Critique Skytear [2019]

Avis critique rédigé par Gaetan G. le jeudi 2 juillet 2020 à 09h00

Il y a quelque chose dans l'air et c'est pas de l'amour

Le MOBA (« Multiplayer Online Battle Arena », ou plutôt « Arène de Bataille en Ligne Multijoueur » dans la langue de Jul et PNL) est un genre de jeu vidéo extrêmement populaire. Vous avez peut-être déjà entendu parler de titres comme DOTA 2, League of Legends, Smite ou encore Heroes of the Storm.

Il s’agit d’un type de jeu hautement compétitif, joué le plus souvent en équipes. L'objectif de chaque camp est de détruire la structure principale de ses adversaires, au moyen des personnages contrôlés par chaque joueur et avec l'aide d’unités contrôlées par l'ordinateur.

Le succès est là, au point où la pratique des MOBA se professionnalise peu à peu au travers de ligues et de tournois d’eSport. Pour vous donner un ordre de grandeur, la finale mondiale 2018 de League of Legends a rassemblé près de 100 millions de visiteurs uniques, ce qui a permis au vainqueur de repartir avec une coquette récompense de 1 million de dollars.

Skytear, le titre dont nous allons parler aujourd’hui, a l’ambition de transposer l’expérience du MOBA en jeu de plateau. Sur le papier, l’exercice semble particulièrement casse-gueule (pour rester poli). Le MOBA est en effet un type de jeu vif et nerveux, où l’habileté au clavier-souris compte autant que la stratégie. Le jeu de plateau, à l’inverse, facilite plutôt la prise de hauteur et la réflexion. Dans ces conditions, est-il seulement possible de transposer l’esprit du jeu vidéo sur table ?

Mais comme disait l’autre : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Vous avez vu la note de ce test (ne niez pas, petit.e coquin.e), et vous savez donc que le pari est réussi. Skytear n’est pas une adaptation bâclée destinée à racler des thunes à des fans trop crédules, mais un excellent jeu de plateau qui mérite d’être découvert.

En revanche, ce constat ne répond pas à toutes les questions que l’on peut se poser : se destine t’il avant tout aux fans intoxiqués du MOBA, ou peut-on y prendre du plaisir même si l’on ne connaît/recherche pas ce type de jeu ? Les débutants vont-ils subir un bizutage aussi sévère que lors d’une première partie de League of Legends ? Les réponses se trouvent un peu plus bas.

Qui veut de la belle ‘gurine ?

Commençons comme d’habitude cette critique par un petit tour sur le matériel. La boîte contient :

  • 1 plateau double-face ;
  • Du matériel pour 4 joueurs (8 héros, 16 sbires, 65 cartes pouvoir, 4 aides de jeu) ;
  • 10 cartes « conditions de victoire additionnelles » ;
  • Une grande figurine représentant l’Outsider, un monstre neutre qui en impose ;
  • 92 jetons en carton.

Le plateau est de très bonne taille. Cependant, Skytear ne demande pas nécessairement une table de bucheron pour être joué dans de bonnes conditions. En effet, la quasi-totalité du matériel se place sur le plateau, et il ne reste que les feuilles de perso et la défausse de carte pouvoir sur la table.

Les figurines, quant à elles, sont magnifiques. Elles offrent un excellent niveau de détail, et je n’ai pas observé de défaut de coulée. Les peintres en herbe se feront indéniablement plaisir, et les plus fortunés pourront se rabattre sur la version pré-peinte disponible pour 500 malheureux €uros (plus les frais de port, ‘faut pas déconner non plus) sur le site de l’éditeur italien. On peut s’étonner en revanche de l’absence de socles colorés pour identifier les héros des équipes. Dans ces conditions, inutile de dire que les affrontements à 10 ou 12 clampins manquent clairement de lisibilité et qu’il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour estimer les forces en présence.

Les cartes ont un rendu lisse et non toilé, ce qui peut poser question sur leur durée de vie. Personnellement, je recommanderais l’ajout de pochettes de protection, surtout pour ce type de jeu où les cartes sont quand même pas mal manipulées.

