BIFFF 2017 : bikers, espions, zombies et mec vénère !
Cinq longs-métrages, cinq styles différents...

Ce quatrième jour du BIFFF 2017 a vu le Palais des Beaux Arts se remplir de manière impressionnante à l'occasion de la première belge de Swiss Army Man, preuve que Daniel Radcliffe parvient à mobiliser le public, et ce en dépit du fait que le film soit déjà disponible sur une plateforme VOD en France (mais visiblement pas en Belgique). Comme d'habitude, l'ambiance était au beau fixe dans les couloirs du festival, et la programmation s'est avérée une nouvelle fois très variée.

La journée a commencé pour nous avec Holy Bikers du cinéaste brésilien Homero Olivetto, un film plus étrange que fantastique, qui narre les péripéties de gentils bikers recherchant une relique chrétienne destinée à l'accomplissement d'une prophécie. Sans être complètement désagréable, le film souffre d'un certain nombre de défauts qui, au final, en font un objet très quelconque : le monteur fou s'amuse à jouer entre des accélérés et ses ralentis, la bande-originale est atroce (mais vraiment !), les comédiens sont proches de l'amateurisme, le climax est d'une grande platitude,... En dépit de tout ça, étonnamment, on ne passe pas un moment désagréable devant le long-métrage, qui parvient à créer un bonne atmosphère, mise sur ses décors dépaysants et parvient à correctement utiliser un budget que l'on devine serré. Un long-métrage à classer dans la catégorie "vite vu, vite oublié". 4/10

 

On a ensuite enchainé avec Smoke and Mirrors d'Alberto Rodriguez, un choix de programmation très étrange pour le BIFFF. Ce film d'espionnage, très académique et très bavard, est en effet loin de ce que l'on pourrait attendre d'un thriller vu dans le cadre d'un festival comme celui-ci : c'est sage, très très sage. Indépendamment de cette considération, le nouveau long métrage de Rodriguez (réalisateur de l'excellent La Isla Minima) est un très bon thriller politique qui, sur la base d'un fait réel (grossièrement résumé : l'histoire d'un escroc qui a berné tout un pays), développe une histoire passionnante se déroulant sur plus de dix ans. La mise en scène est efficace, la photographie est superbe, la reconstitution est impeccable, les comédiens sont excellents,... En dépit de quelques défauts (Smoke and Mirror est vraiment trop bavard, ce qui lui confère un tempo un peu mou), le long métrage confirme tout le bien que l'on pensait déjà d'Alberto Rodriguez. 7,5/10

 

Fabrice Du Welz est ensuite revenu au pays pour présenter son nouveau long métrage, Message from the King, qu'il a présenté comme un vigilante dans la lignée du Justicier dans la ville (de Michael Winner) et de Hardcore (de Paul Schrader). Au final, la promesse est malheureusement difficilement tenue tant on a du mal à voir dans Message from the King un véritable vigilante. Les choses démarraient pour le mieux mais, rapidement, le film s'écarte de cette ligne directrice pour d'avantage s'orienter vers le polar classique. Jacob King, qui recherche l'assassin de sa soeur, va ainsi remonter les pistes qui vont le mener à son meurtrier. Néanmoins, cette enquête ne sera pas faite de bastons et de fusillades, mais d'un enchainement logique d'indice qui vont mener jusqu'à un final excessivement plat. Si le film possède des qualités indéniables (la vision crado des bas-fonds de Los Angeles, l'enquête qui s'enchaine logiquement, la prestation de Chadwick Boseman), il souffre tout de même de très gros défauts (un gros ventre mou au milieu, des personnages inutiles, des scènes d'actions illisibles, un climax raté) qui, finalement, font de Message from the King une oeuvre mineure dans la filmographie de son réalisateur (c'est mieux que Colt 45, mais on est loin de ses grands films). 4,5/10

 

La soirée s'est poursuivie avec Swiss Army Man, que nous avions déjà découvert au NIFFF. Petite rétrospective de la petite review qu'on en avait fait à l'époque : Un naufragé tente de survivre sur une île déserte en s'aidant d'un cadavre "couteau suisse". Voici le concept du film, concept qui est tenu avec audace et brio tout au long du métrage. Au delà de cette performance, le film réserve quelques très beaux moments poétiques, et bénéficie d'un final assez surprenant. Dommage, donc, que le tout soit saupoudré d'un humour caca/prout/sperme bien peu subtil... 7/10

 

Enfin, nous avons terminé cette belle journée avec Tonight she come, présenté en séance de minuit ! Avant tout autre considération, il faut savoir que ça a été une très bonne séance de minuit : le film est généreux dans ses effets gores, généreux dans ses plans nichons (et ses plans "nu intégral"), très con, bref, avec le public du BIFFF, ça a vraiment bien fonctionné. Ceci étant dit, Tonight she come est franchement nul ! Le film est un grand n'importe quoi potache (à la rigueur pourquoi pas) qui n'a visiblement rien compris aux codes de la comédie (ça c'est plus ennuyeux). Les personnages sont navrants, les comédiens jouent mal, les situations ne sont pas drôles (notamment quand on a l'impression qu'elles ont été écrites par un ado de 15 ans, à l'image du "gag" du tampon). Au final, on rit plus du film qu'on ne rit avec le film... Mais s'il y a bien un festival où il fallait voir ce truc, c'est bien le BIFFF. 2/10

Auteur : Vincent L.
Publié le samedi 8 avril 2017 à 10h00
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