Critique Le Soldat de l'Hiver et Le Faucon [2020]

Après le très bon WandaVision, les attentes autour de Falcon et le Soldat de l'hiver étaient grandes. Réussir une fois, c'est possible mais maintenir le standard imposé par la première série Marvel de Disney + est un tout autre challenge. Alors, accrochez vous bien, car nous allons faire un petit tour d'avis... de Faucon.

Résumé :

Le Faucon a reçu de Captain America le bouclier le désignant comme son successeur mais enfiler les gants de son prédecesseur n'est pas chose facile. Alors qu'il renonce, que sa famille a du mal a se remettre du claquement de doigt de Thanos, le monde autour de lui essaye de reprendre son cours. Pendant ce temps là, le soldat de l'hiver tente de faire amende honorable et de nouveaux super-soldats font leur apparition...

La vie d'après...

Je ne suis pas sûr que l'origine du projet nous aide beaucoup à mieux comprendre cette série. Il s'agit de prolonger sur un format de série le Marvel Cinématic Universe que les films ont développé. L'avantage de la série sur le film est la possibilité d'explorer les personnages, de pouvoir leur créer un environnement et de les voir vivre. C'est ce qui se produit au début de F&SH : vous voyez Sam Wilson, Bucky Barnes prendre la vie là où Endgame les a laissés.

Alors non, ce n'est pas une série d'introspection, c'est une série d'espionnage. Mais elle a l'agréable qualité de nous montrer un peu l'envers du décor, d'approcher les doutes des personnages. Rassurez vous, vous aurrez aussi votre dose d'humour et d'actions. La recette Marvel fonctionne, des années de Marvel : Les Agents du SHIELD ont appris au studio à faire de l'espionnage/action. Le début de la série fait d'ailleurs beaucoup pensé à son prédecesseur...

Réalisation et casting

Du coté technique, c'est Marvel et la différence de budget, l'expérience des films transpirent dans tout ce qui est fait. Les scènes de combat sont millimétrées, impressionnantes et même sans grands éclairs ou modifications de la réalité comme dans Wandavision, l'utilisation de ses ailes par Sam ou la violence de US Agent est bluffante. Et contrairement au Marvel papier, les couleurs très grises, très sombres donnent une ambiance froide à chaque image. C'est assez déroutant comme atmosphère, comme si quelquechose pesait sur le monde.

Du coté du casting, vous trouverez quelques irrégularités. Oh le casting est bon mais 2 acteurs surnagent du lot, Wyatt Russel et Anthony Mackie qui donne du corps à l'histoire. En particulier, la performance du premier est plus nuancée et profonde. Juste par son jeu de corps, ses expressions, il permet de comprendre non seulement ses dilemmes mais aussi pourquoi la charge de devenir Captain America est lourde. Il recrée en contraposée tout le mythe du super-soldat et repositionne celui-ci au coeur du modèle américain...

Le syndrome de l'épisode 4

Maintenant, il faut que je vous parle de l'épisode 4. Avant cela, la série n'est pas mieux, pas pire qu'un arc de Marvel : Les Agents du SHIELD. Poursuivre un groupe de terroristes avec des pouvoirs, créer un duo, subir l'opposition de l'opinion et de l'état américain, ce sont des éléments classiques. Mais subrepticement, elle construit ce qui va devenir le centre de la série : Captain America.

C'est le fond de l'histoire : qui pour reprendre le flambeau laissé par Steve Rogers ? Qu'est ce qu'est Captain America ? Oui, il est lié à la bannière étoilée, aux USA mais ce n'était pas Steve. Il s'est opposé aux accords de Sokovia après tout car Captain America / Steve Rogers n'est plus seulement le héros d'un pays. Il ne peut plus se permettre le luxe de l'être. Tout cela est ce qui se développe dans ce fameux épisode 4. Il est déployé dans l'histoire comme le serait un grand méchant dans les autres séries et devient l'enjeu majeur, plus loin que le groupe de terroristes.

Pourqoi un syndrome ? Car c'était déjà le cas de WandaVision où le début est un peu déroutant et où un épisode pivot remet l'action dans le bon ordre. Avant la série parle d'une chose, après vous vous rendez compte que tout est savamment construit, posé, pesé et a du sens. Les différentes apparitions et références aux comics paraissent hétéroclites, pas toujours à propos mais elles font partie en fait d'un cadre plus vaste et bien tendu. Difficile d'aller plus loin sans faire de spoiler, je vous laisse à vos surprises...

Pour qui ?

Si pour WandaVision n'est pas necessaire, il est presque indispensable d'avoir vu les films de Captain America et Avengers : Endgame pour comprendre les enjeux de cette série. Plus spécialement tournée vers les fans, elle est plutôt une continuité qu'un début et demande donc de savoir d'où elle vient. Assez violente, parlant de sujets difficiles, elle ne s'adresse pas à un public jeune.