Hélas, le manuel est particulièrement mal fichu. Il est structuré d’une manière très étrange, avec beaucoup de pages sur le contexte du jeu – ce qui est cool dans l’absolu – et rien du tout sur le déroulement d’une partie – ce qui est incompréhensible dans la mesure où on est quand même là pour jouer. Sans forcer, Skytear rentre dans le top 5 des pires manuels que j’ai croisé dans ma vie de joueur…

Vous me connaissez, c’est en général un point qui me fait bondir. Pourtant, ici, étrangement, ce n’est pas rédhibitoire. En effet, le studio met à disposition de nombreuses vidéos de démonstration et de présentation des mécaniques. De ce fait, on arrive très bien à se débrouiller. Tout cela est disponible sur le site de la communauté, dont nous parlerons abondamment à la fin de cette chronique.

Les règles sont mal structurées, mais cela ne signifie pas qu'elles sont remplies de points obscurs ou litigieux. Ce serait d'ailleurs pêché mortel pour un titre dédié à la compétition, où une simple faille d’équilibrage pourrait suffire à casser le jeu. Non : le fond  est globalement clair. Il y a certes beaucoup de points de FAQ, mais on est dans le domaine du peauffinage et non du ravalement de façade.

D'ailleurs, le studio a eu une excellente idée pour gérer cet aspect, puisque le site de la communauté – encore lui – propose une FAQ dynamique. Lorsqu’on affiche une carte de n'importe quel type, tous les points de règles additionnels et les addendums s’affichent automatiquement:

La qualité de traduction, pour finir, est correcte à défaut d’être parfaite. Quelques cartes sont émaillées de coquilles (« flan gauche » à la place de « flanc gauche », par exemple ; les amateurs de François Hollande apprécieront) mais elles ne dérangent pas la compréhension.

Accrochez-vous aux mécaniques, on enlève l'échelle

Pour vous présenter le titre, on va évoquer dans un premier temps une partie en 1 contre 1. Bien entendu, ce n’est pas la seule configuration offerte par le jeu – il est possible d’aller jusqu’à 8 participants – mais il est fortement conseillé de commencer par le jeu à 2 avant de se frotter à ces autres modes de jeu.

Le plateau de jeu est globalement divisé en 3 sections bien distinctes : en haut et bas, pour commencer, se trouvent les deux bases des joueurs. Chaque base comprend un Nexus (N) situé au milieu ainsi que deux tours (T) situées dans les angles. La section centrale est elle-aussi divisée en 3 zones, à savoir 2 « couloirs » (C) situés de part et d’autre d’une grande partie centrale appelée le « dôme » (D). Chaque zone est dotée en son centre d’un jeton « contrôle » (JC) qui va concentrer l’essentiel des affrontements.

Au niveau des troupes, Le joueur commence la partie avec 4 héros et 8 « Jean-Jacques ». Ces derniers sont des unités de faible puissance destinées à servir de chair à canon, et accessoirement à maintenir une pression constante sur les jetons « contrôle » puisqu’ils apparaissent spontanément au début de chaque tour à leur proximité immédiate. Les héros, quant à eux, commencent sur le Nexus du joueur, et c’est également là où ils réapparaissent s’ils sont vaincus.

A son tour, le joueur actif va devoir activer tous ses héros l’un après l’autre. Les actions de base sont archi-classiques : il est possible de se déplacer ou d’attaquer des unités adverses, sachant que certains personnages attaquent au corps à corps et d’autres à distance. Le joueur actif peut également jouer une carte pouvoir de sa main. Chaque carte a un coût d’activation compris entre 1 et 3 manas, et bien entendu plus une carte est puissante et plus elle va coûter cher. Petite vacherie, le compte-tour sert également de compteur de mana : un héros aura donc 1 point à dépenser au premier tour et 5 au dernier, de quoi assurer des affrontements qui montent graduellement en intensité. D’autant que les cartes pouvoir introduisent une mécanique de type « boule de neige ». On en pioche un petit nombre tous les tours, et le principal moyen d’en récupérer plus consiste à fragiliser l’adversaire – par exemple en endommageant une de ses tours ou en mettant à terre un héros adverse.

