Critique Xenoblade Chronicles #1 [2011]

Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 23 octobre 2011 à 13h10

Le renouveau du J-RPG

Testé avec la manette classique

Qui aurait pu croire que l'un des plus grands J-RPG a sortir, chez nous, sur cette dernière génération de consoles, serait sur la Wii de Nintendo ? Alors que, chez d'autres, la course à l'ambition technique semble être le prix à payer pour perdre un peu de son âme, comme pour Final Fantasy XIII. D'un autre coté, cette âme a pu être gardée, mais avecun format qui manque cruellement d'ambition, comme pour Dragon Quest IX. Xenoblade Chronicles réussit, lui, à concilier les deux, et avec un tel brio qu'il semble apporter une bouffée d'air frais à une industrie japonaise cruellement en perte de repères...

Tout d'abord, soyons clairs, Xenoblade Chronicles ne mettra pas forcément tout le monde d'accord car il reste un J-RPG dans toute sa splendeur. Mais si l'on accroche : Du véritable bonheur vidéoludique! Un joyau taillé par Monolith Soft, qui n'en est d'ailleurs pas à son premier coup d'essai dans le du genre. Le studio, dirigé par Tetsuya Takahashi, a été fondé par des anciens de Squaresoft. Ils ont donc fait leurs armes sur des licences prestigieuses de la firme nippone. Le studio a continué dans la voie du RPG proposant d'abord la série des Xenosaga, puis en co-développement, les Baten Kaitos. Nintendo rachète le studio en 2007 et propose d'abord le sympathique Disaster : Day of Crisis, avant de s'attaquer au gros morceau ici critiqué. C'est d'ailleurs en hommage à Xenogears et Xenosaga que Takahashi intitule ce jeu Xenoblade, dont l'arrivée en Europe dans une version totalement traduite au niveau des textes reste incroyable.

Rien que le début du jeu est scotchant, avec d'abord la sublime musique de l'écran-titre, puis le début de l'histoire où l'on voit deux géants se battre avant qu'ils ne se figent pour l'éternité. Et c'est sur ces géants que va se dérouler l'histoire. Le monde de Xenoblade est en fait celui de deux géants reliés par leurs armes. D'un côté celui organique, Bionis, où vivent les humains (appelés homz) et autres créatures organiques. De l'autre, on a Mékonis, le géant technologique habité par les terribles Mékons, créatures/machines ne cessant de vouloir envahir Bionis pour de sombres raisons. Mais les Homz disposent d'une arme fatale avec l'épée légendaire Monado, qui terrasse les Mékons avec une grande efficacité. Cependant, seul un homme est apte à manier cette arme dangereuse : Le valeureux Dunban qui va mener les Homz à la glorieuse victoire de la bataille de la vallée de l'épée, mettant en déroute l'armée mékonite et apportant la paix sur Bionis.


Un an plus tard, le jeune Shulk (exerçant comme une sorte de mécanicien), membre apprécié de la Colonie 9, mène des expérimentations sur cette étrange Monado. Tout va bien pour lui jusqu'à l'arrivée d'un escadron de Mékons qui attaque avec à leur tête un terrible Mékon doté de parole. Durant cette bataille, Shulk va réussir à contrôler sans problèmes Monado qui va même lui permettre de recevoir des visions d'un futur plus ou moins proche, lui permettant d'esquiver les attaques ou de sauver ses camarades. Malheureusement, il arrivera trop tard pour sauver la douce Fiora, qu'il voit assassiner sous ses yeux par le Facia (le Mékon qui parle), alors que la bataille était remportée. Accompagné de son ami, le rentre-dedans Reyn, Shulk va parcourir Bionis pour retrouver le Facia, afin de se venger, tout en essayant d'en savoir plus sur les agissements des Mékons et libérer le réel pouvoir de Monado. Il sera ensuite rejoint dans sa quête par Dunban, fera la connaissance de l'intrépide et sexy Sharla, ou encore de la réservée Hayentas Mélia, sans oublier le Nopon Riki....

Si vous vous êtes senti perdu lors de la dernière phrase, c'est normal. L'histoire de Xenoblade est aussi riche qu'elle est longue. Sans oublier les centaines (sans rire) de quêtes annexes à réaliser et étant parfois très écrites. Et il faut avouer que le jeu ne tend pas la main aux joueurs occidentaux, les personnes allergiques aux productions typiquement nippones vont y trouver tous les poussifs du genre. Pour les autres, on se réjouira de cette histoire passionnante avec son postulat de base vraiment original. Les héros sont fougueux, les méchants sont exubérants et quelques personnages secondaires respirent la classe comme le voyant Alvis. Quelques passages renvoient même aux animés de nos enfances à travers le personnage mignon et rigolo propre aux Japonais: Riki la petite boule de poils. Et le tout est renforcé par la présence des doublages japonais originaux qui sont un véritable bonheur. Difficile de retourner sur ceux en anglais après y avoir gouté.

Pour les thèmes abordés, on retrouve d'abord celui, classique, de l'amour/amitié servant à surmonter les obstacles. Mais surtout celui, souvent repris dans les J-RPG, de transcender son destin face à des puissances supérieures. Qui sont ici personnifiées par les deux géants sur lesquels nos héros se trimballent. Bref l'aventure, plutôt sérieuse, propose son lot de péripéties, de romance et d'humour et s'en trouve très plaisante à suivre. De plus, l'histoire évolue correctement, s'éloignant avec plaisir du postulat manichéen de base pour révéler de nombreuses surprises. Certains pourront néanmoins penser qu'il y a trop de cinématiques ou que la conclusion est un peu longue... En pinaillant, on pourrait regretter l'absence de belles cinématiques en images de synthèse. Mais c'est surtout l'incroyable richesse et profondeur de l'univers, couplé à une grande liberté, qui fait la force de ce titre. Une liberté qui est d'ailleurs le maître mot de l'expérience.


