Présentation de Qin, un jeu pas fantastique mais presque...
L'abstraction et l'attraction de la Chine antique...

Voici une présentation critique de jeux qui ont traversé notre espace-temps, nos tables gravitationnelles, mais qui sont à la frontière du fantastique, mais pas complètement alors, on vous en parle simplement. Cette fois, retour sur un jeu pratiquement disparu de nos tables, l'intelligent Qin de Reiner Knizia édité par l'éditeur Gigamic.



Le domino en Chine.


Bienvenue dans l'ère des Royaumes guerriers de l'Empire du Milieu. Étendez votre territoire, prenez le contrôle des villages, montrez votre force et votre puissance à vos adversaires. En un mot, vainquez !


 


On ne chine pas sur la matériel.


Qin (prononcez Ch'in) présente une couverture qui nous plonge dans la Chine antique. On découvre un plateau recto/verso quadrillé, 96 Pagodes en plastique et 72 tuiles Empire. L'éditeur Gigamic offre un produit de qualité, soigneusement illustré par Dennis Lohausen.



Une règle pas en chinois.


L'objectif de Qin est d'être le premier à poser toutes ses pagodes sur le plateau de jeu. Il existe plusieurs façons de se débarrasser de ses pagodes, former un empire en constituant un territoire d'au moins deux cases de même couleur, créer une province majeure (cinq cases de même couleur), annexer des villages neutres (cases grisées sur la plateau) en les jouxtant avec un des ses territoires, conquérir un village, en possédant plus de pagodes autour de ce dernier que ses adversaires, et/ou un territoire adverse en connectant avec une tuile un territoire ennemi (si le territoire envahisseur est plus grand que celui conquis).


A son tour, parmi une main de trois tuiles, on en pose une sur le plateau en respectant les consignes suivantes, uniquement sur les cases Prairies, jamais sur les villages ou sur une autre tuile et en la connectant impérativement à une tuile déjà en place (peu importe sa couleur).


La partie se termine immédiatement quand un joueur pose sa dernière pagode. Il est alors le vainqueur de Qin.



Devenir un empereur dominant.


Qin est un jeu avec des règles simples qui pourtant ne manque pas de charme et d'intérêt. On ressent la patte du talentueux auteur allemand Reiner Knizia dans la conception. Malgré son apparente légèreté, Qin possède plusieurs facettes, une axée sur le développement de ses territoires afin de réussir à poser ses pagodes, une autre sur le blocage de ses adversaires en les empêchant de s'étendre et une dernière clairement agressive où on tente d'éliminer les pagodes rivales et/ou d'annexer les territoires ennemis. On retrouve tous ces aspects et cette richesse dans ce jeu qui repose pourtant sur une unique action, la pose d'une tuile (couvrant exactement deux cases) sur un plateau quadrillé. C'est la force créatrice de cet auteur, offrir des jeux accessibles mais systématiquement (à de rares exceptions près) intelligents et bigrement intéressants dans toutes les configurations (de 2 à 4 joueurs). Certes, la thématique demeure complètement artificielle et l'habillage graphique avec ses guerriers en vêtements traditionnels, ses dragons décorant le plateau de jeu, ses pagodes en plastique ne suffit pas à s'immerger complètement dans cette Chine antique, mais on ne boude pas son plaisir. De plus, les parties ne s'éternisent pas (à condition de ne pas jouer avec des joueurs exagérément calculateurs) et on peut aisément prendre sa revanche en cas de défaite. Le plateau recto/verso allonge la durée de vie, participe au renouvellement des parties et accroît la qualité de ce joli jeu de pose de tuiles. Une Chine abstraite mais passionnante.



En conclusion


Qin est une surprise agréable, dont la sortie est restée relativement confidentielle en 2013 (pour la version française). Avec une action simple (la pose d'une tuile), l'auteur, le talentueux Reiner Knizia (Le seigneur des anneaux, Tigre et Euphrate, Dream Factory, Blue moon...) réussit à offrir une richesse étonnante, développement de territoire, blocage des adversaires, annexion de territoires ennemis et élimination des pagodes rivales, une vraie prouesse. Couplée à des parties dynamiques et un plaisir réel, Qin mérite une visite de courtoisie malgré sa thématique minimaliste. L'a(bs)ttraction de la Chine.


 


Descriptif technique :


Auteur : Reiner Knizia / Illustrateur : Dennis Lohausen


Éditeur : Gigamic / Genre : pose, conquête


Âge : dès 8 ans / Nombre de joueurs : 2 à 4


Durée : entre 20 et 30 minutes / Sortie en boutique : 20 juillet 2013


Prix : 30 euros environ


Note du jeu : 7,5 /10

Auteur : Amaury L.
Publié le lundi 19 janvier 2015 à 08h00

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