A côté de ces actions de base, dirons-nous, il y en a quelques-unes qui sont plus originales. Il est par exemple possible de réserver une carte pouvoir en la plaçant sous un personnage. Elle ne sera pas jouée, mais en contrepartie elle viendra gonfler l’attaque du héros en fin de tour, au moment où il faudra déterminer qui contrôle les différents jetons du même nom. La dernière action possible s’appelle la dévotion. Chaque héros possède la sienne propre, et il y a du choix : support, création de fantôme capable d’étendre la portée du héros, etc.

Une fois que le joueur actif a joué tous ses héros, on passe au joueur suivant et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde ait joué. A ce moment, on regarde qui contrôle les différents jetons. Pour cela, on additionne la force de toutes les unités capables de les cibler, puis on ajoute les valeurs des cartes pouvoir mises de côtés par les différents joueurs.

Celui qui dispose de la plus grande force inflige des dégâts à toutes les unités adverses qui se trouvent à proximité (tours et Nexus compris), et surtout il poussera le jeton contrôle en question un peu plus loin dans le territoire de son ennemi. C’est fondamental pour gagner, car en pratique les jetons contrôle sont le seul moyen d’endommager les tours ou le Nexus. En effet, ces structures ne peuvent pas être attaqués directement par les unités des joueurs. Le contrôle du jeton du dôme permet, quant à lui, de contrôler temporairement l’Outsider, une unité neutre à la puissance démesurée.

Les héros disposent d’un total de points de vie plutôt conséquent, et peuvent de ce fait encaisser un grand nombre d’attaques. Cependant, il arrive que cela ne suffise pas. Lorsqu’un héros perd son dernier point de vie, il est immédiatement retiré du plateau et sa prochaine activation sera complètement perdue. Pire encore, il reviendra ensuite sur le Nexus du joueur qui le contrôle, c’est-à-dire potentiellement très loin de la ligne de front.

Pour finir, il y a 4 manières de remporter une partie. Le premier objectif de victoire est toujours le même : il « suffit » de détruire le Nexus de l’adversaire. Les 3 autres, en revanche, sont sélectionnés aléatoirement parmi 10 en début de partie (tuez deux fois un héros adverse, détruisez une tour, contrôlez 3 fois l’Outsider, etc.). Il faut surveiller en permanence les différentes conditions de victoire, car il n’est pas rare qu’un joueur en difficulté arrache une victoire surprise en mettant toutes ses forces dans la conquête d’un objectif.

Et voilà, vous savez l’essentiel. Le jeu offre énormément de petites subtilités additionnelles, mais ce sont les grandes lignes du système de jeu. Pour aller plus loin, une vidéo fort bien faite de 5 minutes est disponible sur Youtube.

Une courbe de progression XXL

La première partie se fait en mode très assisté : la boîte indique quels héros et quelles cartes pouvoirs doivent être sélectionnées par les deux joueurs. Une fois que l’on est à l’aise, cependant, on peut s’attaquer à la personnalisation de son équipe et de son deck. Et là, clairement, la complexité du titre monte en flèche…

En théorie, tous les mélanges ne sont pas réalisables : il existe 4 classes de héros, et chaque carte pouvoir ne peut être utilisée que par la moitié d’entre elles. De fait, une certaine homogénéité est nécessaire. Cependant, l’éventail des possibilités demeure conséquent.

Et la boîte de base n’est qu’une première étape. En effet, l’éditeur commercialise en parallèle plusieurs packs de héros et de pouvoirs additionnels. Pour être honnête, je n’ai pas essayé ces diverses extensions. Cependant, Skytear n’est pas un pay-to-win de ce que j’ai pu lire ici ou là : ce n’est pas parce qu’on joue uniquement avec la boîte de base que l’on va se faire éclater face à un adversaire qui aurait massivement investi.

On verra comment l’équilibrage évolue au fil des extensions et des mises à jour, mais l’existence d’une « FAQ dynamique » et la forte composante compétitive du titre permet d’être plutôt confiant sur la viabilité de l’ensemble à long terme.