Monolith Soft a décidé de laisser le joueur être maître de son aventure le plus possible. Si l'aventure est balisée par une découverte progressive des environnements, on a en revanche le droit à une liberté des plus vertigineuses. On peut soit foncer tout droit en faisant un peu de levelling de temps en temps, soit se perdre dans les très nombreuses quêtes annexes qui se renouvellent sans cesse. Alors, certes, elles ne sont pas toujours très intéressantes, et se résument souvent à collecter des matériaux ou terrasser un monstre, mais elles permettent gagner des niveaux. Même chose pour l'exploration, qui est grandement récompensée par le jeu avec des points d'expérience gagnés dès qu'une nouvelle zone est découverte. Comptez largement plus de cent heures de jeu pour faire complètement le tour de cette aventure. Et c'est par ailleurs toujours un réel plaisir de parcourir le monde de Xenoblade tant la qualité artistique du soft ne faiblit jamais, offrant toujours des environnements variés dans des décors à perte de vue. Ainsi la liberté et la diversité sont vraiment les maîtres mots du titre.

Bien sûr pour l'aspect purement technique des graphismes, on reste sur Wii mais il n'empêche que le jeu en a dans le ventre. Les temps de chargement sont très rares, l'aliasing pas trop présente et les combats dantesques qui nous opposent parfois à plusieurs ennemis ne souffrent d'aucun ralentissement. Le produit a été maîtrisé de bout en bout et si on fait abstraction des capacités de la console, on se prend quand même une petite claque graphique grâce à une direction artistique de haute volée. Se balader sur Bionis à la rencontre de sa faune et de sa flore est vraiment dépaysant renforçant ainsi totalement l'expérience de jeu. Un mot aussi sur la superbe musique du jeu. Elle a été composée par quatre personnes dont Yoko Shimomura (la saga Kingdom Hearts) et Yasunori Mitsuda (Secret of Mana...) étant, eux aussi, des anciens de la maison Square. La musique mélange allègrement symphonies orchestrales et électroniques pour un résultat grandiose participant beaucoup à la qualité du titre.


Alors certes, Xenoblade renvoit au panthéon des RPG mais sa comparaison est plus justifiée avec ceux de la PS2 avec en tête Final Fantasy XII dont il se rapproche le plus. L'aspect MMO du titre de Square-Enix se ressent fortement ici, avec les ennemis toujours présent à l'écran, et qu'on peut décider d'attaquer ou d'éviter. Mais le système de combat rappelle aussi fortement les aventures de Vaan et sa bande.

On ne peut avoir que trois combattants à l'écran, tout en en contrôlant vraiment que le leader pouvant lancer ses attaques spéciales ou ses sorts. Néanmoins, l'épée Monado est complètement intégrée dans le gameplay puisqu'elle permet de voir l'avenir pendant le combat. On peut ainsi prévenir un camarade d'une attaque fatale imminente et le contrôler pour le protéger. Les capacités spéciales des héros permettent un peu de tactique, à vous de bien choisir vos trois combattants selon les ennemis et les boss. On pourra même faire monter une jauge permettant une triple-attaque où l'on choisit l'un après l'autre les attaques de ses combattants permettant ainsi des combos pouvant faire chuter l'ennemi... Les combats sont plutôt dynamiques avec une action agréable à regarder car ils s'enchainent bien, même si on peut regretter parfois d'être plus spectateur qu'acteur. Après, c'est le prix à payer pour que le tout reste fluide et le levelling pas trop long à faire. Les puristes pourront toujours regretter quelques facilités comme le fait de reprendre tous ses PV après chaque combat où l'absence totale d'objets dans le jeu comme les potions où ceux permettant de faire ressusciter ses alliés.


Et c'est peut-être là l'une des plus grande force du titre. Il réussit magnifiquement à mettre d'accord les fans de J-RPG comme ceux souhaitant s'y essayer. N'importe qui peut se laisser tenter par cette aventure qui permet une évolution jamais trop difficile, sauf sur la fin, qui propose un vrai challenge. Ainsi, on peut sauvegarder quand on veut, se téléporter quand on veut sans que cela n'altère grandement l'intérêt et le plaisir du jeu. De même, la personnalisation des personnages peut-être aussi simple qu'évoluée et c'est vraiment génial de voir les résultats des changements d'armes et de vêtements/armures apparaître dans le moteur du jeu - qui le gère plutôt bien. On peut ainsi changer de nombreuses pièces d'équipement, elles-mêmes améliorables par des cristaux. Même chose pour les nombreuses capacités spéciales de nos héros, que lon peut choisir et améliorer en fonction de nos préférences. Nintendo nous offre donc ici un des meilleurs jeux de sa console et peut-être le dernier gros hit de la Wii. De même que le titre permet de reprendre espoir envers cette industrie nippone globalement décevant ces dernières années.

 

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Xenoblade Chronicles #1 [2011]

Auteur Bastien L.
92

Xenoblade Chronicles est bien le messie que les fans de J-RPG attendait. Ce jeu est un véritable bonheur vidéoludique, réussissant parfaitement à concilier l'essence du jeu de rôle et les attentes des joueurs de 2011. Que vous soyez fans du genre ou simples curieux voulant s'y essayer : Jouez-y ! Le jeu vous promet des dizaines d'heures d'aventure épique et bien écrites, de l'action et des quêtes à ne plus savoir qu'en faire. Monolith Soft est entré dans la cour des grands !

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