. Les effets sont variables allant de la progression du pion Nécromant sur l’échelle de puissance en passant par la perte de points de santé mentale. Si ces derniers tombent à zéro, le joueur concerné est éliminé.

2.    Place aux actions des joueurs. Chacun va pouvoir se déplacer vers un lieu en jouant la carte adéquate, puis échanger des objets avec un autre joueur situé au même endroit et, éventuellement, résoudre la rencontre avec la créature gardienne du lieu. Par la suite, il vous sera possible d’utiliser un objet en votre possession puis d’en récupérer un autre présent sur le lieu moyennant un coût éventuel. Ces babioles, au nombre de cinq, vous seront très utiles : les lunettes magiques permettent de consulter une tuile Portail face cachée ; le Nécronomicon (brrrh ! il fait froid d’un seul coup…) autorise le joueur a dévoiler la prochaine carte Grand Ancien ; avec l’élixir de Nus, les joueurs pourront récupérer de la santé mentale ; la dague de N’gaa sera utile lors d’un combat contre une créature ; enfin les artefacts serviront à fermer les portails, voie d’entrée directe pour les Grands Anciens et toute leur suite.

3.    Le tour de jeu s’achève par la pioche d’une carte Evènement rajoutant un petit peu de piment à une sauce déjà bien relevée !

La fin est proche…

Comme le signale aimablement les règles : « Il y a plusieurs possibilités de perdre la partie mais une seule de la remporter ». Tout un programme…

En l’occurrence si le pion Nécromant atteint la case Démon de l’échelle de puissance avant que la carte Grand Ancien ne soit dévoilée, c’est la fin pour nos valeureux acolytes. Il en va de même si le pion Nécromant atteint la case Faille dimensionnelle située au bout de l’échelle de puissance. Autre façon de ne pas l’emporter : si il ne reste plus qu’un seul joueur à combattre les forces du Mal. Enfin, il est possible de perdre la partie en ayant scellé un portail qui s’avérait être un mur.
La victoire se dessinera pour les joueurs si ces derniers bannissent le Grand Ancien tout en ayant fermé correctement les portails c'est-à-dire en ayant pris soin de ne pas sceller des tuiles Mur.

Les jeux coopératifs ont le vent en poulpe…

Salem s’illustre par son matériel attrayant et une durée de partie relativement courte. Il faudra compter 45 minutes à une heure de jeu, guère plus. Le challenge est relativement relevé pour les joueurs sans toutefois paraître insurmontable. De plus, les règles sont simples à assimiler et la référence aux aides de jeu deviendra rapidement anecdotique. L’aspect coopératif engendrera de nombreuses discussions mais le fait de ne pas révéler aux autres joueurs la nature exacte des portails apparaît un tantinet étrange.

Tout en traitant du même thème, Salem est aux antipodes d’Horreur à Arkham. L’ambiance n’est peut être pas aussi immersive que dans ce dernier mais les parties sont beaucoup, beaucoup moins longues et procurent une envie irrésistible de remettre le couvert. Si le renouvellement des parties penche en faveur d’Horreur à Arkham, Salem peut être pratiqué par un large public et sa simplicité est un atout majeur qui attirera le joueur confirmé tout comme le néophyte en la matière. Au final, ces deux jeux sont parfaitement complémentaires.

 

La conclusion de à propos du Jeu de société : Salem [2009]

Auteur Benoît F.
90

En proposant la version française de Der Hexer von Salem, Iello tient son jeu de coopération. Salem possède de nombreuses qualités et rivalise aisément avec les références du genre : beau, rapide, simple, jouable sans problème de 2 à 4 joueurs, que demander de plus. Une extension ? Pas forcément puisque le jeu se suffit à lui-même.

On a aimé

  • La qualité graphique du matériel
  • Des règles simples
  • Des parties courtes

On a moins bien aimé

  • Un aspect coopératif dans lequel on ne partage pas toutes les informations

Acheter le Jeu de société Salem en un clic

Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Salem sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.

Retrouvez les annonces de nos dernières critiques sur les réseaux sociaux

Sur Facebook | Sur Twitter