Plus il y a de fous, plus on rit... Ou pas

Comme on l’a dit plus haut, le titre ne se limite pas aux affrontements en 1 contre 1 et peut rassembler jusqu’à 8 personnes autour de la table.

A 3 ou à 4, il n’y a pas beaucoup de changement dans les mécaniques : chacun contrôle seulement son héros, tandis que le deck de cartes pouvoir est commun à l’équipe. Cela implique que les partenaires le connaissent bien tous les deux et qu’ils soient capables de jouer en bonne intelligence. C’est pour cela qu’il est préférable de se faire les dents sur le mode à 2, avant de passer au jeu en équipe.

A 5 et plus, c’est festival : chacun peut agir à son tour avec le héros de son choix. Le deck est là encore commun à l’équipe, ce qui fait qu’il sera probablement impossible de contenter tout le monde. Faut-il inclure des cartes de bas niveau pour tous les héros, au risque d’avoir des decks incapables de monter en puissance, ou bien faut-il le spécialiser, au risque d’en défavoriser quelques-uns ?

A noter qu’il vous faudra 2 boîtes pour jouer à 5 et plus, et que la configuration à 6 utilise un plateau spécial à 3 couloirs avec un feeling relativement proche du jeu de base. Je n’ai là encore pas testé le jeu à 5 et plus.

Un MOBA sur table ? Mouais, faut voir !

Personnellement, j’ai préféré le jeu à 2, mais peut-être est-ce la faute à un groupe qui a peiné à trouver ses marques et à fonctionner de concert. A mon sens, c’est la première différence avec les MOBA en jeux vidéos, ces derniers étant à la base pensés pour des affrontements à 8 ou à 10.

Mais ce n’est pas la seule. Par exemple, les MOBA proposent en général des arbres de compétence touffus, qui permettent d’ajuster sa stratégie en cours de partie, selon les actions du groupe adverse et leur évolution à eux. Ici il n’y a rien de tel puisque le deck est fixe.

Le contrôle de territoire est également un point central du MOBA. Or, après quelques parties on se rend compte que cet élément n’est pas forcément fondamental à Skytear. En effet, le plus souvent il est possible de remporter une autre condition de victoire avant qu’un jeton de contrôle n’atteigne la tour et/ou le Nexus ennemi.

Le jeu est également beaucoup plus posé qu’on MOBA : on a le temps de peaufiner sa stratégie et ses actions, et vous n’avez nul besoin d’être un poulpoïde capable de faire du 150 Action-per-minute tout en sirotant un coca. Autre avantage, on s’insulte nettement moins pendant les parties, ce qui n’est pas un mal  me répondront tout ceux qui se sont essayés à League of Legends.

Plutôt qu’un MOBA proprement dit, il vaudrait mieux parler de jeu d’affrontement. Ce qui n’enlève rien aux nombreuses qualités du titre, attention. La mécanique de Skytear est vraiment épurée, surtout quand on rapporte cette complexité à la richesse tactique offerte par le titre. Les auteurs n’ont pas cherché à en faire des caisses, ni à noyer le système de jeu sous des tonnes d’ajouts dispensables. Il y a 3 zones d’affrontement, 4 héros, du creep histoire d’attirer les coups, un gros monstre neutre au centre et roulez jeunesse… La baston peut commencer. C’est ce qu’on attend d’un titre comme celui-là : que le vainqueur soit départagé sur sa prise de risque et sa capacité à anticiper les actions de son adversaire, et non pas sur sa capacité à comprendre finement les mécaniques.

Un travail éditorial titanesque

Vous l’avez compris, le jeu demande un gros investissement. Tout d’abord en temps de jeu : vous allez devoir faire de nombreux essais si vous voulez trouver les meilleurs decks et les meilleures combinaisons de héros, même s’il existe de nombreux forums pour vous aider dans cette tâche. Il faut juste passer le cap des premières parties, les règles étant comme on l’a vu étonnamment mal fichues et pas du tout faites pour les débutants. Mais l’investissement sera probablement aussi financier : en plus d’une boite de base à 70€, le jeu propose déjà 5 extensions à 30€ pièce, et le titre n’a pas encore fêté sa première année.

Cet investissement n’a de sens que si les développeurs assurent le suivi de leur titre, ce qui est loin d’être une évidence dans un marché à plus de 3000 sorties par an. S’ajoute à cela le Coronavirus, pas forcément compatible avec un modèle économique reposant sur les compétitions et les rencontres physiques.

En l’occurrence, là encore, le travail proprement hallucinant du studio derrière Skytear mérite d’être signalé. Passons rapidement sur la version Print & Play permettant de découvrir le jeu, c’est plus un gadget qu’autre chose. En plus de cette dernière, les auteurs ont également réalisé une version numérique de leur titre disponible sur tabletopia. Elle se limite au jeu de base, mais elle est entièrement gratuite et 100% fonctionnelle. Comme si cela ne suffisait pas, les auteurs ont réalisé en parallèle une troisième version sous TableTop Simulator. Cette version est elle aussi gratuite, même si TTS en lui-même ne l’est pas puisqu’il coute une quinzaine d’€uros environ. Cette troisième version est de loin la plus aboutie pour découvrir ou faire découvrir le jeu, ou même pour organiser une compétition virtuelle en ces temps de coronavirus où les déplacements sont limités.

Bon, en vrai, c’est un peu Inception ce truc (le jeu vidéo tiré du jeu de plateau tiré du jeu vidéo tiré du mod du jeu vidéo) mais l’initiative est vraiment remarquable… Quand on y réfléchit bien, c’est l’intérêt bien compris des développeurs. Cela leur permet de faire découvrir le titre alors que les boutiques tournent au ralenti, voire bien souvent sont à l’arrêt. Cela leur permet d’organiser des évènements en ligne, et pour finir cela leur offre une mine de données sur l’équilibrage du titre.

En plus de cela, le studio a mis une véritable trousse à outil à la disposition de la communauté. Cette dernière permet de créer ses decks, de centraliser les règles et les diverses FAQ, d’organiser de compétitions (en ligne ou en boutique), etc.

L’ensemble n’est pas parfait – il manque encore quelques petites choses comme un outil de recherche et de notation des decks – mais le niveau d’engagement des développeurs est juste hallucinant. Le studio évolue à la frontière du jeu vidéo et du jeu de plateau, ce qui n’a rien d’étonnant quand on se rappelle l’origine du concept derrière Skytear.

Et ce n’est pas fini… Les auteurs ont promis des nouveautés régulières histoire de maintenir la hype et fidéliser la communauté. Prochain rendez-vous : juillet 2020 ! Avec un tel engagement, le résultat est logique et sans appel : Skytear est un carton phénoménal et le titre est sold-out un peu partout…  Plus important, une jolie communauté s’est formée autour du titre, c’est une condition sine qua non pour que celui-ci s’implante sur le long terme. Longue vie à Skytear !

Ze résumé

Mécanique : MOBA
Chaque joueur dispose de 2 héros et d’un assortiment de troupes de base. Il va falloir envoyer tout ce petit monde au combat pour obtenir la maîtrise de jetons contrôles, ce qui vous permettra au bout de quelques tours d'attaquer les bâtiments de vos adversaires.

Public cible : amateurs de titres compétitifs et/ou de MOBA en jeu vidéo.
Le titre ne nécessite pas d’être un expert en jeu de plateau, en revanche il faut être un minimum motivé. Faute de quoi vous risquez de décrocher, les premiers pas pouvant être un peu ardu,

Nombre de joueur : de 2 à 4 ( et de 5 à 8 avec deux boîtes)
Personnellement, j’ai préféré la configuration en 1 contre 1. A plus, on partage le deck de carte pouvoir et/ou les héros, ce qui demande une complémentarité parfaite entre les joueurs.

Durée de partie : 2 à 3h
C’est une durée correcte pour le format. La pression constante fait qu’on ne les voit pas passer

Interaction : 100% compétitif
A skytear, on est là pour se bastonner, se fritter, se pougner, se latter la tronche en sifflotant, dans la joie et la bonne humeur bien entendu.

Rejouabilité : infinie, ou pas loin
La rejouabilité du titre ne provient pas de la complexité des mécaniques. Ici, elle résulte de la variabilité propre à chaque adversaire humain. La rejouabilité est virtuellement infinie, comme un Starcraft ou un League of Legends.

Courbe de progression : il faut du temps pour extraire toute la substantifique moelle du bouzin
Les premiers contacts avec le titre peuvent être difficiles, la faute à un manuel construit en dépit du bon sens. Avec l’aide quelques tutoriels en ligne, la situation revient assez rapidement à la normale. Et passé les premières parties, on se rend compte que le véritable intérêt du titre tourne autour de la préparation de sa petite équipe bien à soi. Et là, clairement, il va vous falloir un petit investissement en temps – soit autour de la table pour trouver les meilleures synergies soit sur les forums pour lire les conseils des uns et des autres.

La conclusion de à propos du Jeu de société : Skytear [2019]

Auteur Gaetan G.
88

Skytear a pour ambition de transposer sur table l’expérience des MOBA, un genre bien particulier de jeu vidéo. Dans les grandes lignes, l’exercice est une réussite : on se retrouve bien sur un titre de contrôle de territoire, où les différents participants doivent envoyer leurs héros à la conquête de jetons de contrôle disséminés sur le plateau. Le titre s’appuie sur une mécanique épurée, qui ne cherche pas à en faire des caisses. De fait, le vainqueur est en général départagé sur la prise de risque et l’anticipation les actions de ses adversaires, et non pas sur sa capacité à comprendre rapidement les subtilités des mécaniques.

C’est pourquoi Skytear est parfaitement adapté à la compétition et à l’affrontement. Cerise sur le gâteau, l’engagement irréprochable du studio permet d’être confiant quant au suivi du produit sur le long-terme. C’est quand même important de savoir que la communauté ne va pas disparaître en 6 mois, quand on s’apprête à investir un paquet d’heures (et/ou de brousoufs) dans un titre…

Les parties durent entre 2 et 3 heures, ce qui est raisonnable pour le format, et on ne les voit pas passer car la pression ne se relâche jamais. Il existe en effet plusieurs manières de gagner, et il n’est pas rare qu’un adversaire aux abois jette l’intégralité de ses dernières forces dans une lutte à mort pour un objectif de victoire que vous aviez laissé de côté.

Cela risque d’ailleurs de faire ronchonner un peu les afficionados purs et durs du MOBA. En effet, il s’agit d’un genre très codifié et Skytear préfère en faire une relecture toute personnelle plutôt que de chercher à tout prix à coller aux canons.

Pour profiter du titre, il faut juste être prêt à passer par une phase d’apprentissage pas forcément évidente. Le manuel fourni est vraiment mal agencé et peut suffire à lui seul à vous dégoûter  : je vous conseille d’aller sur le site de la communauté, les divers tutoriels que vous y trouverez-vous permettront de rentrer beaucoup plus vite dans les mécaniques. Et aujourd’hui, l’essentiel de travail de sélection et de classification des decks reste encore à faire : les outils en ligne sont encore trop rudimentaires, ce qui signifie au passage que le système de jeu n’a pas encore révélé toutes ses subtilités.

On a aimé

  • Un suivi incroyable de l’éditeur
  • Une belle DA, très homogène et convaincante
  • Un système de jeu efficace et plutôt simple, une fois passé la phase d’apprentissage
  • La mise à disposition de versions électroniques sous Tabletopia (100% gratuite) et TableTopSimulator (entre 0 et 15€). De quoi devenir accro à moindre frais !

On a moins bien aimé

  • Le pire manuel de tous les temps. Evar. Ever. Un conseil, passez directement sur les vidéos en ligne
  • Cher (on est déjà à plus de 220€ en comptant le jeu de base et ses 5 extensions, et ce n’est visiblement pas fini)
  • Pas franchement un MOBA, quand on y réfléchit bien. Attention si vous vous attendez à retrouver spécifiquement ce type d’expérience
  • Pas de socles pour identifier les persos de chaque équipe

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